La mer éclatée, tome 2 : La moitié d'un monde

La crainte quand on a été ébloui par le premier tome d'une trilogie est que la suite puisse nous décevoir. Je peux dire avec plaisir que ce deuxième tome est à la hauteur du premier, Joe Abercrombie a su rebondir et nous proposer à nouveau quelque chose de cohérent et surtout une fois encore carrément addictif.
Le problème en commentant le tome 2 d'une trilogie est de ne pas divulgâcher car si je vous dis qui a survécu vous aurez du mal à vous inquiéter pour eux si vous devez lire le premier tome de cette saga, dilemme !
Je vais donc me contenter de dire que nous évoluerons dans le même univers, avec quelques nouveaux personnages qui apporteront un peu plus de muscle et de savoir-faire dans le métier des armes, j'ai nommé Epine et Brand.
Cela dit, nous continuerons à avoir la démonstration que l'intelligence et la ruse ainsi que la stratégie sont toujours des atouts avec lesquels il faut compter même si nous aurons cette fois un récit plus "classique" avec quelques moments de bravoure aux "petits oignons".
La politique et la diplomatie vont nous garantir quelques dialogues sublimes, cynisme et manipulations en prime !
Ce qui est sûr me concernant, c'est que j'ai eu la même avidité à tourner les pages, l'auteur a un talent certain pour nous rendre le récit haletant et ce même quand on est sûr de pressentir les événements, c'est fort.
J'en profite pour signaler à l'attention des lectrices potentielles que les personnages féminins sont à l'honneur dans cette histoire ;)
Me voici donc au troisième tome, déjà...

Après avoir dévoré La Moitié d'un roi, je continue ma découverte de l'univers de la Mer Éclatée avec ce second tome, La Moitié d'un monde. Joe Abercrombie nous propose ici un récit, qui tout en gardant les bons côtés du premier, est beaucoup plus complet et profond.

Après avoir suivi les aventures de Yarvi, jeune prince du royaume de Gettland, l'auteur se penche ici sur deux nouveaux personnages. Fait plutôt original et rare dans des trilogies, Yarvi devient un personnage secondaire (mais garde quand même une place importante dans le récit) et laisse sa place à Épine et Brand. Brand est un jeune garçon très pauvre. Après la mort de sa mère, lui et sa soeur ont dû apprendre à se débrouiller comme il le pouvait et vivent dans les taudis de la capitale de Gettland, Thorlby. Brand rêve de devenir un guerrier pour avoir la sensation d'une nouvelle famille et offrir une meilleure vie à sa petite soeur. Épine est quant à elle une jeune adolescente, loin de toute de féminité. Au caractère très trempé, Épine veut devenir guerrière, chose plutôt rare dans cet univers et donc difficile. Ces deux personnages, camarades d'entraînement mais qui se connaissent finalement très peu vu le caractère très particulier de la jeune fille, vont voir leur destin se croiser lorsque Épine va malencontreusement tuer un de ses camarades lors d'un entraînement.

La Moitié d'un monde est, encore une fois, un roman qui se dévore. L'action ne s'arrête jamais : on voyage, on combat, on voyage, on fait un peu de politique et hop on repart ! Pas le temps de souffler pour nos personnages et même chose pour le lecteur qui ne peut s'empêcher de tourner et tourner les pages sans s'arrêter. le gros point fort de ce roman et qui, en seulement deux romans lus, fait rentrer Joe Abercrombie dans mes auteurs fétiches c'est Épine. Je crois que je n'avais pas été subjugué et emballé par un personnage depuis ma lecture de Troie de Gemmel. Plutôt agaçante au début du roman, Épine devient vite un personnage qui intrigue et qui nous fascine par son évolution. Épine est le personnage féminin le plus éloigné de tous les clichés que j'ai pu rencontrer dans mes différentes lectures. Étant la guerrière la plus féroce du roman, Épine vit comme un soldat : elle se mouche dans le sable, crache par terre et ne fais pas du tout attention à son apparence.

Très solitaire et obsédée par son désir de combat, Épine saura énormément évoluer au contact de Brand. La Moitié d'un monde est un roman d'action mais pas seulement. L'auteur installe des personnages très intéressants et qui sauront grandement évoluer au travers des épreuves traversées et des personnes rencontrées. Les personnages deviennent vite attachants et l'on a réellement l'impression de prendre le navire « le Vent du Sud » avec eux. de plus, l'intrigue politique est beaucoup plus développée et ce tome-ci fait office de bonne introduction au grand combat final.

La Moitié d'un roi avait mis la barre très haute mais l'auteur, Joe Abercrombie, en plus de nous proposer un deuxième tome encore mieux, le fait en réussissant le pari risqué de le faire avec des personnages principaux différents. le troisième et dernier tome ne restera pas longtemps sur mes étagères surtout lorsque l'on sait ce qui s'annonce…

" Dieux qu'elle était devenue rapide. Dieux qu'elle était résistante. Dieux qu'elle était forte."

