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EAN : 9782960226218
236 pages
978-2-9602262 (26/12/2018)
4.04/5   23 notes
Résumé :
Le cannibale movie a été un genre cinématographique de niche du cinéma d’horreur et d’aventure. Les Italiens s’en sont montrés particulièrement friands au cours des années 70. Si le réalisateur Umberto Lenzi en demeure le précurseur attesté avec « Il paese del sesso selvaggio », Ruggero Deodato est passé à la vitesse supérieure avec « Cannibal Holocaust », considéré comme un chef-d’œuvre maudit et toujours vilipendé par les esprits bien-pensants, offrant au public d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Je déteste ce genre de films et pourtant j'ai lemprunté cet ouvrage à la bibliothèque. Une aberration ? Pas vraiment, puisque l'un parle de l'autre sans en faire l'apologie. Après une introduction sur l'historique du cannibalisme et le pourquoi de ces moeurs dans certaines régions du monde avant l'arrivée du monothéiste, l'auteur rappelle que lors de circonstancies extrêmes, l'homme a été amené à manger son semblable pour survivre. Je pense au crash du vol 571 Fuerza Aérea Uruguaya dans la cordillère des Andes en 1983 ou à la grande famine qui a frappé la Sibérie au début des années 30. Bien entendu, le présent livre s'intéresse aux films mis en chantier par certains italiens au cours des années 70, avec toujours un pareil schéma : des blancs qui se rendent dans une jungle hostile et qui tombent entre les pattes d'indigènes plutôt voraces. Chaque film est méticuleusement présenté, avec des bouts de dialogue et des commentaires qui rythment l'action. Au fil des chapitres, on voit une série de règles se mettre en place : opposition de deux civilisations, mort réelle d'animaux sauvages (non protégés), nudité, violence et sadisme dans le cadre de scènes de torture. On se situe dans les seventies, où la censure venait de se relâcher complètement. Période qui a vu naître une explosion de films pornographiques et qui s'est vautrée dans un mauvais goût discutable. Je pense à la série "Ilsa" ou à certains longs métrages de Jess Franco. Pourtant, à mesure que les films de cannibales se sont alignés sur les frontons des cinémas, le rapport avec les autochtones a évolué. de sauvages sans lois, il ont eu affaire à des étrangers venus imposer leur culture, se croyant les maîtres partout. La fin horrible de ces derniers se justifie donc comme étant une juste punition de leurs forfaits. La grande question qui demeure : faut– il dénoncer la violence en l'utilisant ? Il y a malheureusement beaucoup de complaisances dans ces longs métrages faits pour stimuler le voyeurisme et susciter des vomissements. En refusant de juger, Daniel Bastié garde un regard extérieur, compte les coups et analyse ce qui doit l'être. Sans être convaincue du bien– fondé de ce type de production cinématographique, je comprends maintenant beaucoup mieux dans quel contexte il a vu le jour. de là à acheter les films , c'est un pas que je ne franchirai pas.
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Le cannibalisme au cinéma existe dans des films de types différents, s'inféodant le plus souvent au thriller (vive Hannibal Lecter !). Néanmoins le genre atteint une apogée dans le cinéma italien au cours des années 70 grâce à Umberto Lenzi (qui a mis ce sous-genre du cinéma horrifique sur les rails en le codifiant) et Ruggero Deodato (qui l'a doté d'un titre de noblesse avec « Cannibal Holocaust »). Gore, ultra-violent, machiste, exhibitionniste et foncièrement malsain, il a vécu diverses déclinaisons, entraînant les spectateurs au mitan de jungles exotiques et en les soumettant à des situations extrêmes faites de meurtres sauvages, de viols abjects et de tortures éparses. Encensé par certains et dénoncé par d'autres, le cannibal movie a toutefois été limité par son contexte géographique (des territoires sauvages et luxuriants plantés loin de toute terre civilisée), circonscrivant l'action autour d'êtres primitifs proches de l'âge de la pierre et se sustentant de toute viande (humaine incluse !) à portée des incisives et des molaires. Au-delà de scénarios prétextes à décrire des abominations, les détracteurs ont principalement reproché un réflexe faussement documentaire, né dans la veine du mondo, et des meurtres réels d'animaux sauvages.
En partant de DVD, Daniel Bastié redéfinit le genre, replace le cannibalisme dans son contexte historique et analyse les longs métrages qui en ont fait son succès, de la période de gloire à son déclin, sans oublier de souligner la grammaire mise en place et devenue répétitive d'une réalisation à l'autre. Souvent, l'histoire démarre avec une vue aérienne de la forêt vierge, un groupe d'aventuriers qui progresse là où peu ou pas de compatriotes se sont avancés et met en opposition deux civilisations a priori peu faites pour cohabiter. Si les barbares sont ceux auxquels on songe, Ruggero Deodato a inversé la donne en prouvant que les Américains et les Européens n'ont rien à envier aux indigènes les plus sauvages. « le dernier monde cannibale », « Cannibal holocaust », « Cannibal ferox », « Mondo cannibale » … tous sont passés à la moulinette des souvenirs. Nostalgie oblige !
