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EAN : 9782258100336
640 pages
Presses de la Cité (22/08/2013)
3.25/5   109 notes
Résumé :
Herbjörg Maria Björnsson. Un nom imprononçable que vous n’êtes pas près d’oublier.

Condamnée à vivre dans un garage avec pour seule compagnie son ordinateur portable, une provision de cigarettes et une grenade datant de la fin de la Seconde Guerre mondiale, une octogénaire islandaise atteinte d’un cancer en phase terminale revient sur sa vie en attendant la mort.

Car Herra, comme on l’appelle, a beaucoup de choses à raconter. Petite-f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
3,25

sur 109 notes
Elle a beau vivre dans un garage, abandonnée de tous sur son lit médicalisé, rongée par la maladie, Herbjörg Maria Björnsson n'a rien perdu de sa verve, de son cynisme et du tempérament de feu qui la caractérisent. A 80 ans, celle qu'on appelle Herra, a gardé le contact avec le monde extérieur grâce à une connexion internet, mais à l'approche de la mort, l'heure est surtout à l'introspection et à l'évocation des souvenirs d'une vie intense et hors du commun, vécue à 100 à l'heure, sans souci des convenances et autres diktats sociaux, des fjords gelés d'Islande à la pampa argentine, de Paris libéré à Berlin bombardé.


Qui est Herra ? Une loque qui se traîne de son lit aux toilettes, entre deux cigarettes et une caresse à la grenade qu'elle garde toujours à portée de main, une vieille femme malade qui passe le temps en s'inventant une vie de top model sur les réseaux sociaux. Pourtant la résumer à ce qu'elle est aujourd'hui serait oublier tout ce qu'elle a été : la fille chérie d'une femme dure à la tâche qui a vécu selon son coeur, la petite-fille du premier président islandais, la fille du seul islandais à avoir épousé les théories du Führer, une petite fille seule pendant la guerre et qui a traversé l'Europe à feu et à sang, une femme libre qui s'est mariée trois fois, a eu trois fils de trois pères différents, une adolescente violée, prostituée de force, une amoureuse battue par un pêcheur alcoolique, celle qui failli hériter d'une vaste propriété en Argentine, celle qui a connu l'amour, le vrai même s'il n'a duré qu'une nuit, celle qui a refusé de végéter dans une maison de retraite, celle qui a survécu à la guerre, à la honte, à l'amour, au froid et même à la crise, celle dont le corps flambera dans les 1000° du four crématoire le 14 décembre, son dernier jour sur terre. Herra, c'est la liberté, la soif de vivre ! Herra, c'est l'Islande, petite île loin de tout, qui s'est relevée de tous les outrages, de la domination danoise à la deuxième guerre mondiale, de la mondialisation à la crise financière, grâce, sans doute à un tempérament de feu et de glace.
Avec cette ambitieuse saga qui mêle l'histoire d'une femme à celle de son pays et de l'Europe tout entière, Hallgrimur HELGASON signe un roman fabuleux dans une langue parfois lyrique, parfois crue, mais toujours juste et emmène son lecteur dans une épopée flamboyante construite comme un de ces mythes si chers aux islandais. Un livre dans lequel il faut se laisser embarquer à 1000 à l'heure pour 1000° de plaisir, entre cynisme et larmes, bonheur et tragédie.
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La vie de Herbjörg María Björnsson dite Herra méritait bien un roman. Née sur une île lointaine d'Islande fouettée par la mer, elle n'a cependant jamais eu à subir l'érosion de l'océan, n'ayant jamais cessé de porter la liberté comme un étendard.

