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Serge Demetrian (Traducteur)Olivier Lacombe (Préfacier, etc.)
EAN : 9782226149145
498 pages
Albin Michel (26/12/2005)
4.32/5   67 notes
Résumé :
Le Râmâyana est, avec le Mahâbhârata, l'autre grande épopée indienne. Le noble Râma, incarnation de Vishnu et époux de Sîtâ, est l'héritier de la dynastie solaire. Une intrigue de palais poussera ce couple idéal à l'exil, puis à la séparation...

Râma, aidé d'une armée de singes et d'ours, arrachera-t-il sa bien-aimée aux griffes des démons ? Si l'honneur, la justice et le destin sont centraux, ils cèdent souvent le pas à l'amour conjugal ou fraternel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Le Ramayana est un grand et long récit épique .On peut le prendre comme une épopée , un recueil mythologique , un livre saint comme l'Iliade et la Bible , peuvent l'être pour les grecs anciens et pour Israël . C'est un texte vivant , mouvementé qui possède un souffle , un élan entrainant . C'est une lecture agréable bien que un peu ( pas mal ) fastidieuse ..Fondamentalement , c'est un livre sacré . Une lecture linéaire , se prête à des commentaires édifiants sur le sens de la vie , sur l'amour et l'amitié ….. Mais il y a des codes , les couleurs , les divinités , les personnages , peuvent être aussi des concepts animés et personnifiés . le texte se lira alors autrement , comme un bréviaire théologique , et une méthodologie pour accomplir le Dharma et le culte en général qui est très codé ( couleurs et attributs ) . .
A Ayodhya , dans le palais de Ram , des pandits spécialisés psalmodient les noms de Ram et de Sita à longueur de temps , alors que je demandais à mon pote ( cf. ma photo de profil Babélio qui est prise au coeur du palais de Ram ) la finalité de cette récitation des deux noms , j'ai eu droit à un petit recadrage , nous avons laborieusement partagé un peu de son savoir . Je vous le livre ici , car vous aurez ainsi une idée de comment les indiens lisent le Ramayana . Accessoirement vous comprendrez aussi en quoi le bouddhisme est et reste , intrinsèquement une émergence de l'hindouisme .. Donc : voici le Ramayana en tant que philosophie de vie , en tant que : Sanatana Dharma ( hindouisme ) .

