J'affectionne en général les courts poèmes et le titre semblait m'annoncer une lecture qui me plairait.
Etrangement, je comprends chaque mot mais aucun des poèmes; l'une des raisons en est leur construction, des infinitifs surgissant sans que je n'en comprenne la raison ni à quel sujet ils correspondent; l'autre raison est que je ne saisis tout simplement le sens de ce qui est écrit.
Pour autant, quand je lis de la poésie, je ne me laisse pas abattre quand le sens ne me semble pas apparent et je me laisse alors aller à la sonorité des mots, à ce que certains évoquent en moi. Ici, rien à faire, je reste incrédule et perdue comme dans un labyrinthe, plusieurs idées se bousculent, pas forcément agréables.
Peut-être que les recueils plus anciens sont plus abordables, je ne pense pourtant pas réitérer l'expérience.
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un petit recueil de poèmes bien écrit et qui parle de la vie
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La fille
La fille dit
Tu ne sais pas ce que je sais.
Non, dit-il.
Le garçon préférait marcher.
Il se proposait d’être beau.
Elle sauf marcher voulait tout.
C’est quelque chose de beau,
Dit-elle. Et le garçon de loin :
Comme quoi par exemple ?
Comme un tas de choses.
Et lui de plus loin encore :
Comme quoi exactement ?
Tu ne sauras pas, cria-t-elle.
Le garçon continua de marcher.
Je ne le saurai pas, dit-il.
Je ne le saurai pas, dit-il.
Elle resta en bordure de route.
Il ne l’attendit pas.
La route. Et encore la route.
Une main s'agitait de loin.
Elle n’eut pas à en dire plus.
l'herbe dit au défunt qui passait relève-moi de cette faction l'immobilité m'épuise mais que pouvait répondre celui-là même auquel l'immobilité ouvrait ses portes il n'en resta pas moins troublé encore un dit l'herbe encore un que l'infortune des autres ne touche guère il s'en alla lui de son pas égal une porte céda puis une autre plus loin puis une troisième et dès lors il ne rencontra que portes battant dans une agitation d'ailes il s'endormit au cours de ce franchissement incessant de seuils qui accouraient d'eux-mêmes à sa rencontre la fatigue de l'herbe lui parut incompréhensible avancer sans marcher n'était-ce pas la forme la plus haute de la joie à ce moment il s'entendit de sa propre voix dire relève-moi de cette faction l'immobilité m'épuise
CHARGE DE TEMPS
Chemin
bientôt voyant
à Maurice Ohana
prairie que foule l’obscurité ‒ appréhender la grâce
‒ et dispersion d’eaux froides ‒ courir jusqu’au bout
de l’été ‒ prendre feu ‒ un soir heureux ‒ et dans le
fond de la nuit retrouver ‒
cette nuit dominée — par le mystère d’un visage
tremblé
p.21
CHARGE DE TEMPS
Chemin
innocence de l'être
l'arc du bonheur enjambe
une femme aromatique
la source en-dessous
chante la dernière neige
effacé par qui l'a dessiné
sitôt rendu à son objet
ce sera l'été allégé
safrané dans les creux
confondant le sommeil
la veille et un rêve
propice à la blancheur
l'auront oublié sitôt
révélé ces mots plus que lui
pressés de se perdre au loin
p.20
CHARGE DE TEMPS
Chemin
épeler l'envers
croîs mémoire d'arrière-saison
sur l'argile déflorée des glaisières
et fais les jours passer
comme à travers une absence
peut-être prendre la route de désir
que le cœur ne sait plus prolonger
peut-être l'heure de canicule noire
d'un autre désir couché sous les eaux
ou le sable léger confident de l'oubli
et la profondeur solaire que prodigue
une urne de connaissance invisible
souhait inventé par des lois anonymes
saison secondaire qui vends tes secrets
tes morts et le innocences de l'été
p.16
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