AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782266336352
416 pages
Pocket (19/10/2023)
3.94/5   9 notes
Résumé :
L’ogresse de la Goutte-D'Or, l'assassin de Jaurès, l'épouse du ministre, la bonne dame de Loudun...

Juge d’instruction pendant quatre décennies – dont dix-neuf années consacrées à la lutte antiterroriste –, Gilbert Thiel aimait à se présenter, quand il était encore en activité, comme « le magistrat le plus ancien dans le grade le moins élevé ».
En racontant leurs procès retentissants, il se penche, avec l’humour consommé qu’on lui connaît, sur ... >Voir plus
Que lire après Faites entrer l'acquitté (et quelques autres criminels)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je connaissais Gilbert Thiel de nom, le juge Thiel. Il fut juge d'instruction dans l'affaire de Simone Weber, « la diabolique de Nancy »; il fut chargé de la procédure dans l'affaire Guy Georges, le « tueur de l'Est parisien »; il participa à la lutte antiterroriste une bonne partie de sa carrière,… Pour ceux qui s'intéressent au True Crime (ou aux faits divers), le nom évoque forcément quelque chose. C'est donc sur son nom et sur le sujet du livre que je me suis basée pour commencer ma lecture…
Car je n'avais pas bien lu le résumé. Je n'avais pas vu la période historique couverte (de la Belle Epoque aux années 50), même si cela ne m'aurait pas empêché de lire le lire. Je vous le précise car, du coup, on va parler de nombreux personnages historiques qui ne vous sont pas forcément familier. Ce qui était mon cas. Pendant une bonne partie de la période couverte, la justice et la politique sont intimement liées. Et ce, de façon, totalement visible. Ce qui fait que les noms de ministres, de présidents, d'hommes politiques parsèment les pages et que parfois, il est difficile de remettre les choses dans leur contexte. En plus, l'auteur fait par moment des parallèles avec des situations ou des gens modernes. On comprend les histoires, mais je pense que j'ai loupé un niveau de compréhension. On se rend compte que la société de l'époque était fortement raciste, antisémite et de façon totalement décomplexée. Ça transparait littéralement des pages. Plus qu'un simple catalogue d'acquittés sévères, c'est une peinture de la société de l'époque où on se demande comment le peuple pouvait avoir confiance dans la justice (cela n'a pas forcément changer aujourd'hui). Certains accusés ont avoués leur crime, les preuves sont là, et pourtant ils sont acquittés à la surprise générale. Et d'autres, avec un doute raisonnable, ont été condamnés. de quoi vraiment se poser des questions…
Gilbert Thiel a un style particulier, avec un humour bien à lui. Je n'ai pas toujours été très réceptive. Mais comme dit plus haut, il me manque clairement un niveau de compréhension. Mais la lecture reste abordable, même si je conseille ce livre plutôt aux férus d'Histoire et de faits divers.
On va croiser, au cours de notre lecture, des histoires célèbres et d'autres un peu moins. J'ai aimé ce mélange, j'ai découvert des histoires que je ne connaissais pas. Les histoires sont classées par ordre chronologique et on peut voir une évolution (ou pas) dans la justice. Et puis certains protagonistes reviennent d'histoire en histoire.
Une lecture un peu différente des True Crime que je lis habituellement, un peu plus pointue. A l'occasion, je lirai d'autres livres de Gilbert Thiel
 
