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EAN : 9782889440931
318 pages
Slatkine et Cie (09/05/2019)
3.44/5   8 notes
Résumé :
La scène se passe à Manhattan, un soir pluvieux de novembre, en 1746. New York n’est qu’un village.

Richard Smith vient de débarquer d’Angleterre. À peine descendu du bateau, le jeune homme court à la maison de Monsieur Lovell, sur Golden Hill Street. Mais que veut cet étranger ? Le lendemain matin, tout Manhattan ne parle que de lui.

Sur fond de malentendus et de secrets trop bien gardés, l’intrigue bascule dans une succession de quipr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
1746 Richard Smith, jeune londonien, débarque à New-York muni d'une lettre de change valant 1000 £ ( une fortune ) qu'un notable négociant doit honorer dans les soixante jours. L'auteur choisit dès le départ de jouer sur le mystère des motivations de son personnage principal : que veut-il faire de ces 1000 £, est-il un tricheur, un manipulateur, un menteur ? Son objectif secret ne sera révélé que dans les toutes ultimes pages, sans que jamais les indices semées n'est pu me permettre de le deviner. Peut-être un peu tard du coup, mais la révélation est tellement intéressante et forte qu'on accepte sans problème de s'être laissé embarquer à l'aveugle dans ce récit ingénieusement mené.

En fait, tout le roman est un hommage au récit picaresque du XVIIIème siècle, la langue d'ailleurs y est très soignée et tout à fait dans l'esprit de ce siècle. J'ai beaucoup pensé à Voltaire ou à Montesquieu ( je n'ai aucune référence en matière de littérature anglo-saxonne de cette période ) dans cette volonté de déraciner un personnage, de lui faire vivre mille aventures pour pousser in fine le lecteur à réfléchir sur la société du moment.

« Smith, pour la première fois, sentit lui échapper la confortable notion d'échelle qu'il avait apportée de chez lui, et la crainte révérencieuse et l'effroi du Nouveau Monde l'envahir. Comme s'il avait jusqu'alors habité une minuscule maison de poupée et, trompé par son vernis soigné, l'avait prise pour le monde ; jusqu'à ce que dans un fracas assourdissant, sa façade et ses côtés ne volassent en éclats, lui révélant combien solitaire, au fond des forêts de la nuit, elle se dressait ; quelques pouces de haut, parmi des arbres chatoyants, énormes, silencieux. »

Même s'il ne le perçoit pas de suite, trop imbu ou trop obnubilé par son objectif secret, Smith est forcément suspect dans cette micro-société new-yorkaise ( 7000 habitants en 1746 contre 700.000 pour Londres ) dont il ne connaît pas les codes et sur lesquels il va trébucher. C'est à travers ses yeux de candide qui s'ignore qu'on découvre une élite sociale haute en couleur. L'auteur a un vrai talent pour nous immerger dans l'ambiance de l'époque au travers de scènes de rue, de salons, de diners très vivantes et hautement picturales, pleines de passions, de troubles, de dialogues enlevés. Les personnages sont sans cesse en mouvement, même quand ils dorment, on a l'impression qu'ils sont en action. le rythme du récit est échevelé, effréné, débordant, souvent assez délirant dans l'enchainement des péripéties que subit le héros, brassant des thèmes forts comme l'esclavage ou les tensions entre Londres et sa colonie dont on sent poindre les velléités d'indépendance.

C'est d'une densité folle, renforcée par une écriture très touffue en police serrée. Parfois, je m'y suis un peu perdue, n'arrivant pas à comprendre les motivations profondes de Smith, ni celle de l'auteur. Et puis, c'est là que la fin m'a cueillie, ouvrant des perspectives que j'avais juste entraperçues, avec une morale et une réflexion passionnantes au bout.
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Bon, bon, bon… Parfois, un livre vous fait furieusement de l'oeil, vous en attendez monts et merveilles. Alors vous vous en saisissez, vous vous installez confortablement dans l'anticipation du bon moment de lecture que vous allez passer et puis… rien. Vous passez superbement à côté. Dans ces cas là, à la fin de votre lecture, vous restez un instant silencieux, en essayant de déterminer si le problème est lié à l'attente trop importante que vous aviez vis-à-vis du livre, ou si, plus simplement, il n'était pas fait pour vous. Ici, je suis précisément dans ce deuxième cas.

