Daniel Accursi/5
2 notes
Résumé :
Nous sommes entrés dans l'ère du mou. Nous le savons mais nous sommes trop ramollis pour réagir et nous débattre. "Nous sommes embarqués", écrivait Pascal. "Nous sommes englués", pourrions-nous lui répondre comme un seul homme. Amollissement de la pensée qui a perdu les arêtes saillantes des thèses et des causes qui hier encore s'affrontaient, s'anathémisaient, se répondaient jusque dans la rue à la vitesse d'un vol de pavé. Avachissement des sentiments dans la mola... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Un essai remarquable, drôle, et malheureusement, toujours d'actualité. Daniel Accursi, pataphysicien et philosophe, s'en prend ici à ce qui tue la vie et la pensée... La pensée molle, aux accents nietzschéens, montre du doigt ce que l'auteur nomme justement "le chantage à l'obéissance", "à la soumission".
"On le voit, le maître du décervelage a su tirer parti du sentiment de la culpabilité de l'homme. L'home a honte de lui-même, il finit par aimer sa soumission, car elle lui procure la sécurité. L'homme a honte de lui-même, de ce qu'il a été, de sa liberté, de sa révolte-créatrice."
Contre la phynance qui annihile toute pensée, Accursi nous demande de regarder la vie dans sa vérité, avec ce qu'elle comporte de cruel et de cinglant... La vie est tragico-comique et c'est à partir de ce constat qu'il nous faut penser, et créer... Vivre.
C'est l'éloge d'une philosophie de la révolte et de la création qui nous est présentée dans cet essai animé par la lucidité d'un homme qui veut la liberté. Une liberté qui passe par la création et l'affirmation d'une vie féconde...
La Pataphyque ? Un régal de mots et de pensées...
La pensée molle ? Une révolte incisive et joyeuse contre la soumission, "la robe de chambre" et "la camomille"...
"On le voit, le maître du décervelage a su tirer parti du sentiment de la culpabilité de l'homme. L'home a honte de lui-même, il finit par aimer sa soumission, car elle lui procure la sécurité. L'homme a honte de lui-même, de ce qu'il a été, de sa liberté, de sa révolte-créatrice."
Contre la phynance qui annihile toute pensée, Accursi nous demande de regarder la vie dans sa vérité, avec ce qu'elle comporte de cruel et de cinglant... La vie est tragico-comique et c'est à partir de ce constat qu'il nous faut penser, et créer... Vivre.
C'est l'éloge d'une philosophie de la révolte et de la création qui nous est présentée dans cet essai animé par la lucidité d'un homme qui veut la liberté. Une liberté qui passe par la création et l'affirmation d'une vie féconde...
La Pataphyque ? Un régal de mots et de pensées...
La pensée molle ? Une révolte incisive et joyeuse contre la soumission, "la robe de chambre" et "la camomille"...
Citations et extraits (10)
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Aujourd'hui chacun cultive le mou comme son potager. Le mou de la pensée, le mou de la parole, le mou des sentiments. Culture qui refuse le danger, la polémique, la révolte, le chiendent, qui recherche éperdument l'acquiescement. Celui qui protège, préserve, sécurise.
Le désaccord fait peur. Grand vent des tempêtes, désert, chute.
L'accord lui, renvoie à l'ordre des pantoufles, à l'ataraxie, à la tranquillité de l'âme, au sam-suffit des retraités de la bien-pensance.
Le désaccord fait peur. Grand vent des tempêtes, désert, chute.
L'accord lui, renvoie à l'ordre des pantoufles, à l'ataraxie, à la tranquillité de l'âme, au sam-suffit des retraités de la bien-pensance.
A l'image du rentier s'oppose l'image du clown, de l'artiste, du philosophe-artiste, la figure de Buster Keaton, celle de l'Ubu primordial. La révolte des clowns opposée à la servitude des rentiers. Breton a tout compris, lui qui réclame "le non-conformisme absolu, l'irrévérence totale."
Finalement, l'esprit des grenouille est demeuré en nous et s'agite.
Qui parle dans nos plaintes, nos gémissements, nos lamentations ? Qui s'exprime dans cette mole et vaseuse inquiétude ?
La grenouille primordiale, pardi ! Celle qui lança, à l'aube du langage, le fameux "coâ, coâ" origine théologique de toute interrogation molle.
Qui parle dans nos plaintes, nos gémissements, nos lamentations ? Qui s'exprime dans cette mole et vaseuse inquiétude ?
La grenouille primordiale, pardi ! Celle qui lança, à l'aube du langage, le fameux "coâ, coâ" origine théologique de toute interrogation molle.
Dali l'a prophétisé, c'est l'époque du super mou, "du gluant ignomineux et sublime". Après les montres molles, les tables de nuit molles, les cathédrales molles : la pensée molle.
Culture du mou
On connaît bien la culture des betteraves, on connaît mal la culture du mou. Aujourd'hui chacun cultive le mou comme son potager. Le mou de la pensée, le mou de la parole, le mou des sentiments. Culture qui refuse le danger, la polémique, la révolte, le chiendent, qui recherche éperdument l'acquiescement. Celui qui protège, préserve, sécurise. Le désaccord fait peur.
On connaît bien la culture des betteraves, on connaît mal la culture du mou. Aujourd'hui chacun cultive le mou comme son potager. Le mou de la pensée, le mou de la parole, le mou des sentiments. Culture qui refuse le danger, la polémique, la révolte, le chiendent, qui recherche éperdument l'acquiescement. Celui qui protège, préserve, sécurise. Le désaccord fait peur.
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