AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782493739063
232 pages
Editions du Caïman (12/01/2023)
4.69/5   42 notes
Résumé :
Trois adolescents issus des quartiers cherchent leur voie. Samia rêve de devenir écrivaine tandis que son frère Sohan est attiré par l’extrémisme religieux. Leur amie Abby préfère se la jouer racaille.
Lorsque la mystérieuse inconnue qui vient d’emménager dans leur immeuble est victime d’une agression, leur destin bascule.
Que lire après FatumVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
4,69

sur 42 notes
5
32 avis
4
3 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Bonjour amis lecteurs,
Je remercie chaleureusement les Éditions du Caïman pour l'envoi en service presse du livre de Sylvie Callet : « Fatum ».Voici une très belle découverte avec ce roman noir très sombre, émouvant, poignant et captivant. Nous suivons le parcours de trois adolescents écorchés issus de quartiers défavorisés. Leur parcours est jalonné de sentiments à fleur de peau, mal être, souffrances, douleurs, de quêtes d'amour et de passion. La psychologie des personnages est finement analysée; ils se montrent bouleversants et nous interrogent sur les dérives d'une jeunesse à l'affût d'une identité. L'auteure m'a séduite par une écriture poétique et délicate qui fait cohabiter mots de tous les jours et argot de la cité. Des thèmes douloureux sont abordés, le viol, les ravages de l'alcool , la maltraitance infantile et la
radicalisation. Un livre magnifique, bouleversant à découvrir en urgence !
Commenter  J’apprécie          215
Habiter une cité, c'est déjà être étiqueté, comme si sur le front un coup de tampon indiquait « banlieue chaude ». Alors forcément, pour ne pas faire mentir les clichés, les jeunes traînent leur « seum », causent argot, dealent éventuellement, font sauter les cours, et se cherchent. Faut dire que leurs parents triment : usine, ménages, pas le temps de dialoguer, de construire une personnalité, de vivre de bons moments en famille, pour peu que le père aime la bouteille et que la mère soit un peu « éteinte », ou soumise.
Cette histoire pourrait se passer à côté de chez nous, ou dans la ville voisine, elle a des accents de vérité, de réalisme qui fait mal, de peur, d'angoisse et parfois d'amour parce qu'il y en a là-bas également même s'il n'est pas toujours exprimé.
Dans ce roman bluffant, Sylvie Callet nous prend aux tripes, son écriture fait mouche que ce soit avec l'argot ou une langue plus soutenue teintée de poésie (pour un texte en italiques rempli d'une émotion exceptionnelle). Elle sait manier les mots, avec brio. Cela donne de la profondeur à son récit car chaque terme bien choisi apporte un éclairage sur une scène, la personnalité ou les ressentis d'un protagoniste ainsi qu'une fine analyse des maux de notre société.
Que fait-on pour accompagner ces jeunes, dont certains sont déjà à la dérive et ne trouvent qu'une façon d'exister : la radicalisation ? Dans « Fatum » (qui signifie fatalité, destin), le quotidien est difficile mais Samia a trouvé une échappatoire, une bouée, une bouffée d'air au milieu de ce qui l'étouffe. Sa voisine, une femme âgée muette, lui prête des livres et elle les dévore. Cela lui permet d'espérer d'autres possibles, de croire en un avenir meilleur, de compléter ses connaissances. Bien sûr, sa meilleure amie Abby se moque d'elle. Son frère, Sohan hurle que la lecture ce n'est pas bon pour elle. Lui, il s'est décidé, il va écouter Kévin, devenu Younès, qui l'entraîne dans ses dérives. C'est ça la vraie vie et il va surveiller sa frangine, même si, de temps à autre, il hésite, se demandant s'il a raison d'agir ainsi.
Les chapitres parlent tour à tour, de chaque adolescent qu'on suit dans ses journées. On assiste impuissant au rejet, aux manques de suivi, aux interrogations qui les rongent, aux essais de faire autre chose autrement, aux erreurs assumées ou non… C'est, malheureusement, souvent noir et très réaliste. Oui, c'est compliqué, parfois impossible, de s'en sortir quand on a déjà été catalogué. À quoi bon lutter, pour qui ? Pour quoi ? Ces jeunes sont parfaitement présentés dans leurs failles, leur angoisse (même en « jouant aux grands » ce sont des gamins), leurs envies d'exister par eux-mêmes sans savoir comment s'y prendre.
Cet opus m'a bouleversée, remuée. L'auteur a su me toucher. Elle aborde des sujets graves, mais elle laisse une infime lueur d'espoir. Et le fait que cet espoir soit lié aux livres le rend encore plus merveilleux quand on sait la place qu'ils tiennent dans nos vies, et sans aucun doute dans celle de Sylvie Callet.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
Commenter  J’apprécie          101
Je me suis lancée dans ce roman en sachant que le côté noir pourrait être un frein, étant ici loin de ma zone de confort. Mais j'ai rapidement senti que l'histoire qui m'était racontée était habitée et j'ai retrouvé avec plaisir la plume de l'auteure que j'ai déjà eu l'occasion de découvrir.
Place aux jeunes : les parents ici ont baissé les bras : abandonnés, endeuillés, alcooliques, ou maniaques voire pervers, ils ne sont d'aucun secours pour Samia, l'écrivaine en herbe, son frère Sohan qui se réfugie dans la religion musulmane radicale, son amie Abby, qui se cherche, et pour une mystérieuse voix qui raconte son histoire. Peut-être que Madame Henry, la muette nouvellement installée, aurait pu les aider, mais Abby et Sohan la détestent, car elle confine Samia à la lecture... et elle disparait tragiquement.
J'ai buté un temps sur le langage des cités, bien qu'accoutumée à l'entendre. Puis c'est un peu comme une langue étrangère : quand on commence à la comprendre, on découvre des nouvelles couleurs, une vie différente que l'on ne soupçonnait pas.
Je me suis attachée aux personnages et j'ai eu envie de savoir ce qui leur arrivait et pourquoi, d'autant plus que le récit est d'une cruelle actualité.
Embarquement réussi dans cet univers poignant. Une sacrée lecture !
Lien : https://partagerlecture.blog..
Commenter  J’apprécie          161
Bonjour à tous !