Elle s'appelle Épine et les dieux savent à quel point l'épine qu'elle enfonce dans le pied de ses ennemis se révèle fatale.
Épine est une sacrée héroïne ! L'antipode de ce que fut Yarvi dans le tome 1 de cette saga. Cette fois-ci pas de moitié d'homme, mais une jeune fille, une guerrière jusqu'au bout des dents, une épopée à elle toute seule !
A croire que Joe Abercrombie aime s'amuser avec ses héros. Tantôt, il en dote un d'une infirmité, tantôt il en dote un de féminité. Ce sera bien sûr cela qui fera leur force à chacun !

Ce deuxième tome est exaltant. J'ai adoré Épine et son fichu caractère, j'ai adoré Brand, sa force tranquille et son honnêteté à toute épreuve. Autant l'une est épique, autant l'autre est brave. Leur duo, bien souvent mis à l'épreuve par leur caractère tenace, fonctionne à merveille. On se régale de leurs tentatives d'approche, de leurs piques incessantes, de leurs batailles où tout est joué d'avance.
On retrouve également avec beaucoup de plaisir certains personnages du premier tome et notamment Yarvi, devenu Père Yarvi, ministre du roi Uthil, qui passera ici au second plan mais qui jouera un rôle très important dans la destinée d' Épine et de Brand.

Cette saga se lit vraiment très bien. On pourrait peut être lui reprocher une trame un peu trop simpliste. Des royaumes ennemis, toujours entre la paix et la guerre, un Haut-royaume qui en veut toujours plus...Mais qu'à cela ne tienne, j'avoue que je ne cours ni après la complexité ni après la flopée de personnages dans un roman. Ici, les protagonistes sont clairement identifiés, leur psychologie bien fouillée et leur motivation clairement énoncée. (Bien qu'on ne soit pas à l'abri d'un revirement de situations ou même d'une entourloupe sous-jacente mais de ces soubresauts là, on ne va pas se plaindre !)

je crois que vous l'avez compris, j'ai adoré (on dit "kiffé" de nos jours, il paraît..) ce roman fort bien mené, à l'humour ravageur et aux personnages fort attachants.
Je décoche une flèche encore plus confiante sur le troisième et dernier tome que je vais m'empresser de lire !

Un tome 2 surprenant et qui m'a énormément plu sur la fin.

On se retrouve plusieurs années après le tome 1. Yarvi est ministre du Getland et n'est pas le narrateur. le personnage est toujours là, en arrière-plan, vu par transparence avec les deux nouveaux narrateurs, deux jeunes guerriers très différents : Brand et Epine. Autant, j'ai apprécié d'emblée le personnage de Brand, autant j'ai détesté celui d'Epine. J'ai fini par l'apprécier au fur et à mesure des aventures et surtout au fur et à mesure que son caractère changeait! On retrouve tous les personnages du tome 1, permettant une sorte de clin d'oeil au lecteur. Pour autant, le tome 2 peut se lire indépendamment du tome 1. Ce serait dommage mais c'est possible. Pour en revenir à Yarvi, il apparaît beaucoup plus froid et calculateur, conséquence du fait que nous ne soyons plus dans son point de vue et ne partageons donc plus ses doutes et questionnements.

Les menaces sont nombreuses pour le Getland. L'autorité du Haut-Roi est de plus en plus un joug contestable. En cela, il leur faut des alliés. Sauf que la moitié du monde est avec le Haut-Roi. Où trouver des alliés donc? Dans l'autre moitié, au sud-est, vers l'Impératrice du Sud.

Un tome qui est donc rempli d'aventures, avec un rythme bien dosé. Les chapitres sont courts, les parties sont bien réparties. La fin est prévisible mais réussie.
Je suis très curieuse de voir ce que me réserve le dernier tome!

Challenge Mauvais Genres 2021
Challenge Bragelonne
Challenge Séries 2021

Alors, ne nous leurrons pas, je ne mets que 4 étoiles mais c'est vraiment très bon. Simplement, je ne peux pas mettre ici les mêmes 5 étoiles que j'ai mis à "La première loi", c'est tout. Il est dommage qu'on ne puisse pas faire de demi-mesure, sur Babelio...

J'ai trouvé ce tome 2 meilleur que le premier, dans l'intrigue et le scénario. Après, la très grande force de ce cher Joe, ce sont ses personnages, et ici nous en découvrons de nouveaux (tout en gardant quelques-uns du premier tome) dans cette épopée épique consistant à faire traverser la moitié du monde (dont de la terre !) à un navire !
Certes, Skifr et Epine sont passionnantes à suivre, la mamie tueuse est juste une perle, dans ce tome. Epine est la jeune apprentie, et pour antipathique qu'elle soit, elle est dégourdie !

Mais mon personnage préféré, étrangement, c'est Brand, le jeune guerrier fondamentalement anti-militariste, lol ! Alors oui, c'est un livre jeunesse. Mais justement, les revers, les désillusions et les questions que se posent ce jeune homme sont vraiment très réalistes, bien écrits, bien dosés, et formidablement humains.
La psychologie fine des personnages, c'est souvent ce qui manque aux bouquins jeunesse, et bien ici c'est ce qui en fait tout le sel (en plus d'une aventure digne de ce nom) et c'est formidablement bien écrit, bien amené, bien fait !

J'ai plus aimé que le tome 1 (ça mériterait 4,5 étoiles, donc), et je saute sur le tome 3 de ce pas !