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EAN : 9781094428024
Fleur Sauvage (22/05/2015)
3.96/5   37 notes
Résumé :
« Premier jour de l’avent. La canicule frappe le sud de la France. Louis passe une vie paisible dans son studio avec sa chienne Bingo. Un emploi stable, des projets de vie de famille, rien ne semble pouvoir troubler son bonheur. Pas même la tentative de morsure de « Freddy », le mendiant aux ongles longs sur le parking d’un supermarché, ni même l’horrible vision de l’accident de voiture sur son trajet quotidien.
Mais les coups frappés à sa porte au milieu de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà un livre qui a fini dans ma Wish List grâce à de nombreuses bonnes critiques lues sur plusieurs sites... Or, j'ai découvert que Pierre Gaulon était en dédicace à Epinal lors des Imaginales. Alors j'ai sauté sur l'occasion pour le rencontrer et acquérir "Enragés", cet ouvrage dont la couverture me plaît énormément. Avant de commencer ma critique, j'aimerais vraiment remercier l'auteur pour sa gentillesse et pour sa dédicace aussi sanglante que sympathique !

Un enragé, c'est tout simplement une personne qui a contracté le P2 (comme Pasteur 2), un virus similaire à la rage qui modifie le comportement de la victime. Un humain infecté va devenir violent et va s'attaquer aux autres en espérant manger du steak tartare à même le bras d'un survivant. Oui, vous l'avez compris : ces cannibales agressifs sont des zombies !
L'intrigue en elle-même est assez classique et ne sort pas des sentiers battus : on assiste à la survie de Lucas et de Louis, deux jeunes hommes aux caractères totalement opposés. Chacun de leur côté va découvrir le virus de très près puisque, dès les premières pages, chacun est griffé par un infecté sans le savoir... Viendra ensuite l'affrontement de la maladie, du premier enragé, des hordes, la quête de la faim, la solitude, ... Leurs routes vont finir par se croiser, provoquant des scènes explosives et de la méfiance. J'ai beaucoup aimé cette tension entre les deux protagonistes. Je n'aurais pas dit non à quelques pages en plus... D'autant plus que l'on assiste assez bien à leur déchéance. En effet, alors que tout allait bien dans leur quotidien, ils vont sombrer peu à peu dans la folie... Chacun de leur façon. Ce nouveau monde n'est pas pour eux... Comment vont-ils s'en sortir ? Vont-ils retrouver leurs proches ? Un troisième personnage rencontré bien plus tard ne fera pas exception.

Même si ma préférence va pour Louis, j'ai apprécié les trois personnages. Ils sont tous les trois assez bien développés, ne sont pas forcément manichéens et évoluent au fil des pages. Louis est une personne très banale : il a une vie stable, un travail qui lui plaît, une petit amie avec qui il a des projets, un chien. Assez généreux, il ne pensait pas que Freddy, un sans abri qu'il connaissait bien, ne serait pas dans son état normal lorsqu'il lui a tendu une pièce... Louis est un personnage assez crédible auquel la plupart des lecteurs va s'identifier. En effet, on imagine assez bien être dans sa situation.
A l'inverse, Lucas est un sportif qui sait ce qu'il veut. Froid, franc, sans sentiment ou respect pour les femmes (qui finissent régulièrement dans son lit), il fait des concours de tir et réussit plutôt bien sa vie. Notre misogyne n'a pas forcément attiré ma sympathie, cependant j'ai pris plaisir à le voir survivre et être déboussolé lorsqu'il a renversé un étrange passant par mégarde qui a ensuite essayé de le bouloter !
Je ne vais pas parler d'Olivier, le dernier personnage. Libre à vous de le découvrir plus tard en lisant le roman. sachez seulement que je l'ai trouvé très intéressant et que je n'aurais pas été contre quelques pages supplémentaires sur son passé ou sur son travail. Par contre, au risque de faire ma féministe de base, j'ai trouvé dommage que les femmes ne fassent pas partie des survivantes. Les trois protagonistes sont des hommes ! Même sans inclure de la romance (il y en a déjà avec Louis qui songe à Clara), une présence féminine n'aurait pas été de trop... Et gare à celui qui me dit que la chienne est une femelle, alors ça compense ! Je parle d'une vraie nana, pas de cette douce Bingo qui défend son maître...

