La poésie de
Pierre Maubé est une poésie du quotidien, une poésie qui se nourrit de ces petits rien : la vie traversée par un matou, l'attente à la boucherie, une graine de baobab.
Les souvenirs d'enfance sont là, au détour d'une page « Chaque matin, ouvrant ma fenêtre, la gloire des monts »
Mais tout n'est pas si limpide et facile car « La poésie est une drogue dure » annonce le poète, « …elle va, elle trébuche, elle tombe et se relève, elle avance, elle est la vérité, elle est le chemin et la vie »
L'amour tient aussi une grande place parmi ces textes. Il est parfois « l'amour parfait », une « source murmurante, il ne tarit jamais mais sa rivière s'est perdue ».
Dans « Ombre portée »,
Pierre Maubé s'imprègne de dix- neuf tableaux parmi les plus connus, comme Boeuf écorché de Rembrandt ou le cri de Munch et nous les restitue en quelques mots, avec force, car l'art nourrit le regard.
La mort se taille une place importante, celle qu'on tente d'apprivoiser « Cela fait si longtemps que je vis avec ma mort » où bien celle des gens aimés. Plusieurs textes font référence à l'ami disparu « Il est mort comme la nuit remplace le jour, comme l'hiver remplace l'été, comme le silence remplace la musique ». La mort nous laisse son questionnement infini.
Pierre Maubé se livre avec simplicité, il nous confie ses doutes, ses inquiétudes et créé cette intimité rare qui le rend si proche et vulnérable.
Ses mots nous traversent et nous imprègnent car on y retrouve une part de nous-même, une portion d'intime car « une fois écrit, le poème n'est pas terminé. Chaque lecteur, chaque lecture le prolonge, lui donne sens, un nouveau sens qui nait de la rencontre, fragile, de deux solitudes, de deux silences, de deux résonnances » Et c'est pour cela qu'il faut lire
Pierre Maubé
La préface de ce recueil s'intitule « Donner voix à l'intime, au murmurant » Elle est de
Michel Baglin, écrivain, poète toulousain et qui nous a quitté tout récemment.