"Ra" signifie lumière , "ma" , dans Mon Coeur . Alors , Rama signifie la Lumière dans mon coeur .
Rama est né à Dasaratha et Kousalva .
Dasaratha signifie : Dix Chariots .
Les dix chariots symbolisent les cinq sens , liés aux cinq organes qui permettent l'action .
Kausalya signifie : compétences .
Le coureur habile des dix chars peut ainsi donner naissance à Ram .
Lorsque les Dix Chariots sont utilisé à bon escient . L'éclat nait de cet usage approprié des dix chariots .
Rama est né à Ayodhya.
Ayodhya signifie « un endroit où aucune guerre ( conflit ) ne peut arriver «
Lorsque votre esprit est libre de conflit , alors l'éclat peut se lever .
Le Ramayana n'est pas seulement une histoire qui est arrivé il y a longtemps .
Il a une signification spirituelle et philosophique ainsi qu'une vérité profonde en lui .
Il est dit que le Ramayana arrive ( occure ) dans notre propre corps .
Votre âme est Rama.
Votre esprit est Sita .
Votre souffle , la force de vie (prana), est Hanuman,
Votre conscience éveillée et active est Laxmana .
Votre Ego est Ravana .
Lorsque esprit (Sita) , est sous l'emprise de l'égo (Ravana) , alors votre âme (Rama) est sans quiétude .
Maintenant - alors , l'âme (Rama) ne peut atteindre l'esprit (Sita) par lui-même ..
L'esprit doit s'appuyer sur le souffle – le Prana ( Hanuman ) en étant éveillée , en état de conscience ( Laxmi )
Avec l'aide du Prana ( Hanuman ) et de l'état de conscience éveillée ( Laxmi ) .
L'esprit (Sita) s'est réuni avec , l'âme ( Ram ) et l'égo ( Ravana ) est mort ( a disparu ) .
Voilà , à l'époque je me suis bien cassé le popotin pour comprendre , ce que me racontait mon petit merdeux hindou préféré , alors je me dit qu'il vous plaira d'en profiter .
Bon je m'arrête parce que la couscoussière chauffe un peu trop … ce commentaire m'a épuisé …. Ram est aussi un prince devenu dieu et Sita est sa tendre épouse . Celle qui l'a attendu au palais comme Pénélope a attendue Ulysse à Ithaque …
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Le Râmâyana est l'une des grandes épopées de l'Inde. Elle a été attribuée à Vâlmîki, un sage devenu poète, et sa composition aurait commencé avant notre ère. Elle a également inspiré une importante tradition orale, la geste de Râmâ appartenant au domaine du mythe et du sacré, l'histoire humaine s'inscrivant dans celle de l'univers et de ses dieux dont l'intervention, à l'instar de l'épopée grecque, est constante et manifeste. Râmâ, qui incarne toutes les vertus et qui a été doté de pouvoirs exceptionnels, est une incarnation de Vishnu. Dasharatha, son père , entend lui céder son royaume; mais l'une de ses épouses, Kaikeyî, sa préférée, intrigue et obtient de lui, en vertu d'une très ancienne promesse, que Râmâ soit banni, afin de favoriser son propre fils, Bharata, le demi-frère de Râmâ. Ce dernier obéit à son père qui se meurt de chagrin. Râmâ quitte donc Ayodhâ, la capitale du royaume, pour un exil de quatorze ans, en compagnie de Sîtâ, sa fidèle épouse, et de Lakshmana, un autre de ses demi-frères. Ils vivent près des fleuves, au milieu des forêts, vêtus d'écorces d'arbres à la façon des ascètes. La beauté de Sîtâ attitre les convoitises de Râvana, un démon, qui réussit en usant de ruse à l'enlever jusqu'à Lânka, son royaume protégé par des ogres. Râmâ, fort de ses pouvoirs magiques, aidé par les peuples de la forêt, de Hanumân, le valeureux singe, s'engage dans un combat sans merci, afin de délivrer Sîtâ, qui a su lui rester fidèle malgré la violence qui lui est faite. Un combat à l'échelle cosmique autant qu'humaine.
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J'ai découvert ce livre lors d'un voyage d'affaires à New Delhi.

Je n'avais aucune connaissance de la mythologie Indienne, car en Europe nous lisons principalement la mythologie Grecque à l'école, mais ce que j'ai toujours admiré en Inde, c'est que les animaux ont les mêmes droits que l'homme. Alors, lorsque j'ai trouvé ce livre dans une librairie, en lisant le résumé au dos du livre, j'ai été immédiatement attirée par les efforts du singe, en collaboration avec l'homme, pour sauver une femme enlevée.

Et j'ai été touchée par la sagesse profonde et la forte perspicacité sur la nature humaine, associées à une narration captivante des actions avec une tension continue. Quel puissant récit !!!

Je suis retournée chez le libraire le lendemain pour acheter l'autre épopée Indienne ‘Mahabharata'.
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Dans son introduction, l'auteur citant un écrivain indien, C Rajagopalachari, écrit : « celui qui lira mon Râmâyana et son livre jumeau, le Mahâbhârata, apprendra sur mon pays autant qu'il le ferait en passant un an en Inde ». A la lecture de cette édifiante épopée fantastique et morale, j'ai effectivement eu l'impression de pénétrer dans une autre culture. Malgré les clés données dans sa critique babelio par « finitysend », je n'ai cependant guère dépassé l'étape du premier degré, mais c'est promis, j'y reviendrai quand j'en connaitrai un peu plus de l'hindouisme. Quoiqu'il en soit, je ne me suis pas ennuyé, captivé même par cette aventure extraordinaire ou se mêlent hommes, dieux, animaux, et éléments de la nature, jamais contraints par les apparences, ni par la vraisemblance matérielle à laquelle nous sommes habitués. C'est facile à lire, et l'occasion de s'ouvrir à une façon de penser différente et d'une grande richesse morale.
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L'édition de Serge Demetrian du Ramayana et du Mahabharata, contés selon la tradition orale, permet au profane que je suis en histoire hindoue d'entrer dans cette culture/religion pour la comprendre de l'intérieur, grâce à ces 2 ouvrages vulgarisant, tout en conservant leur substantifique nature, ces contes du poète Valmiki.