La plume de Pierre Gaulon est agréable, fluide, aérée et vraiment simple à suivre. Cela efface le sentiment de "déjà lu/vu". Il y a de bonnes descriptions, parfois réalistes et gores comme j'aime. Il a choisi d'écrire une histoire de zombies en France, ce qui m'a beaucoup plu. Cela est encore assez rare dans la littérature Z, donc je ne peux qu'encourager l'auteur pour cette initiative.
A travers son récit/son thriller, Pierre Gaulon met en avant plusieurs réflexions sur la vie, la solitude et sur l'Homme. Plusieurs phrases pertinentes ponctuent le récit. Quoi qu'il en soit, cela change de la simple survie. Chaque personnage réfléchit sur son passé, sur sa famille, sur son futur et sur l'avenir du Monde. Pas de gros carnage de zombies, ni de groupes de réfugiés qui s'organisent, on reste plutôt dans la solitude. Les réflexions à ce sujet ne sont pas aussi poussées que "La nuit a dévoré le monde" de Martin Page, néanmoins cela reste très intéressant.
Pour ceux qui aiment savoir d'où provient le virus, sachez que vous aurez plus ou moins la réponse à la fin de l'ouvrage. Vous n'aurez pas droit au patient zéro, cependant vous serez ce qui a fait que la civilisation a basculé... En parlant de fin... Au risque d'en surprendre certains, j'ai aimé la conclusion. Parce qu'au fond, il y en a marre des happy ends ou des épidémies qui s'arrangent en moins de temps qu'il n'en faut ! C'est plus crédible ainsi... Et on pourrait aisément imaginer un second tome avec Olivier.

Vous l'aurez compris : c'est encore un livre de zombies que je lis, mais qui vaut tout de même le détour grâce aux sujets abordés et surtout grâce à la plume de l'auteur. Pierre Gaulon m'a donné envie de découvrir d'autres ouvrages de son cru... E. C.
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J'ai été très surprise, et même doublement surprise, lorsque j'ai reçu Enragés. Premièrement parce que je ne m'y attendais paaaas du tout, mais aussi parce que si j'ai découvert Pierre Gaulon, c'est grâce à son premier roman de fantasy : Blizzard, que j'ai vraiment apprécié. Et Enragés, c'est un thriller horrifique où apparaissent des zombies, ce n'est clairement pas ce que je lis habituellement ! Je suis en revanche très touchée qu'il ait pensé à moi, et je le remercie ainsi que les éditions Fleur Sauvage pour cet envoi.

Enragés est un roman très court, à peine 233 pages, et ça aussi, je n'en ai pas l'habitude. Je trouve ça vraiment court, moi qui suis habituée aux pavés, surtout quand on sait que le livre est un one shot. Mais j'ai trouvé le récit plutôt bien géré. Je l'ai lu très vite, mais je n'ai pas eu l'impression qu'il soit bâclé ou qu'il manquait quoi que ce soit. Je pense que cela est dû à la façon très concise d'écrire de Pierre, que j'avais déjà appréciée dans Blizzard et qui m'a à nouveau plu dans Enragés. Il va droit au but et il a une belle façon de rythmer ses histoires.

En ce qui concerne la thématique, je n'ai pas d'à priori. Je suis ne suis pas une grande lectrice de l'horrifique ou du thriller, je ne cours pas après les romans de zombies, mais j'avoue qu'ils ne me dérangent pas. D'autant qu'ici, le zombie est presque une excuse pour permettre d'aborder d'autres sujets intéressants : l'avenir de l'homme, sa relation avec la nature, l'évolution... C'est un point que j'ai apprécié.

