Mais, en ce qui concerne la perspective de ces écoles Sivaïtes, le point le plus important réside dans le fait que le processus créatif n'est pas achevé tant que l'on prend conscience de l'univers comme distinct de soi: il reste à attiser en soi les énergies cognitives jusqu'à ce qu'elles consument le connaissable et soient à leur tour réabsorbées dans le soleil du suprême sujet conscient.
Il s'agit de quitter la surface des perceptions, la circonférence du monde, pour réintégrer le point focal, « inconnaissable », de la Conscience suprême. Telle est donc la réelle visée de notre texte: dissiper la nescience suscitée par l'oubli de sa réalité originelle en prenant définitivement conscience de son identité à Siva.
La connaissance est vivifiée par l’énergie de la conscience (vimarśa) et celle-ci n’est autre que l’énergie d’action.