Pourtant, tout partait bien. Les 15 premières pages, j'étais dans l'histoire, ce jeune Richard Smith était un peu mystérieux mais pas trop, juste ce qu'il fallait pour que l'on ait envie de le suivre dans ses pérégrinations. Il arrive rapidement dans ce « bureau de comptabilité » auprès duquel il compte faire valoir sa lettre de change. Les premiers échanges sont vifs, le jeune homme un peu hâbleur, de premières trames se dessinent. Il croise Tabitha, et déjà l'on sent que l'on reverra ce personnage dans l'histoire. Bref, les attentes initiales semblent légitimes.

Et puis, à partir de la page 15, plus rien. Enfin, non, ce n'est pas exactement cela. de très belles descriptions, comme la citation en tête de cette chronique, avec une très belle langue. On apprécie – au début du moins – le fait que l'auteur, Francis Spufford, enseigne la création littéraire : il déploie un style indéniable.

Sauf que rien ne se passe. L'histoire n'avance pas d'un pouce. On attend. Qui ? Pas Godot, mais presque. Ça piétine. Ça tourne en rond. Et, par moment, le style de M. Spufford devient carrément agaçant, flirtant avec l'exercice de style. Je ne prendrai qu'un exemple : il nous décrit une partie de piquet, en nous prenant, nous lecteurs, directement à témoin. Sauf qu'après nous avoir dit qu'il allait nous expliquer les règles, il n'en fait rien. Trois pages – de mémoire – consacrées à une partie de piquet qui nous reste totalement étrangère, et qui n'apporte rien à l'histoire.

Vers la page 100, cela reprend. Un peu. L'intrigue générale, autour de la motivation de Richard Smith ne progresse pas très très rapidement – il faut dire qu'elle se règle en 2 pages à la toute fin du livre, alors, naturellement, il n'y a pas grand chose à en dire. L'autre intrigue, sentimentale, entre Tabitha et Richard… comment vous dire ? L'un parait un peu idiot, l'autre est franchement soûlante. Est-il besoin de préciser que je n'ai pas réellement eu d'empathie pour ces deux personnages ?

Si je devais prendre une image, je comparerais ce roman à une randonnée. Certains randonneurs s'intéressent avant toute chose au but à atteindre : s'il n'y a pas, au bout du chemin, une croix, un site, quelque chose à atteindre, ils sont frustrés. D'autres sont davantage préoccupés du chemin à parcourir : un joli sentier les satisfera entièrement. Eh bien, avec ce livre, si vous faites partie du premier groupe, que vous voulez une histoire qui progresse, un fil conducteur et un but à atteindre, vous risquez de ne pas vous y retrouver… En revanche, le chemin est joli, si cela vous suffit.

Enfin, trois lettres émaillent ce livre. Et j'y ai encore trouvé motif à agacement… En effet, il était souvent de mise, à l'époque, de mettre des majuscules à peu près n'importe où. Et l'auteur a conservé cela. Mais ce qui passe avec une écriture manuscrite m'a paru ici assez ridicule, et même franchement pénible – il faut dire que je me bats tous les jours contre l'excès de majuscules dans les expressions développées des sigles si nombreux de notre quotidien. Je vous rappelle en effet qu'en typographie française, il n'y a aucune bonne raison d'écrire, lorsque l'on parle, par exemple, de la SNCF, Société Nationale des Chemins de Fer Français, mais Société nationale des chemins de fer français…

Bon, ce livre n'était pas pour moi. Cela arrive. Pas assez d'histoire, trop exercice de style littéraire pour moi – je vous livre un autre extrait décrivant, page 155, un déplacement effectué sur le fleuve Hudson :