Le récit se concentre sur deux personnages : Lucas et Louis, qui vont vivre la fin du monde chacun de leur côté. Tous les deux à leur façon, ils sont gérés de façon réaliste et crédible, ce qui change pas mal des héros de romans zombiesques qui s'adaptent toujours un peu trop bien et un peu trop vite. En effet, Louis est typiquement le personnage crédible par excellence : lorsqu'il se rend compte de la situation, il reste enfermé chez lui, s'inquiète pour sa famille, tourne en rond, a peur. Il ne sort que lorsqu'il y est finalement obligé, pour pouvoir se nourrir.

Lucas, lui, est un jeune homme un peu plus dans l'action. Une fois encore, son personnage est réaliste : il possède une arme et n'a pas peur de s'en servir. le fait de devoir gérer une attaque de zombie en France pose ce problème que les USA n'ont pas, et Pierre Gaulon se permet de le résoudre d'une façon originale et tout à fait crédible : le jeune homme pratique le tir à haut niveau, il possède un port d'arme.

Je n'ai finalement pas grand chose à reprocher à Enragés, si ce n'est le fait que je ne me suis guère attachée aux personnages. Enfin, pas assez à Louis, mais clairement pas du tout à Lucas, même si je crois bien que c'est voulu pour le deuxième. le problème étant que sans éprouver d'affection pour eux, je ne m'inquiétais pas vraiment de leur sort et je pense que c'est principalement ce qui m'a dérangée.

J'ai donc passé un agréable moment, et ce n'est pas rien pour une lectrice de fantasy pure et dure qui ne sort jamais de sa zone de confort. Si vous aimez les romans horrifiques à base de zombies qui ne jouent pas que sur le gore et le glauque, il y a de fortes chances pour qu'Enragés vous plaise. En attendant, tout cela me donnerait presque (presque, Pierre, la zone de confort, toujours !) envie de découvrir les autres romans de l'auteur... du thriller, brrr !
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Quand j'ai su que Pierre Gaulon allait sortir un nouveau roman, qui en plus parlait de zombies, je n'ai pas hésité et l'ai mis directement dans ma wish-list. J'adore cet auteur, et qu'en plus il écrive sur un thème que j'aime beaucoup ne m'a pas fait beaucoup tergiverser ! Alors quand j'ai vu ce livre dans ma BAL, j'ai été plus que ravie mais aussi très surprise. Je n'ai donc pas tardé à le commencer, mais malheureusement, j'en ressors assez mitigée... Je m'explique tout de suite.

Dans ce court roman, nous suivons deux personnages : Louis et Lucas. Diamétralement opposés, ne se connaissant pas et n'habitant pas à côté, ils ont pourtant un point commun, et de sacrée taille : il font partie des rares survivants de cette fin du monde apocalyptique. Pour Louis, tout commence simplement avec un SDF qu'il est habitué à croiser dans la rue, et qui, ce matin, a décidé de le mordre. Tout d'abord étonné, Louis ne fait pas plus cas de cette affaire, et continue sa petite vie bien tranquille. Oui mais voilà, elle va vite tourner au cauchemar ! Il va peu à peu découvrir que la vie sur terre est devenue compliquée et que sa vie est plus en danger que jamais. Comment ? Pourquoi ? À cause de quoi ? de qui ? Toutes ces questions trouvent leurs réponses dans le roman.

Concernant Lucas, il découvre que le monde a changé, en compagnie d'une jeune femme, avec qui il a passé la nuit. Même si, comme pour Louis, il n'en fera pas forcément cas tout de suite, les événements qui viendront s'enchaîner autour de lui, lui feront prendre conscience qu'il a sûrement échappé bel à une horreur sans nom.

