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EAN : 9782226085863
192 pages
Albin Michel (21/03/1996)
4.09/5   27 notes
Résumé :
Rabindranâth Tagore (1861-1941) fut marqué dans son enfance par le climat panthéiste du mouvement religieux dont son père était le maître spirituel. Après des études en Angleterre, il revient en Inde, à Bolpur, y fonde son école (la Voix universelle), puis sillonne le monde. Antinationaliste, il a toujours milité pour la Paix et la non-violence. Auteur de nombreux recueils de poèmes tels "L'Offrande lyrique", qui lui valut une célébrité mondiale immédiate, "Le Jardi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce qui est pensé clairement s'énonce clairement, et c'est tellement plus simple quand c'est Tagore qui le dit, avec ses mots lumineux de Poète, son âme limpide et cette capacité de tendre un pont de compréhension entre l'essence de la pense indienne et l'Occident cartésien.
Là où ailleurs le propos peut paraître obscur sur le petit et le grand véhicule ou le dépassement de la douleur, Tagore dit dans un langage littéralement illuminé l'indivisibilité de l'un et du tout, le dépassement de l'ego et l'ancrage apaisé du moi dans l'univers, et dès lors l'avènement de l'amour et ce mot merveilleux qui toujours revient dans le livre : la joie.
un livre merveilleux, à lire et relire, et méditer.
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Prix Nobel de littérature.
Rabindranâth Tagore est un mystique de l'Inde éternelle. Ce livre constitue une initiation spirituelle pour aider à l'éveil. Les questions du mal, de l'amour, du moi y sont abordées, et s'y arrêter et y réfléchir nous place dans une autre dimension que celle du tourbillon habituel de la vie.
J'ai adoré ce livre voici 20 ans, alors que je me posais moult questions plutôt tragiques. Je ne suis pas certain qu'aujourd'hui il remporterait les 5 étoiles que je lui mets. Tout est mouvant, n'est-ce pas, le monde est impermanent (terminologie bouddhiste), on ne se baigne jamais 2 fois dans la même eau d'un fleuve (Héraclite d'Ephèse), et même si j'ai changé, je pense que je vais bientôt relire certains passages.
Parler de moi est totalement dénué d'intérêt, mais si je l'ai fait pour ce livre particulièrement, c'est pour signifier à quel point émettre une critique de livre est un acte subjectif, et qu'en fonction d'un état psychologique il est facile de passer de 5 étoiles à 2 étoiles. A part ça tout va bien, j'ai lu dernièrement un San Antonio, mon premier, et ça m'a réjoui et vraiment surpris, grand innocent que je suis !
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J'ai lu de nombreux livres de Vivekananda et je le perçois comme un grand esprit ayant eu le talent intellectuel d'offrir aux occidentaux une présentation complète et lumineuse du Vedanta. Après sa lecture, nous pouvons avoir envie de devenir sannyasin et nous assoir en méditation sur les bords du Gange. Cette philosophie lumineuse, divine, n'offre pas beaucoup d'autre alternative car son exposé de base n'offre pas encore d'articulation entre sa métaphysique profonde, et le quotidien gris et insipide du profane, surtout du profane occidental perdu dans la société de consommation.

Pour faire ce lien si difficile, ENJEU MAJEUR DE TOUT CHEMINEMENT SPIRITUEL, il faut quitter l'univers intellectuel pour entrer dans le langage de l'âme. Et pour cela, il fallait LE GENIE SPIRITUEL DE RABINDRANATH TAGORE.

Car Tagore est bel et bien un génie spirituel !! Ce génie transparaît clairement dans ce livre.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
A l'un des pôles de mon existence, je ne fais qu'un avec les cailloux et les branches des arbres. Là je dois me soumettre au joug de la loi universelle. C'est là, au fond, que se trouve la base même de ma vie. Et sa force vient de ce qu'elle est étroitement enserrée dans l'ensemble du monde, de ce qu'elle est en pleine communauté avec toute chose.
Mais à l'autre pôle de mon existence, je suis distinct de tout le reste. Là j'ai rompu les barrières de l'égalité et je me trouve seul, en tant qu'individu. J'y suis absolument unique, je suis moi, je suis incomparable. Toute la masse de l'univers ne pourrait pas écraser cette individualité qui est mienne. Je la maintiens malgré la formidable gravitation de tout ce qui existe (...)

L'universel cherche toujours sa consommation dans l'unique. Et le désir que nous avons de conserver intacte notre unicité est en réalité le désir de l'univers qui agit en nous. C'est notre joie de l'infini en nous qui fait que nous trouvons de la joie en nous-mêmes.
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Nous avons eu des hommes vertueux, des braves et des savants ; nous avons eu de grands hommes d’État, des rois et des empereurs. Entre tous quels hommes l’Inde a-t-elle choisi de vénérer, qui a-t-elle considéré comme les plus nobles représentants de l’humanité ?

