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EAN : 9782070392681
224 pages
Gallimard (12/01/1995)
3.76/5   17 notes
Résumé :
Combien de temps dura l'incendie? je l'ignore. Quand je rouvris les yeux, je ne vis dans le ciel que des aurores s'enflammer et jaillir en tous sens. Le soleil se levait parmi ces mille feux, avec peine, avec force.
Je me relevais quand une idée me traversa l'esprit: je ne vais pas enterrer les cendres de ma mère. Je continue à remonter vers le passé, cinq ans, dix ans en arrière, à l'époque où ma mère était encore vivante et jeune.
C'est une odyssée s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Débutant le Qi gong, quel ne fut pas mon bonheur de tomber sur cet ouvrage qui en parlait!
Les débuts s'annoncent prometteurs: le narrateur, Chinois émigré à Paris ressent un certain mal de vivre depuis quelques temps. Une de ces connaissances lui en donnent la raison: sa mère, morte depuis quelques années, ne trouve le repos faute d'un enterrement selon les rites ancestraux.

Le voilà reparti en Chine auprès de sa famille, qui confirme ces dires. Et oui, le non respect des traditions funéraires par le fils unique de la défunte provoque désarroi et guigne sur l'ensemble de la famille. Il s'agit donc d'y remédier! Or, l'urne contenant les cendres et conservée dans un temple révolutionnaire a subi un incendie et s'est retrouvée mélangée à d'autres urnes, avec l'impossibilité de les identifier.
Seule solution: apprendre dans un monastère taoïste du Sichuan le qi gong du cercle du petit ciel pour y parvenir.

Et là, ça s'est gâté pour moi, faute des connaissances nécessaires en matière de philosophies chinoises, de Tao, Yi King... le roman m'a complètement perdue en cours de route (fort belle d'ailleurs, au vu des descriptions de l'auteur). Les paysages m'ont touchée par leur poésie. Mais les réflexions sur la discipline se sont révélées incompréhensibles pour moi. Je ne disposais que de quelques notions sur les sagesses traditionnelles de la Chine. Mais pas assez pour apprécier ce roman initiatique.
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Amis cartésiens et un peu trop matérialistes ce livre n'a pas été écrit pour vous….
Par matérialisme, je fais naturellement référence à cette préférence théorique qui considère que la connaissance et l'appréhension de la réalité résultent de la stricte expérience empirique.

Ya Ding s'est exilé de sa Chine de ses vertes années à Paris où il a réussi à se construire une existence d'écrivain. Cette existence est souvent difficile au quotidien de par cette double culture pour laquelle le métissage n'opère pas vraiment. Mais un malaise de plus en plus prégnant tourmente le narrateur, désormais convaincu que celui-ci est intimement lié à l'inhumation non accomplie de sa défunte mère.

Il revient par conséquent sur sa terre natale, retrouve son père, sa famille et l'intuition devient certitude. Il y va de son équilibre psychologique, mais aussi du rétablissement d'une harmonie pour l'ensemble de la communauté familiale.

Le drame est qu'une fois transporté sur le lieu où sont conservées les cendres de sa mère, le narrateur découvre avec stupéfaction qu'il ne reste que trois urnes et qu'à la suite d'un incendie, toute identification est désormais impossible.

Pour tenter d'identifier l'urne familiale, le doute étant exclu, Ya Ding se persuade que le « Qi-Kong » permettra de renouer avec ces liens brisés.

Le « Qi Kong » n'est bien sur pas apparenté avec un célèbre singe mais il s'agit d'une pratique, à la base une forme de gymnastique pour faire travailler le souffle. Mais au-delà, le « Qi-Kong » est également une discipline de méditation connectée au Tao, à la lisière du chamanisme.

Plutôt que de requérir un expert Qi-Kong, Ya Ding, parfait candide, se transporte par conséquent au mont Emei dans le Sichuan, afin d'être initié au « Qi-Kong » et retrouver la personne à l'origine de l'incendie fatal, ex-garde rouge, converti au taoïsme. Le mont Emei est une montagne sacrée où vivent encore de nombreux sages, dans des monastères « grand public » où isolés dans des lieux confidentiels.

Le « cercle du petit ciel » correspond ainsi dans cette voie, à ces instants de méditation, de quasi transe, pour remonter le temps, en se concentrant sur un point du corps (Dian Tian, point d'entrée que l'on retrouve dans la pratique de l'acupuncture).

L'initiation commence et au fil des étapes et anecdotes, le livre devient un véritable thriller spirituel tant le lecteur est invité, grâce notamment à cette si belle écriture, à partager les découvertes, interrogations du narrateur.

J'avais lu ce livre il y a une vingtaine d'années peu après sa sortie, j'en gardais un agréable souvenir, comme de tous les livres de Ya Ding, mais curieusement, je n'en avais aucun souvenir très précis. Cette relecture toute récente était par conséquent vraiment la bienvenue.