Si le fond de l'histoire était intéressant et que le changement de point de vue apportait un plus, je n'ai cependant pas du tout accroché aux personnages. Même si avec Louis, c'est un peu mieux passé. J'ai trouvé que malgré les horreurs qu'ils vivent, il me manquait encore quelque chose pour vraiment m'attacher à eux (outre le fait que je n'ai jamais vraiment apprécié Lucas, de par sa personnalité... forte). Même si le côté psychologique était tout de même bien amené, il m'a manqué un je ne sais quoi, dont je ne saurais même pas expliquer, tant c'est aussi flou pour moi...

Outre les personnages, j'ai été assez déroutée par le chemin qu'a pris l'auteur. En effet, je m'attendais vraiment à des bagarres, des échanges de coups de poings, des virées dans la ville infestée (dans le pays, en gros). En somme, tout ce qu'on attend d'un bon roman de zombies. J'avoue, je suis friande de bagarres, donc ce n'est peut-être que moi qui en demande trop. du coup, ce huit-clos m'a assez dérangée, je l'ai trouvé assez glauque et austère, avec beaucoup de pensées qui tournent en rond, surtout du côté de Louis, qui préfère rester enfermé chez lui, plutôt que d'essayer de trouver une solution.

Mis à part ça, j'ai trouvé que l'idée de l'infection était bien trouvée, et que malgré le peu de pages, elle était bien amenée et pas du tout bâclée. Même si pour le coup, j'aimerais une suite, avec plus d'échappées dans la ville, c'est vrai. La fin est un certain déchirement, dans un sens, mais aussi une libération pour certains personnages. J'avoue que j'ai tout de même eu le coeur serré, c'est clair. Et cette fin montre bien qu'une suite n'est pas prévue, ce qui est un bon point, et ne nous frustre pas de savoir si un tome 2 est prévu ou non. (Ou alors je me trompe totalement et une suite est prévue!)

Un petit point tout de même sur la couverture, car je la trouve vraiment magnifique et totalement dans le thème. Elle est intrigante, mais à la fois inquiétante. Et l'effet miroir sur l'arrière de la couverture est vraiment une chouette idée ! (le titre et le nom de l'auteur sont à l''envers). Un très bon travail du graphiste !

En résumé, un roman qui m'a plu, mais qui en même temps ne m'a pas trop accrochée avec des personnages auxquels je n'ai pas eu d'attaches, un huit-clos qui m'a dérangée, moi qui n'attendais que des bagarres, mais une fin et une explication du pourquoi du comment qui tiennent la route ! Mais je rappelle que ce n'est que mon avis personnel, et que ce roman peut plaire à beaucoup de personnes !

* Je remercie l'auteur et les éditions Fleur Sauvage pour leur confiance ! *

Justine P.
Lien : http://lireunepassion.blogsp..
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Les livres parlant de zombies m'attirent invariablement, comme un aimant ! C'est pour moi gage de passer un bon moment horrifique, gore et en général la sauce prend bien !

Enragés de Pierre Gaulon, ne déroge pas à ma règle… J'ai découvert l'auteur grâce à la campagne « fleur sauvage ne fanera pas » et j'en suis ravie.

Tout tourne autour de Louis et Lucas, complètement différents et qui ne se connaissent pas ! Leur seul point commun avoir survécu dans ce monde apocalyptique…

Louis, est très tôt mis devant un fait qui semble anodin au départ, un SDF qu'il est habitué à croiser a décidé de le mordre.

Lucas, assiste à une bagarre étrange mais ne s'attarde pas, trop préoccupé par sa nuit à venir en compagnie d'une jeune femme.

Ces deux personnages vont peu à peu prendre conscience du nouveau monde qui les entoure…

Le récit alterne entre les deux points de vus, jusqu'à ce que ces deux survivants se rencontrent….

Louis m'a énervé, je l'ai trouvé trop mou… Et Lucas, même s'il a un côté malsain, reflète pour moi l'être humain tel qu'il serait en cas de catastrophe ! Certainement pas gentil ! Bizarrement je me suis plus attachée à Lucas, alors que Louis est un gentil gars, qui découvre l'horreur et n'a pas un gramme de méchanceté, Lucas se révèle et devient ce qu'il a toujours été…

Louis reflète parfaitement, l'être humain lambda : il s'enferme chez lui, s'inquiète pour sa famille, a peur et ne sort que lorsqu'il y est finalement obligé, pour pouvoir se nourrir.