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La cadence des films de cannibales (des vrais, de ceux qui se passent sur les berges de l'Amazone et pas des émules d'Hannibal Lecter et autres tarés sous testostérone !) ne se sont pas succédé à la cadence attendue. le genre est né en Italie dans le sillage du mondo, destiné à faire sortir les gens de chez eux et à leur offrir du gore et du sexe pour pas cher. Présentés au début comme étant de (faux) documentaires, ils ont bien vite acquis leur grammaire propre, avec une série de scènes incontournables (massacre d'animaux sauvages, viol et bien sûr barbecue de chair humaine. Jouant sans cesse sur l'ambiguïté, les différents cinéastes qui se sont emparé de ce cinéma ont construit une oeuvre pas si veine que çà, faisant évoluer le regard sur les indigènes, d'abord présentés comme des sauvages (sorte de tribu rescapée de la préhistoire) à un peuple civilisé possédant des rites et des coutumes, un accès à l'art et des rites funéraires. Puis, de méchants anthropophages, ils sont devenus victimes de la civilisation blanche intrusive, avec des explorateurs qui se croient partout chez eux et qui agissent avec un sans-gêne éhonté. Bien entendu, après plusieurs vexations, les opprimés se vengent. du coup, il est impossible de réduire ce cinéma à une simple succession d'images sanglantes. Tout un contexte social le balise, avec une analyse parfois cynique du racisme des Européens et Américains qui se basent sur la supériorité du mode de vie et qui croient que le bonheur passe obligatoirement par l'exemple qu'ils apportent dans leur bagage. Un sujet fort peu traité au cinéma (parce que restreint à cause du cadre géographique et sans mille variations possibles) et que cet ouvrage s'emploie à expliquer d'une manière à la fois simple et bien documentée, sans jouer sur la corde sensible ni la surenchère.
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Voilà l'exemple de films parfaitement rédhibitoires. de ceux qu'on ne se vante pas d'avoir réalisés et qui pourtant ont été commercialisés. Venus principalement d'Italie, ils ont surfé sur la veine du mondo, en se parant d'actes sexuels simulés et en poussant la violence à un degré rarement atteint. L'idée de départ était de faire passer « Cannibal Holocaust », « Cannibal Ferox » et quelques autres pour des reportages ou des récits inspirés d'histoires vécues. Avec de faibles moyens, les cinéastes qui s'y sont abonnés n'ont pas cherché à ménager les esprits sensibles. En concurrence directe avec la télévision, le cinéma devait trouver un moyen pour faire sortir les gens et les pousser à acheter un ticket. Les films de cannibales, de même que le naziporn et la nunsploitation, sont nés dans ce contexte précis. Maintenant, la question se pose de la pertinence de ce livre. Faut-il réveiller la mémoire en ce qui concerne cette marchandise ou la laisser dans les méandres du passé, en veillant peut-être à ne pas l'exhumer trop rapidement ? Aujourd'hui, Internet permet de tout visionner (ou presque) et les années qui se sont écoulées donnent un éclairage neuf sur ces produits mal ficelés, provocateurs et finalement moyennement intéressants. Cet essai revient sur le cannibal movie en collant aux stéréotypes du genre, en les expliquant et en montrant que ce type de films était fatalement voué à mourir de sa belle mort, car soumis à des limites trop restrictives. Impossible en effet de faire sortir les anthropophages de leur jungle pour les confronter à la ville, sinon on passe à autre chose ! Comme toujours, les fans des premières heures ont déchanté et ont eu envie de chanter une autre musique. Chaque film est expliqué en suivant une chronologie rigoureuse et remis dans son époque. Un reproche : l'absence de photographies.
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Il y a cinquante ans apparaissait en Italie un nouveau type de longs métrages : le film d'anthophages ! Il a naturellement fait parler de lui en traînant une odeur de scandale et a vivement été attaqué par les critiques. Malgré la censure et de vives mises en garde venues d'un peu partout, le genre s'est développé à une vitesse inégalée, engendrant quelques fleurons et de bien mauvais ersatz. La recette se voulait simple : des effets spéciaux bien gores qui, s'ils n'étaient pas toujours au top, devaient convaincre, des morts réelles d'animaux sauvages, des décors exotiques, du sexe, beaucoup de violence et un prétexte anthropologique affirmant que tout ce qui se déroulait sur la toile était inspiré de faits réels. Horrible mensonge, of course ! Dès leurs débuts, ces réalisations se sont avérées un sous-genre cinématographique bien codé. du sang, des nichons et une tribu d'indigènes. C'est ce modèle qu'ont repris à l'envi les artisans qui se sont succédé devant et derrière la caméra, avec un résultat plus ou moins nanardesque, passant du meilleur (Cannibal Holocaust) au pire (Terreur Cannibale). Une formule miracle qui avait pour vocation d'appâter un public toujours plus large : du fan de gore au voyeur. Mais l'ingrédient principal restait la présence de tribus sauvages comme objet de répulsion. Celui qui vit différemment est forcément celui dont on doit se méfier. Un relent de mentalité colonialiste qui a la vie dure ! Daniel Bastié parle évidemment des films en les décortiquant un à un, mais évoque aussi le cannibalisme à travers le temps et explique pourquoi ce type de films n'a pas perduré. Pas de photos mais un texte passionnant.
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