Si elle a partagé la vie aux côtés de nombreux hommes et de nombreuses cigarettes, elle doit désormais composer avec l'emphysème, les rhumatismes et un cancer. Et c'est certainement la perspective de la mort qui conduit cette femme de quatre-vingt ans au tempérament bien trempé à raviver sa mémoire pour retracer une vie brûlée par les deux bouts, une trajectoire sinueuse sans concession, sans scrupule entre la rude campagne islandaise et les voluptés parisiennes, des dorures du palais présidentiel de Reykjavik à la pampa poussiéreuse d'Argentine.
Les premiers souvenirs jaillissent en un flot d'impulsions et d'images désordonnées, laissant l'impression d'un récit éclaté n'obéissant à aucune trame linéaire, comme marqué de l'empreinte d'une femme qui aurait vécu sept vies traversées comme un défi. Témoin de la guerre et de la bêtise des hommes dés l'enfance, elle a appris à regarder le monde avec une lucidité décalée. le ton est enjoué, la parole fait preuve d'une spontanéité cinglante et légère sous forme d'expressions revisitées ou de pirouettes littéraires. Il faut reconnaître aussi qu'au crépuscule de la vie, on s'embarrasse moins des convenances et des susceptibilités, on aspire à dire l'essentiel qu'on a tu parfois pendant toute une vie.
Une fois les grandes lignes de cette biographie reconstituées, ce roman se lit comme une aventure enthousiasmante.
Mais l'écriture s'assouplit et la trame devient plus classique lorsque le goût immodéré pour l'aventure ne parvient pas à cacher un regard mélancolique, un coeur lourd et des blessures intimes. le ton se fait alors plus grave. L'indépendance farouche et le féminisme revendiqué se fendent, les mots se font plus tendres à l'évocation d'un père aveuglé dont le coeur résidait toute sa vie durant entre les mains de Herra sous la forme d'une grenade. Sans oublier le chaos de la guerre qui a dépouillé la petite fille de ses rêves.


Même si cette biographie est une oeuvre de fiction, elle raconte avec une lucidité amusée l'Histoire au point de se révéler parfois bouleversante. C'est l'histoire d'un pays d'îles baignées par le soleil et frappées par le vent, de poésie et de silence souvent ignoré, c'est l'histoire d'une guerre, de guerres pendant la Guerre…
Mais ce qui imprime la mémoire du lecteur avant tout : c'est de voir comment une femme en fin de vie peut vous communiquer une folle envie de vivre avec légèreté et sincérité.
Bref, malgré un sens de la narration parfois aléatoire mais accompagné de touches d'humour irrévérencieuses et jouissives, Hallgrimur Helgason est un auteur à suivre. On a le sentiment en refermant le livre d'avoir touché du bout du doigt une authenticité peu commune. Merci à Babélio et aux Editions Presse de la Cité de mettre en lumière de tels auteurs.

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OUF ! C'est avec un immense soupir de soulagement que je referme ce livre foisonnant, où une extravagante vieille femme islandaise a raconté ses vies multiples. Elle termine sa vie dans un garage, abandonnée de ses enfants qu'elle n'a jamais vraiment aimés, ou pas bien, en tout cas. Son état physique est déplorable : « J'ai le pancréas asséché, les côtes rouillées, le coeur qui fuit. Mes poumons sont des matelas à air rabougris qu'on ne peut regonfler ; je me suis mise à respirer par les oreilles. »
Mais je peux vous assurer que sa causticité, son ironie mordante, sont encore bien entières : « La tragique conclusion de la vie est la suivante : on ne peut obtenir le bonheur par les autres, mais au contraire en se maintenant loin d'eux. C'est pourquoi je me sens si bien ici, au garage. »

Et c'est parti pour le récit (non chronologique) de toute une vie mouvementée, trimballée d'un coin à l'autre du globe, de l'Islande natale à l'Argentine, en passant par l'Allemagne, la Pologne, la France, le Danemark...Une vie où son destin de femme a été maintes fois mis à mal, torturé, violé. D'ailleurs, une femme ne lui avait-elle pas donné ce conseil avant de mourir : « Promets-moi de ne pas devenir une femme. Les femmes ont la vie dure. Sois juste humaine. Pas une femme. »
Elle qui a connu des tas d'hommes, qui les quittait en leur commandant un taxi, qui en a été enceinte, qui a été battue et adulée, elle n'a du genre masculin qu'une piètre image : « Un homme ne tire jamais sur une femme à moins qu'elle ne soit désarmée. »
C'est vous dire son état d'esprit !

Née en 1929 et n'ayant connu son père qu'à l'âge de 7 ans, elle traverse la seconde guerre mondiale d'une manière chaotique, en étant séparée de ses parents, en traversant le Danemark, l'Allemagne et la Pologne de part en part, accrochée à des êtres de passage qui lui veulent du bien ou du mal. Elle a fréquenté le nazisme de très près, et en a été victime. Son esprit, pourtant, n'en a pas perdu de sa raillerie, en parlant d'Hitler : « Pourquoi cet homme a-t-il besoin de diriger autant de pays ? Pourquoi ne prend-il pas le train s'il veut découvrir de nouveaux paysages ? »
Son point de vue sur le monde est bien noir :
« L'homme est par nature une fourmi et préférera toujours être passager sur la roue du destin plutôt que décider de sa destination. Et lorsqu'il est question de destin, la guerre est des plus radicales. C'est pourquoi on se sent si bien en temps de guerre : on retrouve en nous la paix intérieure. »
Mais son grand-père a été gouverneur, puis président d'Islande, elle connait donc aussi les ors et la gloire.
Une vie de contrastes, où elle a été transportée du bas vers le haut, puis est retombée les genoux dans la fange, pour ensuite se relever par la force de son caractère et son humour sarcastique, ravageur.