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
CONDAMNÉ: « Le monde finit toujours par condamner ceux qu'il accuse. » - Honoré de Balzac
COUPABLE: « Un coupable puni est un exemple pour la canaille; un innocent condamné est l'affaire de tous les honnêtes gens.» - Jean de La Bruyère
INNOCENT: «Ce n'est pas de tuer l'innocent comme innocent qui perd la société, c'est de le tuer comme coupable.» - François-René de Chateaubriand
INNOCENT: « Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi.» - Article 9 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 26 août 1789
JUSTICE : « La justice est faite pour rassurer ceux qui n'ont pas affaire à elle. » - Anton Bruckner
JUSTICE : « Considérant enfin que si les juges se mettent à donner gain de cause à tous les gens qui ont raison, on ne sait plus où l'on va, si ce n'est à la dislocation d'une société qui tient debout parce qu'elle en a pris l'habitude. » - Georges Courteline
JUSTICE: La justice sans la force est impuissante; la force sans la justice est tyrannique. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force. [...] ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. - Blaise Pascal
JUSTICE: « Est-ce aux rois à garder cette lente justice ?/Leur sûreté souvent dépend d'un prompt supplice./N'allons point les gêner d'un soin embarrassant:/Dès qu'on leur est suspect, on n'est plus innocent. » - Jean Racine
REMORDS : « Le remords est la seule vertu qui reste au coupable.» - Voltaire
(page 9/10)
Commenter  J’apprécie          180
« Un mal qui répand la terreur,/Mal que le ciel, en sa fureur/Inventa pour punir les crimes de la terre,/La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom)/Capable d’enrichir en un jour l’Achéron¹/Faisait aux animaux la guerre./Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés.» C’est en 1678, près de trois siècles et demi avant que la pandémie nous rattrape, que Jean de La Fontaine avait lancé aux animaux malades de la peste l’avertissement resté gravé dans la mémoire des justiciables : «Selon que vous serez puissant ou misérable,/Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »
Un siècle ne s’était pas écoulé depuis la mise en garde du poète fabuliste que, sur la place du marché aux bestiaux de Colmar, le dernier jour de l’année 1754, vers 15 heures, le commerçant alsacien de confession juive Hirtzel Lévy fut soumis pendant trois heures à la question. Sous la torture, il n’avoua pas le moindre forfait ni ne mit en cause qui que ce soit. En application de la sentence prononcée le 23 décembre 1754 par Joseph Fuchs, le bailli de Ribeaupierre, confirmée sept jours plus tard par le Conseil supérieur d’Alsace siégeant à Colmar, le condamné fut « rompu vif » sur l’échafaud, puis attaché sur une roue, la face tournée vers le ciel
....
Le 16 juin 1755, « le Roy en son conseil » ordonna la révision du procès criminel et la confia au parlement de Metz. Dans son arrêt du 24 septembre 1755, celui-ci constata que les règles de procédure de l'ordonnance criminelle de 1670 avaient été méconnues par les premiers juges, et que l'enquête du bailli Fuchs avait délibérément négligé, voire écarté, les nombreux témoignages qui validaient l'alibi fourni par l'accusé, Hirtzel Lévy n'était donc pas l'un des auteurs du vol par effraction et avec violences commis nuitamment au préjudice de la veuve Madeleine Kopp dans un village proche de Colmar le 9 décembre 1754. ....
. L'intervention du Conseil du roi, et la décision d'acquittement du 24 septembre 1755 ...
Commenter  J’apprécie          121
À l'issue de la Grande Guerre, on dénombra, à peu près équitablement répartis entre les deux camps, 18,6 millions de morts: 9,7 millions dans les rangs des militaires et 8,9 chez les civils laminés par les maladies, les famines, les exécutions et la misère. En France, on inscrivit sur les monuments aux morts des villes et des villages du pays, qui venait de célébrer le retour dans son giron de l'Alsace et de la Moselle, 1,4 million de noms. Le Souvenir français se chargea de recueillir, chaque 11 novembre, ...
[ ... ]
... la plus grande scène de crime que l'humanité ait connue depuis la nuit des temps.
Du moins le croyait-on. Le pire restait à venir, une mystérieuse faucheuse, silencieuse, attendait son heure pour succéder au fracas des armes et aux explosions des obus. De mai à juillet, puis de la fin août au mois de novembre de l'année 1918 et enfin pendant l'hiver et le printemps 1919, la grippe espagnole abattit en Europe, en Australie, en Asie ainsi qu'aux Amériques, 50 millions d'êtres humains dont 400 000 sur le sol français encore gorgé des sangs mêlés de nos soldats, de nos alliés et de nos ennemis. La pandémie n'avait pu être maîtrisée malgré le port systématique du masque destiné, il est vrai, à préserver les seuls combattants des tranchées des effets du gaz moutarde (ypérite) et de ceux du phosgène. Quant aux gestes barrières, ils étaient rendus malaisés et inopérants par la pratique très répandue de la baïonnette au canon.
Commenter  J’apprécie          110
Charles Baudelaire fut condamné sur ses réquisitions le 20 août 1857, suite à la parution des "Fleurs du mal", à une peine d'amende pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, l'offense à la morale religieuse n'étant pas retenue par les juges. Mais, plus que l'amende prononcée, la sanction fut le retrait de la publication de six poèmes aux titres aussi évocateurs que « Lesbos », Femmes damnées » ou « Les métamorphoses du vampire ». Il fallut attendre le 31 mai 1949 pour que la Cour de cassation, saisie par la Société des gens de lettres, annule la censure ordonnée près d'un siècle auparavant. Il était temps!
Commenter  J’apprécie          210
(Mata Hari (Margaretha Geertruida Zelle) )
Léonide, la religieuse qui faisait office de surveillante, réveilla Margaretha et lui annonça que sa demande de grâce avait été rejetée par le président Raymond Poincaré. «Ayez du courage, l'heure de l'expiation est arrivée. » À sœur Léonide, la condamnée à mort souffla: «Je pars pour la grande gare dont on ne revient pas. Allez petite mère, ne pleurez pas. À son avocat, elle remit un courrier dans lequel elle affirmait que le pire était d'« être une femme émancipée dans un monde gouverné par des hommes »
[ ... ]
En janvier 1929, l'ancien chef du service de contre-espionnage allemand, le général Gempp affirma que Mata Hari n'avait jamais travaillé pour les services secrets germaniques: « Les Français ont, pendant la guerre, fusillé comme espionnes un nombre assez considérable de femmes. En agissant ainsi, ils ne se sont pas toujours appuyés sur une culpabilité bien établie. La danseuse Mata Hari a subi son supplice alors qu'elle était absolument innocente.
[ ... ]
Quoi qu'il en soit, le doute face à la raison d'État, celle d'un État en guerre de surcroît, fut balayé par le conseil de guerre comme un fétu de paille par un ouragan.
Commenter  J’apprécie          50

Video de Gilbert Thiel (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gilbert Thiel
5 minutes avec Gilbert Thiel. Le juge anti-terroriste, est l’invité de Pascale Clark dans le 7/9 de France Inter (7h50 – 8 février 2011).
autres livres classés : politiqueVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (29) Voir plus




{* *}