Vous l'avez compris, je conseille vivement la (re)lecture du « Cercle du Petit Ciel », ne serait-ce que pour la beauté du style. Les lecteurs qui ont aimé le monumental « La montagne de l'âme » de Gao Xingjian devraient tout particulièrement apprécier.
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Le départ est plutôt rationaliste : le personnage principal, originaire de Chine s'est glissé dans la culture occidentale mais il ressent un réel mal être. Un échange avec un autre Chinois expatrié lui apporte la révélation : il porte les conséquences du fait de n'avoir pas procédé à l'enterrement de sa mère.
Il décide donc de retourner en Chine.
Comble de malchance, des circonstances conséquences de la révolution culturelle puis d'un incendie dans la période suivante, rendent impossible l'identification de l'urne contenant les cendres de sa mère.

Il lui faut donc se plonger dans la philosophie, les pratiques religieuses, les pratiques rituelles de la culture chinoise ancestrale pour espérer dénouer cette situation.

Le roman bascule alors dans une seconde partie totalement ésotérique.
Le contenu devient alors impalpable, en harmonie avec cet esprit... et difficile à suivre pour nos esprit occidentaux.
Cela ressemble à un parcours initiatique, tant celui du personnage principal que celui du lecteur.

Difficile de donner un avis sur cette lecture. Sans être franchement ennuyeuse, elle n'était pas captivante mais d'un autre côté, cette lenteur, cette absence de consistance, correspondent à ce dans quoi plonge le personnage. Il ressort une dualité, le personnage sort enrichi intérieurement de son expérience, alors que le lecteur s'est enrichi culturellement. Peut-être est-ce le fait que le personnage est dans "l'action" et que le lecteur n'est que spectateur.

Mon exprit plus cartésien aurait tendance à voir tout cela autrement. le personnage principal souffre du mal du pays et n'a pas réussi à couper le cordon ombilical et donc, encore moins, à faire le deuil de sa mère. J'ai eu par moment le sentiment de lire un récit autobiographique où le chemin parcouru s'appelle spirituel avec un regard chinois et thérapie avec notre regard.

Contrairement à d'autres critiques, je ne vois nullement trace du charme d'histoires fabuleuses ni de thriller même psychologique.

Pour le style, je n'en ai rien de particulier à dire, il n'était pas un obstacle à la lecture et donc, pour moi, c'est un gage de qualité.

Je ne découragerai pas quelqu'un de le lire mais je l'avertirai de cet aspect très impalpable. A l'opposé, je ne le recommanderai pas non plus.

J'ai beaucoup plus aimé le Sorgho rouge qui m'avait plongé dans l'univers concret des habitants de ces régions.
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Auteur découvert avec le roman le Sorgho rouge qui traite d'une famille lors de la révolution culturelle dans les campagnes, j'étais curieuse d'aborder ce second roman qui s'oriente vers un récit plus spirituel. le narrateur est déchiré entre ses racines chinoises, et la vie qu'il mène à Paris, sans parvenir à harmoniser cette double culture. Conscient qu'il a manqué à son devoir en n'enterrant pas les cendres de sa mères dans le cimetière familial, il retourne en Chine pour accomplir ce qui doit l'être. Confronté à un problème pour retrouver l'urne funéraire, il décide de se tourner vers l'apprentissage du Tao qui l'aidera - il l'espère- à résoudre cette question cruciale. le roman prend alors un tournant fantastique qui peut décontenancer le lecteur, tant nous avons l'impression de lire une autobiographie et donc de ne pas douter de la véracité des faits relatés. Son récit a le charme des histoires fabuleuses de notre enfance.
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Une très belle découverte de cet auteur qui m'a interpellée, sur un sujet de prédilection. du mystère, oui, qui nous fait perdre tout repère et parfois notre compréhension. Il faut se laisser porter avec l'innocence de l'enfant prêt à s'émerveiller de l'inconnu, en jouant le jeu. Et là, c'est gagné, une belle écriture, des lieux incroyables de beauté, une remise en question totale et surprenante. Je vais rapidement lire un autre livre de cet auteur pour savoir où il va me projeter !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
C’était, sauf le brouet du matin, la première fois que je partageais un vrai repas avec les moines.
Il n'y avait pas de viande il n’y avait que des produits e la terre : légume champignons, soja.
Cependant les plats avaient été préparés avec tant de délicatesse, que, couleur et saveur, le repas n’était pas moins riche qu’un festin.

Mais à la place de l’agitation et des discussions régnaient le calme délicieux et les regards doux, en harmonie avec le chant des oiseaux dans les arbres, le crissement des feuilles de bambous dans le vent.