J'ai aimé ce roman, je me suis réjouie des nombreux traits d'esprit et du style très imagé et provocateur, mais à la longue, la ribambelle de personnages – de fiction et réels – et leurs histoires souvent abracadabrantes, le ton continuellement railleur, même pour parler de ses enfants (à une exception près, bouleversante), m'ont rendu ce pavé assez indigeste.
Ceci n'est que mon avis, car je préfère les romans plus intimistes. Ne vous fiez donc pas à mon ressenti. Je suis une femme, l'auteur est un homme. Sa narratrice est une femme qui aurait voulu être un homme.

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Herbjörg Maria Björnsson est une Islandaise en fin de vie. Elle passe le restant de ses jours dans un lit avec pour seul compagnon un ordinateur qui lui ouvre une fenêtre sur le monde. Son logement, un garage glacial, sa seule compagne une grenade de la seconde guerre mondiale. Et dans ces jours qui précèdent la fin de son existence, cancéreuse perdant de plus en plus l'usage de son corps, elle se remémore les heures d'une vie bouleversée par des épisodes souvent terribles et cruels.
Ce roman Hallgrimur Helgason est très sombre, à l'image de l'Islande telle qu'il la décrit. Je pensais en choisissant ce livre, y trouver une histoire qui aurait pu rappeler ,"Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire". Mais l'histoire de Herra est à 1000 lieues du roman de Jonas Jonasson. Ce roman, écrit en cours chapitres, ce qui donnent plus d''intensité à ce livre de plus de six cents pages, nous fait suivre la vie d'une jeune Islandaise depuis la montée du nazisme jusqu'à l'après guerre. La traversée d'une époque, qui a tant inspiré d'histoires, est racontée par Herra à l'aide de flash-back parfois désordonnés, reflétant bien l'usure de cette vieille femme mais qui peuvent déstabiliser le lecteur.
Une fois refermé, ce livre vous poursuivra longtemps après et la noiceur ne s'effacera pas d'un coup de gomme. La femme à 1000° fait partie de ces livres qui vous laisse un sentiment indéfinissable, la trace d'un grand roman.
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Herbjorg Maria Bjornsson est une femme de 80 ans, à l'agonie (quoique ça fasse déjà 18 ans qu'elle est en fin de vie d'après les médecins !) , vivant dans un garage avec pour compagnons une connexion à Internet et une vieille grenade datant de la guerre.
A travers de très courts chapitres, elle nous raconte ses souvenirs, tels qu'ils lui reviennent en mémoire, dans un joyeux désordre.
Elle nous parle de l'Islande, de la vie de sa mère et de sa grand-mère, de ses enfants ingrats qui ne viennent jamais la voir, de ses maris (toute une succession de Jon!), de ses amants, de son grand-père qui a été le premier président d'Islande, de son père, l'unique nazi islandais, de ses amis perdus, de ses péripéties à travers l'Allemagne, la France ou l'Argentine...
Pendant les 200 premières pages, les souvenirs arrivent un peu en vrac, et il n'est pas toujours simple de s'y repérer, les personnages s'enchaînant les uns après les autres, sans aucun respect de la chronologie. Ensuite, Herbjorg, Herra pour les intimes, s'attache plus particulièrement à ses souvenirs datant de la guerre et là, le récit devient plus fluide.
L'auteur manie le cynisme et la dérision comme un maître mais cet humour noir ne plaira peut-être pas à tous, car certaines phrases pourraient choquer, pour exemple : « Moi, je porte la pâleur de la traîtrise et je patiente, verdissante, perruque grise sur tunique blanc linceul. Comme un juif durant une panne de gaz ».
J'ai dévoré ce roman original où le sarcasme pointe son nez à chaque phrase. Cette mamie très peu orthodoxe m'a émue malgré son apparente froideur et son regard désabusé sur le monde. le titre fait référence à la température à laquelle brûlent les cadavres dans un crématorium, et c'est ce que notre héroïne souhaite après son décès.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Presses de la Cité pour cette découverte, dans la cadre de l'opération « Masse critique ».
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Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