« L'Hudson s'étrécissait et l'on distinguait, de part et d'autre, à travers le brouillard, des falaises beaucoup plus hautes et escarpées, sombres et boisées, teintées aussi d'une mystérieuse tonalité rouge étouffée. La marée les emportait en amont, dans une vallée aussi profonde qu'un canon ; et rapidement, le courant les poussa vers la rive droite jusqu'à ce qu'un flanc de coteau, défilant assez près pour réduire la brume à de simples lambeaux, permît à Smith de voir, les surplombant en une banne ininterrompue, filigrane gris arachnéen contre le ciel, des bosquets d'arbres dénudés, tous festonnés de tresses de lianes mortes, l'étrange couleur du sous-bois s'expliquant comme une sorte de teinte automnale dans l'écorce qui (répétée un million de fois) le faisait tout entier rayonner d'un brun pourpre léger. »
Oui, et donc ? Ok, description d'une forêt teintée de rouge et de roux par l'automne. Si je m'arrête uniquement aux couleurs, je ne sais pas réellement dire ce qu'est une « tonalité rouge étouffée », un « gris arachnéen », ou encore un « brun pourpre léger ». Bref, disons que ces forêt aux teintes indistinctes ont été le lieu de mon égarement…
Lien : https://ogrimoire.com/2019/0..
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Un soir de novembre 1746, un jeune homme élégant, Richard Smith débarque à New York, qui n'est encore qu'un grand village d'une colonie anglaise. Il se rend directement chez un banquier pour demander l'encaissement d'une créance de mille livres, pour laquelle il y a deux mois d'attente. Il refuse de dire quelle affaire l'amène de Londres et les rumeurs se répandent dans la ville. Durant très longtemps, on ne sait pas non plus de quoi il retourne. L'auteur nous décrit avec une incroyable minutie la vie new-yorkaise de cette époque.

Il ne se passe pas grand chose, l'action est très lente et les descriptions interminables. Il y a bien une idylle entre Richard et la fille du banquier, mais là aussi il ne se passe pas beaucoup de choses.

Ce livre est surtout un exercice de style, l'auteur ayant voulu recréer celui du milieu du dix-huitième siècle. J'avoue être passée complètement à côté de ce roman, pour moi d'un ennui mortel et dont je ne sais pas trop quoi que dire. Même si je suis passionnée par New York, cette description minutieuse ne m'a pas emballée plus que ça.

Un grand merci aux éditions Slatkine pour ce partenariat.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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"Golden Hill" est un bon roman, l'auteur nous embarque dans une histoire rocambolesque à souhait, ou la vilenie, les secrets, le mensonge et l'arnaque sont les maîtres mots.

L'histoire m'a assez plu, sans non plus me transporter, mais les lieux sont excellents, j'ai adoré la New York qui n'est pas encore une mégalopole mais une petite ville dont le lecteur sent qu'elle deviendra forte et grande, bordée de champs et pas plus haute que 2 étages, un vrai dépaysement.

Les personnages eux sont bons, (surtout Smith et les filles Lovell), et sont renforcés par une écriture en accord avec le XVIIIème siècle, son phrasé ses expressions et sa prestance.

Une lecture au final très agréable, surprenante et qui ravira les amateurs de New York ou encore de récits romanesques.

Sur le blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Un roman d'aventure assez sympa, on se laisse facilement embarquer dans l'histoire.
Je me suis juste un peu perdue dans le troisième tiers, mais j'ai raccroché les wagons vers la fin.
C'est donc dans l'ensemble une chouette découverte !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le feu à présent, passé le stade du déchaînement sauvage, s’allait réduisant à une forme plus mélancolique de colline tout orange écarlate, à l’orageux éclat. Il composait maintenant un fort estimable portrait d’un paysage de l’enfer, d’autant plus que par moments, à travers son éblouissement de four infernal, apparaissaient les contours noirs, dansants, hésitants, chancelants, des serviteurs du feu.
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Life is a mess of accident, I find.
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