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EAN : 9782361572457
225 pages
Editions Transboréal (01/10/2018)
4.36/5   11 notes
Résumé :
Les montagnes de l’ouest de la Mongolie abritent les campements de yourtes des éleveurs nomades. Dans celui d’une famille modeste, Marc Alaux s’est retiré le temps d’un hiver pour s’initier au métier de berger puis, nez au vent, se nourrir de silence et d’espace. Chez Gotov et Oyunchimeg, membres de l’ethnie bayad, il a retrouvé l’ambiance des foyers mongols, qu’il fréquente et étudie depuis deux décennies. À force de travail partagé, il a su se faire accepter, deve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Qui pourrait être assez fou pour aller passer tout un hiver dans les montagnes de l'ouest de la Mongolie où les températures sont à – 30 C le jour et peuvent descendre à – 45 C la nuit.
Marc Alaux l'a fait. Il faut dire qu'il connait la Mongolie et qu'il en parle même la langue.
Sa passion pour ce pays mal connu le conduit dans une famille nomade, des éleveurs Bayad, qui vivent dans la région de l'Uvs. Durant l'hiver, leur yourte se dresse dans le district de Malchin à 1300 km de la capitale Oulan-Bator. C'est là que l'auteur va partager durant trois mois le quotidien de Gotov le Moustachu, de sa femme Oyunchimeg et de leur jeune fils Hatnaa. Ce sont des éleveurs, ils possèdent des vaches mais aussi des « pattes courtes » c'est-à-dire chèvres et moutons.
La famille vit dans une yourte, espace clos sans séparation où la promiscuité est omniprésente. Mieux vaut s'entendre avec ses hôtes !
Le climat est rude pour le bétail (De nombreux animaux meurent durant les grands froids) mais aussi pour ces hommes et ces femmes qui travaillent dur pour une vie de pauvreté.
Très vite, Marc Alaux va apprendre le métier de berger, qu'il s'agisse de mener les bêtes paitre dans la neige loin du campement, ou bien de nettoyer la bergerie en entretenant le précieux horzon, cette couche d'excrément qui sert d'isolant aux bêtes. de ces excréments, on extrait l'argal qui servira de combustible pour le fourneau. Grâce à son travail, il gagnera la confiance de ses hôtes.
La vie de ces nomades se déroule de la même façon que celle de leurs aïeuls, on respecte les fêtes traditionnelles comme le Mois Blanc qui célèbre la nouvelle année. Les femmes cousent les vêtements traditionnels et fabriquent les bottes de feutre pour toute la famille. Portant, l'intrusion du monde moderne est omniprésente grâce à la télévision qui déverse son lot d'informations et de fictions étrangères.
Dans cette immensité perdue, il est étonnant de découvrir que l'on est rarement seul, les visites des voisins étant fréquentes et incontournables. On vit dans une certaine promiscuité, mais l'entraide et l'hospitalité sont des valeurs fortes chez les Bayads.
Le rôle de la femme est très important dans cette société, elle a de nombreuses tâches pourtant c'est l'homme qui décide pour la famille.
L'auteur découvre aussi les ravages de l'alcool. On trinque à la vodka, les tournées s'enchainent et gare à celui qui refuse de boire !

Ce livre est une belle ouverture sur le monde. Dans un style fluide, Marc Alaux nous fait partager son quotidien chez ces éleveurs mongols. Rien de tapageur, mais un amour sincère et sans jugement pour ce peuple d'un monde perdu qui a gardé ses coutumes, ses croyances malgré le communisme et la mondialisation.
Une carte et une galerie de photos agrémentent la lecture. J'ai aussi apprécié les symboles mongols qui illustrent chaque début de chapitre.
Sous la photo de l'oeil d'un cheval on lit en exergue : «« La steppe se livre au preux : la vie y est le refus des simulacres ; la vertu s'y conquiert dans la sueur. Pour s'en satisfaire, il faut placer l'idéal du campement au-dessus de son bonheur personnel. Habiter la steppe impose de se soumettre à une loi qui dépasse et unit la communauté. L'homme mongol n'existe que par elle. »

Une belle découverte que ce récit qui concourt pour le Prix littéraire Terres d'Ailleurs 2019 qui récompense un livre d'aventure vécue.
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Marc Allaux est un aventurier, et aime les défis.
Après plusieurs voyages en Mongolie, il décide d'aller vivre dans une famille modeste le temps d'un hiver. Il prend ses quartiers chez Gotov, et sa femme : vie communautaire dans la yourte, avec aussi le petit Hatnaa, l'enfant du couple.
Il sera le grand frère français, non rebuté par toutes les tâches que l'on lui assignent, car en fait il devient le valet de ferme !!! Corvées d'eau et de combustible, nettoyage de l'étable et curage de la bergerie, nourrissage des bovins, surveillance du troupeau de brebis et de chèvres dans une solitude glaciale, mais avec une intimité fraternelle, et des visites aux voisins qui adoptent « Notre Marc », pour "couper" les journées.
Un beau livre qui se lit lentement comme si nous étions engourdis, mais un plein de sagesse, d'humilité ; une aventure hors du commun qui absorbe, et fait réaliser combien nos petits soucis sont bien minimes à côté de cette vie rude, pleine de joie et fraternité.
Dépaysement garanti.... excellent moment de lecture
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Je n'ai d'autres mots que magnifique, superbe, incroyable.
Quel beau voyage! L'auteur nous emmène dans des contrées sereines, pures et minimalistes ou le silence et le temps sont rois.
La citation de Galabru dans "Bienvenue chez les Ch'tis" eut été parfaite ici "Mais l'hiver ça descend, ça descend, ça descend ; -10, -20, -30. Tu dis je reste couché, y te foutent du -40, tu vois ?"
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“Le froid fait passer la yourte pour un domaine enchanté. Mais son espace unique ne compte ni rideau ni cloison. Rien ne se dresse entre moi et les autres, rien ne m'en isole. Ce logis collectif me pousse à piétiner mes exigences de confort en vivant au rythme de la famille”, pendant trois mois. C'est cette immersion singulière que retrace Marc Alaux dans son dernier livre, Ivre de steppes. Ce récit passionnant et instructif transcrit un regard ethnographique sur ce peuple de nomades qui suit des traditions ancestrales, parfois lourdes à porter pour la jeune génération.
Lien : https://visionsdailleurs.com..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Me revoilà dehors, cette fois sur les pentes occidentales du canyon. L’argal y a été entassé l’automne précédent en tumulus rectangulaires. Le monstre qu’est le fourneau en dévore des quantités mais nous préserve, grâce à sa cheminée, de sa fumée à l’odeur d’ammoniaque qui pique les yeux. La corvée d’argal est rapide ; je l’effectue néanmoins comme les précédentes, comme si mon existence en dépendait – d’ailleurs, à cette saison, pas de vie sans feu. L’hiver est la saison de l’argal. J’apprends donc à différencier l’argal qui chauffe vite de celui qui se consume lentement, adapté au chauffage ou à la cuisine. Or, la fine fleur de l’argal, c’est la bouse de vache, qui brûle lentement et chauffe fort, à l’inverse du crottin de mouton.
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