Post lecture terminée #22 / 23

J'ai lu “Fatum”, de Sylvie Callet aux éditions du Caïman, et je remercie Jean Louis pour l'envoi et la découverte.

225 pages
Roman noir / quartiers populaire / fresque sociétale / extrémisme religieux

Un roman noir ou l'auteur met en lumière le clivage social et de ses dérives, un roman poignant et criant de vérité.

Ce que j'ai pensé de cette lecture …

Dans un quartier populaire, Sylvie Callet nous dresse le portrait de trois adolescents, Samia, Sohan et Abby et nous montre à quel point le destin peut basculer en fonction de la voie que l'on choisit.

Elle aborde ici des sujets délicats comme le viol, l'inceste ou encore l'enrollement dans l'extrémisme, au travers de personnages construit avec brillance, certain passage sont difficile et dérangeant car ils sont pour la plupart le reflet d'une triste réalité dans notre société.

Au fil des chapitres nous prenons connaissance de Samia, de Sohan et d'Abby, de leur mal être, de leurs envies, c'est une analyse criante de vérité que l'auteure nous livre, on se pose cette question de l'inégalité des chances et de déterminisme social. Je dois vous avouer que c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup, l'endroit où l'on naît détermine t-il ce que nous allons devenir ou pas ? Elle évoque également un schéma de reproduction, mais je ne vous en dirais pas plus sur le sujet même s' il me passionne car ce livre est très intéressant à lire et je n'ai pas envie de gâcher votre lecture.

J'ai beaucoup aimé la construction du livre qui alterne entre des chapitres consacrés à nos trois adolescents, intercalé de chapitres courts en italique d'un quatrième personnage, un peu comme un journal intime qui se dévoile au fur et à mesure.

La plume de Sylvie Callet est riche et incisive, un peu caméléon en fonction des personnages qu'elle met en scène, je suis ravie de cette découverte, et je ne peux que vous conseiller de découvrir cette fresque sociétale.

Alors ce roman vous tente ?


Commenter  J’apprécie          51
Pour certains, la vie est un réel cauchemar. Il la prennent en pleine figure, dès leur premier vagissement. Tout est fait pour qu'elle empire au fil des jours. Dans un quartier difficile, les jeunes vivent leur quotidien comme il le peuvent. Au petit bonheur, la chance. C'est dans ces circonstances qu'une voisine, nouvellement installée, est agressée. Qui est l'agresseur? Est-ce quelqu'un du quartier ? Pourquoi ? Muette, la voisine ne peut s'exprimer sur cette agression. Quelles en sont les raisons ? Ce quartier où elle a emménagé la rejette. Il ne veut pas d'elle. Elle détonne par rapport à la population qui l'habite. Mme Henry semble se cacher. de quoi ? de qui ? Elle semble porter en elle une douleur profonde. Qui est-elle ? Quelle est son histoire ?

Sohan, Samia, Abby et les autres habitants du quartier ont un parcours haché, chaotique. Un parcours parsemé de douleur, de secrets tus. Des parcours qui s'entrecroisent dans une violence retenue. Une violence qui semble attendre son moment pour éclater au grand jour. La police mène son enquête, difficilement, bousculant les habitudes, le quotidien de ce microcosme. le lecteur devient un observateur silencieux de ce huis-clos où les rancoeurs, les doutes, les larmes retenues contre vents et marais, couvent tel le magma d'un volcan dont l'éruption n'est plus qu'une question de temps. Une éruption qui risque de tout emporter sur son passage. Sans merci. Les mots sont forts, violents, parfois bravaches. Parfois rudement tendres, comme ces êtres à la vie lacérée, malmenée et qui n'ont plus aucun espoir sur le futur.

Ce roman policier tricote des liens tendus, rêches, entre des humains fracassés et des vies violemment fragiles, dans un quartier ou la faiblesse livre l'agneau au loup terré, assoiffé de sang. La radicalisation guette avec impatience ces agneaux offerts sur l'autel de la désespérance, des blessures à vif, profondément cachées aux yeux des âmes damnés. Des âmes dont les relents aux senteurs de soufre, couvrent d'un épais nuage des destins fragiles dont ils se repaissent avidement. Samia et ses compagnons brisés par des récifs assassins, ont peut être enterré, hypothéqué tout espoir de rachat d'une vie tranquille. Un Dieu maudit se repaît de ce désespoir endémique. le prix à payer sera à la hauteur de son attente. le prix du sang.
Commenter  J’apprécie          22

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Sa paye, il préférait la boire au bistrot avec ceux qu'il nommait pompeusement « mes amis», des pochtrons pas fiables pour un sou toujours prêts à gratter une tournée - c'était sa thérapie à lui. Satisfaction garantie, qu'i disait.
Commenter  J’apprécie          42
Happés par cette énergie lumineuse dont ils veulent, coûte que coûte, prendre leur part, eux, ces enfants de nulle part cantonnés aux zones périphériques des métropoles, ils seront, dans leur quête insensée de gloire et de reconnaissance, comme dépossédés d'eux-mêmes, livrés à leurs plus bas instincts.
Commenter  J’apprécie          11

autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (75) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2867 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..