Je ne sais pas quel jour nous sommes, celui-là même qui se déroule, mais, c'est certain, il est bientôt midi. Je le dis clairement et simplement : à mesure qu'approche le feu, les jours me semblent de plus en plus futiles. Que sont-ils d'autre que le chaos du vent soufflant par la fenêtre ? je m'autorise à les accabler d'insultes. Ce ciel d'un gris de cadavre et ces arbres poussés par le vent avec leurs feuilles éparpillées qui font penser à de la morve sur des mouchoirs trop souvent utilisés. On voit bien à quel point l'été islandais n'est qu'une mauvaise grippe. Je crache sur cet immondice qu'on nous fait avaler au quotidien, à nous qui nous remémorons la vie sous une lumière plus flatteuse que ce mucus grisâtre que le crachin nous offre. De lui s'écoule le ciel, cette panse puante d'une chienne grise et humide. Oui, c'est notre rôle à nous , les Islandais, de traîner sous le ventre de la chienne. Sous dix mamelles en lambeaux qui n'ont rien d'autre à offrir qu'un cristal glacial et stérile.
Et la cime des arbres, fatiguée de cette pluie, oui...
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Il me semble à présent que les Frisons ont perdu leur maritime langue, que ce pieux langage n’est plus parlé que par treize vieilles filles en maison de retraite qu’on tente par tous les moyens de garder en vie.
Je me mis à pleurer sur le ferry, au retour. De frustration pour cette vie que j’aurais dû vivre. Et de pitié pour cette nation qui s’était desséchée sans que personne s’en rendit compte.
Je le dis encore et encore, si l’Islande avait été attenante à la côte britannique, ou bien si elle avait été l’une des îles frisonnes, je ne taperais pas mes mails sur un clavier islandais, c’est tout à fait certain. La distance en mer, le froid, la calamité nous ont sauvés. Le Danois avait autre chose à faire que de surveiller chaque hutte de chaque hameau, et de lire la Constitution du colonisateur au chevet de chaque fermier. On nous a « laissés en paix », comme le roi l’avait dit à Krabbe.
C’est ainsi que nous sommes parvenus à préserver notre virgîlité.
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l'allemand m'apparait sans prétention : le peuple l'utilise, comme le maçon fait usage de son marteau pour élever une maison de sa pensée, en sacrifiant toute la beauté. En dehors du russe, l'italien est la plus belle langue du monde et fait de tout homme un empereur. Le français est une sauce rapide que ses locuteurs veulent garder le plus longtemps possible en bouche, ils parlent en rond, ruminant leurs mots, de sorte que la sauce finit pas jaillir entre leurs lèvres. Le danois est une langue qui, lors d'une session parlementaire il y a deux cents ans, fut ainsi approuvée : "Oui, nos parlerons comme ça, pour que les autres ne l'apprennent pas!" Le hollandais est une langue qui en avalé deux autres. Le suédois se voit comme le français du Nord et, son peuple s'en pourlèche les babines. Le norvégien est le résultat que l'on obtient lorsqu'une nation entière s'efforce de ne par parler danois. L'anglais n'est plus une langue mais un phénomène universel comme l'oxygène ou les rayons du soleil. Enfin, l'espagnol est une étrange version du latin qui naquit lorsque le peuple s'enticha d'un roi avec un défaut d'élocution.
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Viens, viens donc, fillette. Toi aussi tu deviendras femme, femme. Ne crois pas y échapper, y échapper. Viens donc avec tes traits d'enfant et tes fossettes de sourire et laisse-moi les inonder de doutes et de trouble. Toi aussi, tu porteras le poids de ta poitrine au fil de l'existence, appliqueras crèmes et parfums et colorations, combattras la graisse, affronteras les saignements, les naissances douloureuses, et perdras de ta valeur comme un morceau de viande, pour atterrir au pays des rides avant d'être balancée dans le charnier de la destinée. Femme ! Femme ! Le bonheur prisonnier t'attends derrière le rideau rouge. Tu croyais être enfant et devenir être, tu comprends à présent que tu ne deviendras que femme.
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Comme il serait agréable que les hommes puissent voir en nous leurs égaux, leurs frères de sang, une autre forme masculine avec une peau bien plus belle. Ils pourraient se rappeler cet état de fait une fois de temps en temps, et apprécier autre chose que notre paire de hanches.
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