Lucas, est plus dans l'action : il a une arme qu'il n' pas peur d'utiliser, vu qu'il pratique le tir à haut niveau, il possède un port d'arme. L'auteur par un tour de passe passe très crédible permet à ce personnage d'avoir une arme légalement.

Ces deux personnages sont assez réalistes en fin de compte et représentent, ce que chacun de nous, pourrait faire… Ou être… Deux héros, chacun s'adaptant à son rythme et qui ne sont pas déshumanisés par une adaptation trop rapide au monde des morts…

L'intrigue tarde à se mettre en place, j'ai trouvé que l'on tournait trop dans le descriptif et j'attendais que l'on entre dans le vif du sujet, le sang, le déchiquetage, l'horreur quoi ! C'est ce que j'attends d'un livres sur les zombies qu'il me fasse bader ! Bon en même temps il m'en faut beaucoup…

Le fait d'avoir tardé dans les méandres de Louis, dans ses tergiversations, j'y vais, j'y vais pas, m'a donné envie de le pousser dans le vif et qu'il se réveille, une envie de le secouer et de lui dire « eh mec réveille toi, la seule solution est devant toi et pas ce trou à rat »

« L'enfer ne sera pas complet avant que vous n'y soyez. »

J'ai beaucoup plus aimé la seconde partie où l'idée d'une contamination générale fait son chemin et là l'auteur a réussi à me repêcher, avant une noyade certaine ! L'idée est vraiment bonne, bien amenée.

Du coup, j'ai regretté que l'auteur ne développe pas plus cette partie, trop courte à mon goût.

Pour conclure, malgré un avis mitigé, c'est un roman plaisant à lire, l'idée de l'origine de cette épidémie est très intéressante et ça vaut le coup de le lire.

Si vous aimez les zombies, mais que le gore vous rebute Enragés est fait pour vous.
Lien : https://julitlesmots.wordpre..
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Un roman avec des zombiiiiies ! Ne vous y fiez pas, il risque bien d'être le seul dans le genre dans l'Eden !

Enragés nous parle de Louis, un jeune homme comme les autres qui va voir s'écrouler le monde tel que nous le connaissons : une nouvelle forme de rage va se répandre en à peine quelques heures sur notre planète et créer ce qui s'apparente à des zombies. Mais comment survivre au milieu de ces êtres qui ne reculent devant rien et qui transmettent si facilement leur infection ?

Lorsque j'ai reçu ce livre, j'ai été très surprise (merci quand même aux Editions Fleur Sauvage !!). Je ne l'avais nullement demandé, mais j'ai rapidement été intriguée par le contenu, même si les zombies et moi, on ne s'entend pas. En effet, Pierre Gaulon m'avait bien transportée dans son roman de fantasy Blizzard, et je me demandais sincèrement ce qu'il pouvait réserver à ces lecteurs dans ce registre totalement différent.
Alors j'ai essayé.

Et que dire ? C'était… innovant, certes, même si je ne peux pas dire que j'ai franchement apprécié. Je suis d'un autre côté loin d'avoir détesté. Je vous explique.

Très, très rapidement, je me suis retrouvée aux côtés du personnage principal du roman, alors que sa vie est tout à fait banale. Je me suis très facilement laissée glisser dans son quotidien, dans sa tête, bref, Pierre Gaulon a très bien réussi son coup parce que tout m'a paru tout à fait plausible. Y compris quand le virus s'est déclaré.

J'ai réellement apprécié de suivre la plume de l'auteur et de voir comment il mettait en scène ses personnages, comment il développait leur psychologie et qu'il maintenait un sérieux suspense. C'est indéniable, les fils sont très bien tirés, il n'y a rien à redire. Même les aspects biologiques, tout ce qui peut expliquer la naissance de cette nouvelle rage… l'ensemble est inséré et manipulé avec une espèce d'aisance qui a de quoi laisser coi.