L'épopée de Rama, le « Ramayana », souvent présentée comme le premier poème de la culture hindoue, fait toujours partie intégrante de l'identité et de la culture indienne, tout comme le « Mahabharata », l'autre monument de la littérature indienne.
Le poème de Valmiki à la base de l'oeuvre date de 3000 ans, soit bien avant les épopées greco-latines de Virgile et d'Homère. On y retrouve des similitudes, notamment sur le lien entre les hommes et le divin et l'aide que peuvent apporter des êtres supérieurs aux hommes dans les moments difficiles, en particulier les guerres. Mais la divinisation de Rama (incarnation de l'être suprême – Vishnu) va au-delà des récits méditerranéens dans lesquels on n'évoque pas vraiment d'être supra-dieux.

A la différence aussi de la culture occidentale, qui n'a conservé que peu d'éléments de ses textes fondateurs issus des poèmes gréco-latins, l'Inde moderne a conservé certains cultes et une structure de société telle que décrites dans le Ramayana : il en reste la construction de la société en castes par exemple (des brahmanes aux intouchables) qui continuent de jouer un rôle majeur dans la hiérarchisation de la société contemporaine. On trouve aussi toujours des reflets de la part de divinité derrière le rapport avec les animaux et les forêts dans l'Inde moderne.

Au-delà des péripéties du récit épique, qui se solde par une bataille rocambolesque de plusieurs centaines de millions de combattants (oui oui j'ai bien écrit plusieurs centaines de millions), le poème de Valmiki fait émarger des sujets difficiles sur les choix que l'on doit faire dans la vie. le Ramayana aborde les thèmes de la fidélité, de l'amour parental et fraternel, de l'amitié, mais aussi l'opposition entre la connaissance voire l'érudition et la morale et la sagesse.
Ce sont des thèmes toujours d'actualité, surtout depuis l'avènement de l'ère Internet où l'information est partout, où le pouvoir réside chez celui qui détient les informations. La sagesse va au-delà. A travers Rama, le Ramayana explique ce que c'est qu'être un homme, au sens de l'homme intègre, droit, équitable, mesuré, qui sait récompenser, qui sait faire preuve d'empathie mais qui sait aussi punir.

J'ajouterai une note personnelle : le Ramayana prône que, à part égale, les hommes et les femmes doivent tendre à être vertueux : OK. Mais quand cela sous-entend être courageux pour les hommes et faire preuve de sagesse (au regard de Rama et ses frères), cela sous-entend, pour les femmes (au regard de Sita), de respecter les choix de son père, puis de son mari, quelque soit ces choix, bons ou mauvais pour elles. Cette vision peut paraitre choquante aujourd'hui (en tous cas dans le monde occidental), les femmes étant devenues indépendantes dans leurs décisions et actions et égales aux hommes, en termes de droits et devoirs.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Né dans la race d’Ikshvâku, la noble dynastie solaire,
Celui vers qui ton cœur espère
Est le beau prince d’Ayodhyâ
Le bien aimé seigneur Rama.

Vaste poitrine, épaules d’archer,
Bras puissants, brisant les rochers,
Cou telle une conque de mer :
Voici Râma, flamboyant et fier.