Ce furent les rishis. Qu’étaient ces rishis ? « Ceux qui, ayant atteint l’Âme suprême dans la connaissance, étaient emplis de sagesse, qui, l’ayant trouvée en union avec leur âme, étaient en parfaite harmonie avec le moi intérieur. L’ayant réalisée dans leur cœur, ils étaient libérés de tout désir égoïste ; l’ayant connue dans toutes les activités du monde, ils étaient arrivés à la sérénité. Les rishis étaient ceux qui, ayant atteint de toutes part le Dieu suprême, avaient trouvé la paix immuable, s’étaient unis avec tout ce qui est, avaient pénétré dans la vie de l’Univers. »

Ainsi, dans l’Inde, l’état où l’on a réalisé sa parenté avec le tout, et pénétré en toutes choses par l’union avec Dieu était considéré comme le but ultime et l’accomplissement de l’humanité.

L’homme peut détruire et piller, gagner et amasser, inventer et découvrir, mais il n’est grand que parce que son âme embrasse tout. Pour lui, c’est une destruction pure et simple que d’envelopper son âme dans une coquille inerte de coutumière indifférence ou de se laisser emporter dans une fureur aveugle d’activité, pareille à un grand tourbillon de poussière qui lui cache tout l’horizon. Cela tue l’esprit même de son être, qui est l’esprit de compréhension. Dans son essence, l’homme n’est un esclave ni de lui-même, ni du monde ; il est un amant. Sa liberté et son accomplissement sont dans l’amour, qui est un autre nom de la parfaite compréhension. Par ce pouvoir de comprendre, par cette imprégnation de tout son être, il est uni avec l’Esprit qui pénètre tout, et qui est aussi le souffle de son âme. (pp. 22-23)
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Demander pourquoi le mal existe revient au même que demander pourquoi existe l’imperfection ou, en d’autres termes, pourquoi existe la création. Il nous faut admettre purement et simplement qu’il ne pourrait pas en être autrement, que la création est forcément imparfaite, qu’elle est progressive, et qu’il est futile de poser la question : « Pourquoi existons-nous ? »

Ce que nous devrions véritablement demander, c’est : « L’imperfection que nous voyons est-elle la vérité finale ? Le mal est-il absolu et n’existe-t-il rien au-delà ? » Le fleuve a ses limites, ses rives, mais ne comprend-il pas autre chose ? Les rives sont-elles le dernier mot qu’on ait à dire sur le fleuve ? Et l’obstruction qu’elles constituent n’imprime-t-elle pas elle-même à l’eau son mouvement en avant ? La corde de touage est bien une attache pour le bateau, mais ce n’est pas là sa signification ; ne fait-elle pas avancer le bateau ?

Le grand courant du monde a aussi ses limites, sans quoi il ne pourrait exister. Mais c’est dans son mouvement – qui va vers la perfection – et non dans ce qui l’entrave, qu’on peut discerner son but. L’étonnant n’est pas qu’il existe en ce monde des obstacles et des souffrances, mais qu’on y trouve la loi et l’ordre, la beauté et la joie, la bonté et l’amour. Que l’homme possède dans son être une notion de Dieu, voilà le miracle des miracles. L’homme a senti dans les profondeurs de sa vie que ce qui paraît imparfait est la manifestation du parfait – tout comme celui qui a l’oreille musicale sent la perfection d’une mélodie, bien qu’il n’entende en réalité qu’une succession de notes. L’homme a découvert ce grand paradoxe que ce qui est limité n’est pas emprisonné dans ses limites, mais est toujours en mouvement et par conséquent se dégage à chaque instant de ses limitations. En fait l’imperfection n’est pas une limitation de la perfection ; le fini n’est pas incompatible avec l’infini ; ils ne sont qu’un ensemble complet qui se manifeste en partie, l’infinité qui se révèle dans des limites. (pp. 51-52)
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Le dénuement de l’homme est profond, et ses besoins sans nombre, jusqu’à ce qu’il devienne véritablement conscient de son âme. Jusqu’alors le monde est pour lui dans un état de flux et de reflux, comme un phantasme qui est et qui n’est pas. Au contraire, pour l’homme qui a réalisé son âme, l’univers a un sens précis autour duquel tout le reste peut s’ordonner, et c’est là seulement qu’il peut puiser et goûter le bonheur béni d’une vie harmonieuse.