Sauf qu'évidemment, vous pensez bien que les zombies… ont gâché mon plaisir. J'aime pas les zombies, je trouve ça horrible de base. le principe même du zombie me rebute et me donne envie de tourner les talons. Et là, ils étaient tellement bien décrits, tellement… réalistes que je me suis obligée à rester en surface. Je ne me suis que partiellement impliquée, sautant quelques lignes quand j'avais affaire à une description un peu trop… détaillée.

La notion de survie en milieu hostile (c'est le moins qu'on puisse dire) me plaisait beaucoup plus, tout comme le changement de mentalité chez Louis, mais aussi chez Lucas que l'on suit un moment.

D'ailleurs, si deux personnages nous offrent deux points de vue différents, tous les deux n'ont pas le privilège de notre sympathie, au contraire. On ne les déteste pas, mais pour Lucas, on s'en méfie un peu comme de la peste. J'avoue qu'à un moment, je ne savais plus si on pouvait se fier à lui ou non. Sa personnalité était devenue si particulière que… niuk. Déjà qu'à la base, je lui aurais bien mis quelques agnaffes… En revanche, le suivre a été fortement intrigant et intéressant, au vu de son caractère.
Quant à Louis, on sent que c'est un homme intègre et que lorsque les évènements lui tombent dessus, c'est… dans sa tête, ça ne veut pas imprimer. Et peu à peu, cette situation totalement apocalyptique va le changer. Sans totalement le faire virer dans la folie ou l'inconscience, on sent qu'il pourrait y basculer mine de rien.

Après, je dois dire que la tension monte tout au long du roman. On a envie de savoir comment ça va se passer, s'ils vont s'en sortir, est-ce que quelque chose peut changer et… bref, cette situation n'est plus tenable, il faut le dire. L'humanité ? Un reliquat, un reliquat, et ça fait peur.
Sauf que la fin est… bah… on se demande même pourquoi le livre, honnêtement. Enfin, non, j'ai bien saisi qu'il s'agissait d'un possible, si vous voulez, d'un aperçu probable et j'avoue que cette excursion dans cette vision dérangeante m'aura aussi fait réfléchir. Sauf que je suis un peu déçue que ça se termine comme ça, j'ai la sensation que le problème n'est pas résolu, enfin, pas entièrement… ce qui est peut-être aussi le but visé. J'y réfléchis encore, haha !

Petit mot aussi encore une fois pour la plume de Pierre Gaulon qui est juste super, franchement, j'en suis fan. Il y a des petites touches de réalisme dans les descriptions, ces petits détails qui font un tout, et des phrases qui vous marquent un peu plus. Sans compter que les dialogues ou les pensées des personnages sont très fidèles à ce qu'on pourrait trouver en vrai, avec parfois une touche d'humour appréciable.