Sa tête d’or au large front,
Ses beaux yeux au regard profond,
Tous les signes de sainteté sur sa personne :
Râma est la beauté faite homme
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Râma regardait avec compassion le visage émacié de Bharata. L’écorce d’arbre qu’il avait revêtue couvrait mal ses bras de guerrier, amaigris déjà par les sévères privations. Il répondit : « Mon frère, ne déplore plus le départ de notre père, notre souverain ; sans nul doute, il a rejoint les régions céleste en récompense d’une vie vertueuse, d’une vie de sacrifices. Ne te juge pas coupable de sa mort : le Destin, volonté suprême des dieux, décide de tout.

La liberté n’appartient pas à l’âme
Qui fait du corps le foyer de sa flamme.
Ouvre les yeux et connais ton sort :
tout prend fin avec la mort.

Car le Destin nous pousse ici et là…
Les pentes les plus hautes descendent vers le bas.
Sache-le, toi qui habites ton corps :
tout prend fin avec la mort.

Tous les honneurs terrestres, les plus hautes fonctions
Finissent en misère et en dégradation ;
Pour l’esclave ou pour le roi, que l’on soit faible ou
fort,
tout prend fin avec la mort.

Le fruit mûr tombera, pourquoi aurions-nous peur ?
Une fois mis au monde, l’homme vieillit et meurt !
De ce qui naît, voici le sort :
tout prend fin avec la mort.

La mort marche avec nous et nous tient par la main.
Tu l’ajournes aujourd’hui, elle revient demain.
Tu as beau lui offrir une montagne d’or,
tout prend fin avec la mort.

Oui, Bharata, ainsi que le disent les sages, soyons conscients de la brièveté de notre passage en ce monde, de cette vie qui décroit dès l’instant où elle naît et qui ne remonte pas plus à sa source qu’un torrent dévalant son lit. Seuls les hommes qui poursuivent de tous leurs efforts la Félicité suprême sont bénis : ils n’auront pas perdu leur vie. » (pp. 168-169)
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Un soir, près du feu, Sîtâ s’adressa ainsi à Râma : « Protéger les sages avec les armes est un devoir d’honneur pour le guerrier kshatriya, j’en conviens ; mais quand vous marchez dans la forêt, l’arc tendu, l’épée au poing, toi et Lakshmana, vous me faites peur. Ces animaux innocents qui nous entourent, vous pourriez les tuer, comme cela, pour vous exercer ! Et même les démons : faut-ils vraiment les exterminer sans qu’ils aient commis aucun mal ? »

Râma regarde avec tendresse son épouse : elle avait déjà oublié le grave danger encouru dans les griffes de Virâdha. (p. 190)
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Impatient, Râma volait parmi les arbres centenaires, sautait par dessus des arbustes, se faufilait comme un serpent sous les voûtes de verdure. Quand ils arrivèrent, les portes de la hutte étaient ouvertes ; à l'intérieur, des vêtements en désordre, de l'herbe kusha éparse, quelques nattes retournées, mais de Sîtâ nulle trace. L'ermitage sans elle ressemblait à un lotus flétri par la morsure du gel. [...] Enlisé dans son angoisse comme dans un océan de boue, Râma errait à travers les bois, sur les pentes des hauteurs, le long des rivières : "Ô Sîtâ, Sîtâ, où es-tu? Sîtâ, toi qui aimais toutes les fleurs. Dites-moi, fleurs, sourires de la forêt, où se trouve ma bien-aimée? [...]"
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La fillette fut appelée Sîtâ. Les mortels aperçoivent rarement la déesse de la Terre dans tout son éclat. Ils en découvrent parfois quelques reflets : le printemps couleur d'émeraude, l'or répandu sur les champs d'automne, les sommets argentés des montagnes, la coulée majestueuse des fleuves, l'étendue sans limites des océans. Sîtâ était toutes ces merveilles à la fois. Elle égalait en splendeur Lakshmî, la déesse de la beauté.
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