AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070745180
126 pages
Gallimard (15/09/1998)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Dans L'Éden englouti, prélude à Rouge décanté, Brouwers se souvient de tempo dahulu, le paradis perdu des Indes néerlandaises qui dans son souvenir sont devenues «le pays des rêves». Il y évoque son enfance merveilleuse, marquée par la présence de sa mère souveraine et celle de son formidable grand-père musicien, avant l'invasion japonaise des îles de la Sonde. Ce «temps de sa somnolence», où il était encore en bas âge, fut partagé entre l'épanouissement de ses sens... >Voir plus
Que lire après L'Eden engloutiVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique

Comme je le disais à l'ami qui me l'a conseillé "heureusement que je ne me suis pas arrêtée au titre!"
Ce petit livre se déguste comme un bonbon. En deux bouchées je l'ai terminé!
JB y décrit la période heureuse de son enfance à travers ses yeux d'enfants. Ce que j'y ai vu et apprécié en miroir a été ses traits de naïveté, sa simplicité et toute la magie démesurée qu'on peut avoir du monde à cet age de pureté. Malgré tout et parce que c'est JB, on y retrouve des traces, des pistes de son mal être "je ne voulais pas être là...je ne voulais pas vivre" Mais comme il le dit:
- "heureusement-ceci n'est pas un livre d'histoire ni de chroniques familiales- c'est un livre de rêve."
Mais pas que car il ajoute:
"je m'unis à mon autre moi- un reflet. Je me rêve. Je suis un être fictif"
Un être perdu entre songes, souvenirs écrans, brides de réalités et confusions d'émotions ... le tout décrit dans une dentelle textuelle en pointillés que je ne connais que chez lui.

C'est un torturé assumé, un "ensorcelé par le désamour" comme il dit. Et ce livre permet de porter sur lui un regard psychanalytique intéressant.
Je me suis délectée de ces souvenirs forts relationnelles.
Avec son grand père qui brille d'admiration pour lui. Après avoir été balayé par une onde de choc du a un explosif alors qu'il jouait il se souviens:
- "je ne risquais rien… j'étais assis sur le bras de Dieu"
La relation avec sa mère est marquée par un souvenir magnifiquement décrit lors ce qu'il apprend à nager.
Quant-à son père qu'il aime et a qui il fait subir son "indigence lexicale"... que de moments marquant, que de douleur aussi à travers tout cela ! Des états de crises d'angoisse calmée par mutilation de quasi noyade...!
Je garderai l'image de ce petit bonhomme assis près de la piscine à l'indonésienne, caché dernière son chapeau colonial qui lui sert d'objet transitionnel, rêveur...et qui montrait déjà une certaine hostilité au monde.
-" Toute ma vie j'ai été faché avec le monde entier… personne ne m'a appris a caresser" et pourtant il a su transmettre dans ce livre une bien belle part de lui…
Commenter  J’apprécie          90
L'eden englouti est constitué d'une série d'images qui tissent le lien résiduel entre Jeroen Brouwers et sa petite enfance au temps des Indes néerlandaises. Un monde disparu, une langue disparue, des visages dont il ne sait même plus s'ils ont existé. La figure du père et du grand-père, la maison, la piscine sont des sortes d'impressions floues, que Brouwers convoque tels des fantômes, bienveillants mais disparus, sans qu'il éprouve de nostalgie. Et puis, c'est le temps de l'histoire, de la souffrance. Nous connaissons mal la guerre dans le Pacifique, les souffrances endurées par l'invasion japonaise, aux Indes néerlandaises comme dans beaucoup d'autres îles. L'histoire contemporaine des Pays-Bas est marquée par cette blessure, l'internement dans les camps japonais, la perte des colonies.
Tout cela a formé l'écrivain Brouwers, comme une substance qui infuse et se dissout, mais reste et finit par s'éteindre. Livre de l'absence, du temps, de l'histoire, de l'origine de l'écriture. Des mots anciens surgissent, vont, viennent, des mots de l'enfance, qui rappellent la vie réelle d'avant, l'incarnent au point qu'elle n'existe plus sans eux.
Commenter  J’apprécie          90