En conclusion, puisque je ne vais pas épiloguer pendant cinq ans non plus, Enragés risque bien d'être mon unique roman sur les zombies, mais il ne m'aura pas traumatisée. J'aurai fait en sorte de rester assez en surface pour ne pas m'attarder sur les zombies, il faut cependant avouer que tout le roman est très bien mené, malgré une impression de non résolution pour la fin. Les personnages sont intéressants, avec une personnalité très bien développée, l'ensemble paraît très réaliste autant au début que pendant la catastrophe. La plume, quant à elle, est toujours aussi agréable, on en redemande, évidemment !
Ce sera donc un 15/20 pour moi (oui, parce que j'aime pas les zombies)
Lien : http://leden-des-reves.blogs..
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Cet isolement forcé lui fit prendre conscience qu'il avait passé la majorité de sa vie enfermé, comme la plupart des gens.
Une routine de l'emprisonnement volontaire devenue inconsciente.
Le matin, on quittait sa maison pour se rendre en voiture au travail avant de retourner se confiner dans sa prison personnelle. Oh certes, il arrivait qu'on sorte faire du sport dans une "salle" sur des vélos immobiles ou des tapis roulants. Et lorsque l'on avait besoin de décompresser, où se rendait-on ? Parfois au cinéma, les yeux concentrés sur une toile, au milieu de quatre murs, parfois boire un coup dans un pub, et parfois en boîte, terme suffisamment explicite pour être développé.
Tous les prétextes étaient bons pour justifier sa propre captivité. En hiver, il faisait trop froid, en été, trop chaud (même si cette disposition tendait à s'effacer à cause du réchauffement climatique), et en automne ou au printemps, on se plaignait de la pluie ou du vent. Pas étonnant que certains détenus de longue date ne puissent quitter les barreaux rassurants de leur cellule.
On cultivait sa propre captivité.
Pire, il nous arrivait même de l'acheter.
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Dehors, l'armée à l'allure mécanique se regroupait autour d'un point mobile. Louis ne distinguait nullement l'objet de sa convoitise mais l'imaginait très bien. On aurait dit un banc de poissons tant la synchronisation était parfaite. A l'unisson, tous se tournaient à droite ou à gauche, avançaient ou reculaient en une terrifiante chorégraphie. [...]
Ils étaient des dizaines, des centaines se mouvant au même rythme saccadé, de leur allure d'adolescent dégingandé. Et au milieu de cette mob danse ahurissante, un cri monstrueux.
Quelqu'un se trouvait au milieu de la foule.
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Les tentatives des sorties des réfugiés s’étaient accélérées jusqu’à devenir coutumières.Louis en avait répertorié quatre rien que la semaine précédente, sans doute des gens bloqués dans leur maison comme un rongeur dans un piège à rat. Tourmentés par la fin ou la situation insoutenable de leur isolement, ils tentaient le tout pour le tout en affrontant l’enfer. le taux de réussite était de cinquante pour cent, tout au moins dans l’angle de vue restreint que lui proposait sa position. Les deux premiers kamikazes s’étaient fait attraper tout de suite, surpris par la marée d’écorchés qui s’est abattue sur eux. Les deux autres avaient été plus efficaces. L’un d’eux était parvenu à se frayer un chemin à coup de batte de baseball tandis que le second avait slalomer en sprintant entre les monstres, comme un rugbyman crochetant ses adversaires.Combien de temps avaient-ils résisté par la suite ? Louis l’ignorait. Il les avait simplement regardés traverser les lignes ennemies avec angoisse, les poings serrés sur son torse, priant pour qu’une main ne les retienne pas. Si le reste de la ville était semblable à ce quartier, leur chance de survie serait mince à moins qu’ils ne trouvent un nouveau refuge. Le succès relatif de ces tentatives avait cependant redonné espoir à Louis et l’idée de départ si souvent refoulée se transforma en obsession. La pensée de rester indéfiniment cloitré ici comme une bête apeurée devenait insupportable.
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Le reportage montrait une vidéo de surveillance dans la gare de l’est. Sur l’image granuleuse, un homme se jetait sur une femme et tentait de la mordre. La scène suivante présentait un médecin de l’institut Pasteur en blouse blanche.
— Professeur Rumberg, demandait la voix off du journaliste, la rage pourrait-elle encore sévir au sein de notre pays ?
— Naturellement, répondait le spécialiste d’un ton spécieux, un certain nombre de départements restent contaminés. Le principal réservoir du virus rabique reste le renard, cependant la contamination humaine est possible à partir d’animaux domestiques ou parfois sauvages.
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L'enfer ne sera pas complet avant que vous n'y soyez.
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Vidéo de Pierre Gaulon
Extrait de la conféence "Magie, mages, magiciens...entre le Bien et le Ma l!" avec Nathalie Dau, Pierre Gaulon,Adrien Tomaset Cindy van Wilder.
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