Pourtant le meilleur moment était bien celui du thé Après le repas, maître Hui Nan nous invita à passer dans la salle de paille qu’inondait un beau soleil de midi.Un jeune moine nous servit du thé frais, chose qu’on ne pouvait trouver, nous expliqua le maître, que dans la montagne même qui produisait le ; c’étaient de jeunes feuilles qui avaient poussé cette nuit , et qu’on avait cueilli avant midi.

Ainsi après un bref séchage pendant l’heure de midi, la forte ressource du Yin que l’arbre avait absorbée venait tout juste d’être équilibrée par de belles lumières du soleil, germes précieuses du Yang, les feuilles se trouvaient dans un état parfait pour combattre la lourdeur de l’après-déjeuner.

Aussi l’eau était -elle très importante : chaque aube huit moines partaient dans huit directions différentes de la montagne, puisaient à une source chacun de leur coté pour réunir ces différentes eaux au temple, dans u n récipient gardé sous l’ombre ventée, afin qu’elle prenne la température ambiante, sans toutefois être troublée par le soleil.Histoire encore de l’équilibre entre le Yin et le Yang. (…)

Alors me revinrent ces deux vers par lesquels nos anciens lettrés en décrivait la sapidité :

« Couleur dense, goût tirant vers l’amertume
Saveur refluée, la langue s’imprègne de douceur. »

(P. 126 et 127)
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Le lever du soleil sur la Montagne Emei était connu dans toute la Chine pour son extraordinaire beauté.

Pourtant depuis si longtemps que j’y vivais, je ne l’avais pas encore vu car au pied de la montagne, dès l’aube, la pluie tombait à la place des rayons du jour.
C’était une pluie spéciale, car on eût dit qu’elle ne se composait pas de gouttes d’eau mais d’un immense rideau de soie qui flottait accroché au ciel, sans jamais toucher le sol.

Au fur et à mesure que le jour avançait et que les lumières s’intensifiaient dans la vallée , le rideau de soie changeait de couleur, du sombre au clair, scintillait en s’allégeant chaque seconde davantage, jusqu’à la transparence, jusqu’à devenir une brume blanche, une nappe de vapeur qui se soulevait, se fissurait, se craquelait  : des nuages.

Alors tout à coup , en même temps que des cieux d’azur, un soleil brillait au-dessus des Monts Verts, des forêts de bambous, des ravins profonds, où çà et là se devinaient les toits en tuiles dorées des temples.

(p. 150)
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Le lever du soleil sur la montagne Emeil était connu dans toute la Chine pour son extraordinaire beauté. Pourtant depuis si longtemps que j'y vivais je ne l'avais pas encore vu car au pied de la montagne, dès l'aube, la pluie tombait à la place des rayons du jour. C'était une pluie spéciale, on eut dit qu'elle ne se composait pas de gouttes d'eau mais d'un immense rideau de soie qui flottait accroché au ciel, sans jamais toucher le sol. Au fur et à mesure que le jour avançait et que les lumières s'intensifiaient dans la vallée, le rideau de soie changeait de couleur, de sombre au clair, scintillant en s'allongeant chaque seconde davantage, jusqu'à la transparence, jusqu'à devenir une brume blanche, une nappe de vapeur qui se soulevait , se fissurait se craquelait : des nuages.. Alors tout à coup, un même temps que les cieux d'azur, un soleil brillait au-dessus des Monts Verts, des forêts de bambous, des ravins profonds où çà et là se devinaient les toits en tuile derrière des temples. ,
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Devant mes yeux se déroulait la mutation d’un monde dont le plus frappant était encore l’évolution des bambous.

Si en bas, les Bambous de Compassion, Bambous Amers ou Bambous Tachés poussaient droit et haut, avec leurs feuilles en forme d’épée noire, ici les Bambous Dragons, Bambous Roue de Phénix, Bambous Noirs, avec leur couleur encore plus foncée et leur forme plus variée, s’animaient d’une vivacité sauvage parmi les rochers ocre et, sous les coups brusques du vent, donnaient l’impression de vrais dragons ou de phénix.

Aussi leur plainte était-elle différente car le frottement de leur feuillage dense et dur produisait un bruissement aigu et métallique.

(P. 163)
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Nous respirions des mêmes poumons, nos coeurs battaient en un seul, j’étais en elle et elle en moi, comme deux rivières se réunissent. Surtout je ressentais son corps, ses plaisirs à elle…

Ainsi tous les deux nous nous confondions avec le ciel, la terre l’Univers.

Sans fin, nous sentions la soleil avancer à travers les nuages, les nuages flotter dans le vent, le vent caresser la montagne, la montagne nourrir des milliers de plantes, et des milliers de plantes fleurir...

tout existe en nous et nous existons en tout.

(P. 179 et 180)
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