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Tous les œufs de maman canard viennent d'éclore, sauf un, cet œuf -là est plus gros que les autres, de cet œuf-là sort un canard différent de ceux qui sont sortis des autres œufs. Mon poing est serré lorsque j'entends que tous les canards ordinaires harcèlent et ridiculisent et chassent du jardin ce canard différent, vilain avorton, l'obligeant à pénétrer dans le monde hostile où il n’y a pas de beauté ni de belle musique, mais une guerre permanente, des bombardements, des camps d'internement, la faim, la haine...
Pendant toute ma vie, j'ai été un canard différent.
Commenter  J’apprécie          30
"La nostalgie de l'Insulinde" - chez moi ce mal n'est pas de nature topographique. Ma nostalgie n'a pas pour objet "Les Indes néerlandaises" mais l'époque où je vivais sans penser, j'ai la nostalgie de ce qui en moi s'est perdu et dont je ne sais plus exactement moi-même ce que c'était - clarté qui s'est changée en trouble, eau qui s'est changée en pensées d'asphyxie et de mort.
Commenter  J’apprécie          40
Il m'arrive de penser : ce mélange de bruits que j'entendais entre le crépuscule et la nuit, avant de m'endormir, avant mes trois ans, bruits de somnolence, bruits de rêve - c'est tempo dahulu. Les bruits du Pays doré. L'Atlantide n'est pas encore engloutie.
Commenter  J’apprécie          40
Tôt ou tard il faudra bien que tout soit pardonné, mais les remords demeurent et prolifèrent en moi telle une plante cancéreuse répugnante et exhalant une odeur pestilentielle. Ces remords se manifestent lorsque s'imposent à votre mémoire des souvenirs qui ont été évoqués non sciemment, vous submergeant tout à coup comme parfois, la douleur.
Commenter  J’apprécie          10
Qu'avec moi, qui n'ai pas de nostalgie, la littérature des Indes néerlandaises prenne fin.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Jeroen Brouwers (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jeroen Brouwers
7 février 2010 :
Mot de l'éditeur : L'Eden Engloutie : Dans L'Éden englouti, prélude à Rouge décanté, Brouwers se souvient de tempo dahulu, le paradis perdu des Indes néerlandaises qui dans son souvenir sont devenues « le pays des rêves ». Il y évoque son enfance merveilleuse, marquée par la présence de sa mère souveraine et celle de son formidable grand-père musicien, avant l'invasion japonaise des îles de la Sonde. Ce « temps de sa somnolence », où il était encore en bas âge, fut partagé entre l'épanouissement de ses sens devant le spectacle fascinant de la nature indonésienne et l'apprentissage du langage, crucial pour cet écrivain-né. Il prit fin brutalement lorsque Jeroen fut incarcéré au camp de Tjideng avec sa mère, sa grand-mère et ses soeurs.
Rouge décanté : Rouge décanté est une évocation incantatoire des deux années de la Seconde Guerre mondiale que Brouwers a passées au camp de Tjideng, à Batavia, durant l'occupation japonaise de l'Indonésie néerlandaise, avec sa mère, sa grand-mère et sa petite soeur. Témoin de scènes effroyables, Jeroen Brouwers, qui y resta de quatre à six ans, ne faisait pas alors la part du bien et du mal. Ni le rire ni la fascination pour les Japonais ne sont absents de ces visions d'enfant. le portrait de sa mère est celui d'une femme admirable, quoique jamais héroïque. Tout le texte est, non seulement un éloge à son courage, à sa beauté, au sourire dont elle ne se défait jamais, mais aussi, sous couvert d'impassibilité, un magnifique et douloureux témoignage d'amour.
+ Lire la suite
autres livres classés : indonésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (9) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1430 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}