Il fut un temps où la terre n’était qu’une masse nébuleuse dont les fragments étaient disséminés par la force d’expansion de la chaleur ; elle n’avait pas encore trouvé sa forme précise, elle n’avait ni beauté ni but, elle n’était que chaleur et mouvement. Progressivement, par une force qui cherchait à ramener sous l’empire d’un centre toute la matière éparpillée, les vapeurs se condensèrent en une masse unifiée, arrondie. La terre prit alors la place qui lui revenait parmi les planètes du système solaire, comme une émeraude dans un collier de diamants. Il en est de même de notre âme. Lorsque la chaleur et le mouvement des passions et des impulsions aveugles l’entraînent de tous les côtés à la fois, nous ne pouvons véritablement ni donner ni recevoir. Mais quand nous trouvons notre centre dans notre âme par la puissance de la maîtrise de soi, par la force qui harmonise tous les éléments antagonistes et unifie ceux qui sont séparés, toutes les impressions momentanées de notre cœur trouvent leur accomplissement dans l’amour. Alors tous les menus détails de notre vie révèlent un plan et un but infinis ; toutes nos pensées et toutes nos actions s’unissent inséparablement en une grande harmonie intérieure.

Les Upanishads disent avec beaucoup d’emphase : « Connais l’Unique, l’Âme » et : « C’est le pont qui conduit à l’Être immortel. » Et c’est là le but unique de l’homme : trouver l’Unique qui est en lui, qui est sa vérité, qui est son âme – la clef qui ouvre les portes de la vie spirituelle, du royaume céleste. (pp. 40-42)
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La lampe renferme son huile, la conserve jalousement dans son étreinte et la protège contre toute déperdition ; elle se retranche ainsi dans un parfait isolement de tout ce qui l’entoure ; elle est avare. Mais lorsqu’on l’allume, elle trouve aussitôt son rôle ; des rapports s’établissent entre elle et des objets proches ou lointains, et elle sacrifie librement ses réserves d’huile pour alimenter la flamme.
Notre moi est comme cette lampe.
Tant qu’il thésaurise ses possessions, il se maintient dans les ténèbres ; sa conduite contredit son véritable but.
Lorsqu’il trouve l’illumination, il s’oublie instantanément, tient haut la torche et la nourrit de tout ce qu’il possède, car là il se révèle.
Cette révélation est la liberté que prêchait Bouddha.
Il demandait à la lampe de donner de son huile.
Mais donner sans raison est une pauvreté bien plus sordide encore, et ce n’est cela qu’il voulait.
La lampe doit donner de son huile à la flamme et ainsi faire se réaliser la raison d’être qu’elle recélait.
L’émancipation n’est pas autre chose.
La voie que nous a montrée Bouddha n’est pas seulement la pratique de l’abnégation du moi, mais l’élargissement de l’amour.
Et c’est là qu’on trouve le véritable sens de ce qu’enseignait le grand Maître.
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Videos de Rabindranath Tagore (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rabindranath Tagore
Lecture de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman et concert autour des oeuvres de Théodore de Banville, Gérard de Nerval, Paul Eluard et Rabindranath Tagore.
« C'est l'angoisse de la séparation qui s'épand par tout le monde et donne naissance à des formes sans nombre dans le ciel infini. C'est ce chagrin de la séparation qui contemple en silence toute la nuit d'étoile en étoile et qui éveille une lyre parmi les chuchotantes feuilles dans la pluvieuse obscurité de juillet. C'est cette envahissante peine qui s'épaissit en amours et désirs, en souffrances et en joies dans les demeures humaines, et c'est toujours elle qui fond et ruisselle en chansons. »
L'Offrande lyrique, Rabindranath Tagore, traduit par André Gide.
Ces émotions douces et amères qui nous secouent ne sont-elles pas universelles ? Ne sont-elles pas l'essence même de notre existence ? Deleyaman, groupe franco-américain dans la veine céleste de Dead Can Dance, aborde ces questions vibrantes, parle d'art, d'amour, de beauté et de contemplation comme des réponses à nos contraintes existentielles.C'est une amicale collaboration artistique entre le groupe et Fanny Ardant qui a donné naissance à cette création. Au travers d'un texte lu, elle dialogue avec le groupe sur une musique créée par Deleyaman. Avec le son du doudouk, le groupe d'Aret Madilian interprétera les titres français de sa discographie
Fanny Ardant : voix Béatrice Valantin : voix, clavier Aret Madilian : piano, clavier, guitare, percussion Guillaume Leprevost : basse, guitare Artyom Minasyan : doudouk, plul, pku Madalina Obreja : violon Gérard Madilian : doudouk
Création en partenariat avec le Trianon Transatlantique de Sotteville lès Rouen – Scène conventionnée d'intérêt national art et création chanson francophone.
À écouter – Deleyaman, « Sentinel », 2020. Plus d'informations sur www.deleyaman.com À écouter : https://deleyaman.bandcamp.com/album/sentinel
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