Ecrit en 1975, ce n'est pas un simple livre de plus sur la Résistance mais le récit d'un engagement dès la première heure d'un homme de convictions.
Ici, point de grands faits d'armes, d'actions spectaculaires mais la description de la vie d'un résistant "d'état major" comme l'auteur se définit lui même.
Quatre années faites de peur, d'angoisse, de frustration dans la clandestinité sous de multiples identités et résidences en rupture avec sa famille et donc souvent très seul.
L'auteur analyse les motivations sur l'engagement, la volonté et le caractère de tous ces hommes qui participeront à la création des différents mouvements de la Résistance.
Ses fonctions au sein du mouvement "Combat" lui permettront de rencontrer des hommes comme
Henri Frenay dont il sera l'adjoint puis le remplaçant mais aussi
Jean Moulin et bien d'autres figures de la lutte clandestine.
Il nous décrira les conflits entre tous ces hommes de différentes orientations politiques mais aussi avec les Français Libres de Londres puis avec les partis politiques qui eux, ne pensaient qu'à l'après guerre.
Vint son arrestation, sa déportation durant laquelle il gardera toujours avec ses compagnons de misère, l'espoir d'une vie meilleure et de grands changements sociaux en France et dans le Monde.
Espoir qui sera vite déçu à leurs retours et qui laissera la place à l'amertume même si comme le dit l'auteur, il recommencerait sans hésiter.
C'est un livre passionnant qui rejoint les livres de
Henri Frenay et
Daniel Cordier, mais où
Claude Bourdet ajoute une analyse politique et sociale de ce que fut la Résistance en France.
Cette lecture a été très enrichissante et en cela, je remercie la Masse Critique de Babélio ainsi que les éditions du Félin.