L'Homme au gerfaut

Quel coup de coeur que ce roman écrit par Paul Savatier, je ne suis pas prêt d'oublier cette lecture. Comme quoi le hasard fait bien les choses. Mais est-ce vraiment un hasard ? Ce livre m'a été remis en mains propres par mon fils âgé de deux ans et demi. Nous sortions de la halte-garderie et dans le hall de celle-ci il y avait une grande boîte dans laquelle reposait une multitude de livres. Mon petit garçon en plongeant ses menottes dans celle-ci en extirpa un livre qu'il déposa dans mes mains. "Tiens Papa..livre !" Je ne pouvais donc pas refuser cette lecture.Celle-ci relate l'histoire d'un homme, Gaston, âgé d'une trentaine d'années, comptable scrupuleux et dont l'unique passion consiste à confectionner des modèles réduits d'aéroplanes et à participer à un championnat où les candidats font voler leur engin. Ce vieux garçon, qui vit encore chez sa mère, tombera amoureux d'une femme, Jacqueline, qui le manipulera, l'humiliera à tel point qu'il se mettra en tête de tuer un autre homme pour prouver à celle qu'il aime qu'il n'est pas cet homme qu'elle croit, fade et résigné, sans consistance. Je ne vous en dis pas plus...sachez seulement que je verrai très bien ce livre porté à l'écran avec dans le rôle principal, c'est à dire celui de Gaston, Jacques Villerest. Certes ce dernier n'est plus de ce monde mais il ne fait aucun doute pour moi qu'il aurait endossé à merveille ce rôle de vieux garçon sombrant par amour dans la folie meurtrière. Si j'ai mentionné au début de cette critique que ce livre ne s'était peut être pas retrouvé dans mes mains par hasard, c'est parce que je m'apprête à passer le concours de conseiller d'insertion et de probation, métier consistant à suivre les détenus et à préparer leur sortie. Ce Gaston (qui va en prendre pour plusieurs années) c'est vraiment le genre d'homme qu'on a envie d'aider car c'est quelqu'un de bien.
La fin du livre, d'une tristesse sans nom, est remarquable.