Le nuage radioactif

A la fois road-trip père et fils (à la poursuite du nuage), roman écologique, humain, catastrophe, apocalyptique (et finalement post-apocalyptique)...

L'auteur joue avec les codes du genre, mélant la projective fition à la dystopie...
saupoudrée de quelques touches de "fantastique".

Toutefois, il ne faut pas s'attendre à un roman répondant aux codes stricts de ces genres...
Plutôt à une étude des personnages vivant ce virage que va prendre leur vie.

D'ailleurs, on se demande plusieurs fois où l'auteur veut en venir
(le début fait penser à de la littérature générale)
avant de comprendre progressivement par touches successives dispersées au grès du récit.

Des personnages bien campés, pas de héros, juste des êtres ordinaires, pas forcément bons ni tout à fait mauvais... et déjà touchés sans le savoir par la "radioactivité noire"...

Un style fluide au service d'une stuture parfois surprenante
(l'auteur reconnait une forte libertée structurelle laissée par son éditeur..)

Le petit bémol viendra de certains passages relevant du "remplissage" à anglo-saxonne
(pas beaucoup, mais quand même...) certains qui auraient pu être plus condensés,
et ce mélange des genres voulant berner le lecteur, qui au final laissent tout de même un peu sur notre fin...

L'absence de réponse à certains passages y est pour beaucoup...

Plaisant à lire, ce roman en déroutera plus d'un par son côté "surréaliste"...
mais laisse un arrière goût... d'inachevé ?

Cela-dit, c'est une expérience intéressante.

J'avais beaucoup aimé "La Chambre à remonter le temps", et j'ai retrouvé ici le "ton" et les idées de l'auteur.

Ici aussi, on suit un homme un peu désabusé, qui tente ou a tenté de s'intégrer socialement, mais qui finalement décroche, franchit certaines lignes. Ici aussi, cet homme est au contact de quelque chose de mystérieux, dont on ne sait pas vraiment au début (ni à la fin...?) s'il est bénéfique ou maléfique.

J'ai beaucoup aimé la description de la relation père-fils, et surtout, le personnage de l'enfant est vraiment réaliste et touchant. Loin d'être caricatural, il est un véritable enfant, tout à tour perdu, confiant, malin, capricieux, aimant...

J'avoue en revanche ne pas avoir saisi le sens de l'obsession du héros pour le compositeur Aaron Copland (peut-être aurais-je dû écouter la bande-son proposée à la fin du livre, mais justement, elle est indiquée A LA FIN !)

En résumé, si vous ne cherchez pas spécifiquement un livre d'anticipation sur une catastrophe nucléaire, je vous conseille cette lecture, et sinon, du même auteur, "La Chambre à remonter le temps".

Un roman sur le nucléaire ? Oui et non. Oui parce que l'histoire se déroule près de la centrale de Chinon, oui parce que le nuage est là, omniprésent, oui parce que la centrale irradie le roman...Non parce qu'il s'agit aussi de drames humains, sublimés par la catastrophe en cours...
Un roman assez curieux, avec des fausses pistes la livreuse de journaux , des incertitudes que devient Camille ? . C'est bien écrit, assez facile à lire. Avec la centrale, Benjamin Berton se livre au récit de la chute d'une civilisation, au travers de l'histoire de Denis et de Roch. Tout semble surréaliste, tout est diffus, invisible. le drame se noue et semble implacable. C'est peut être la grande réussite de Berton, d'être capable de translater sur les humains les effets pernicieux, invisibles, irréalistes et pourtant bien réels de la radioactivité, du nuage radioactif.
J'attendais pourtant plus sur le nucléaire en tant que tel, sur le fonctionnement d'une centrale, sur le déroulement d'une catastrophe et ses conséquences. C'est la seule limite que je mets à ce roman, qui ne s'attache pas à montrer les causes, mais plutôt les conséquences.

Voilà plus d'une semaine que j'ai terminé ce livre de Berton, et que je me sens prêt à en faire une critique. C'est que l'histoire est assez déconcertante, on pense se plonger dans une histoire apocalyptique, mais c'est bien plus que ça. Il est question ici de liens père-fils, de ce que l'on transmet à ses enfants, pour qu'ils affrontent le monde en tant qu'adultes.

L'histoire est proche de la fable, du conte, avec quelques pointes de "réalisme magique". On sent aussi en filigrane la critique de la société capitaliste/de consommation, et où elle nous a conduit... (liens familiaux fragiles, remise en cause de la tradition, etc).

C'est réellement un livre bizarre, qui est parfois malsain à cause de cette ambiance propre à ces moments de transition...On sait que quelque chose se trame, mais on ne peut pas le définir réellement, ni savoir quel degré d'intensité il aura... Un peu comme la situation actuelle d'ailleurs...

Ce qui m'a étonné le plus, c'est l'absence de ce livre dans les médias. Je ne me l'explique pas. Je pense qu'il gagne a être connu, et je serai ravi de pouvoir échanger sur l'interprétation du roman avec d'autres !

Voilà un roman bien singulier qui nous entraîne sur les pas de Denis Caplan. Celui-ci vient de retrouver son fils qu'il connaissait à peine et qu'il redécouvre à l'occasion de quelques jours passés ensemble aux alentours de Chinon. Cette promenade d'apparence bucolique prend rapidement une tournure plus inquiétante : Denis a dérobé de l'argent à son dernier employeur qui a lancé un détective privé à ses trousses, on ne sait pas non plus exactement ce qu'il a fait à la mère de son fils et il poursuit lui-même un mystérieux nuage bleu, émanation semble-t-il de la centrale de Chinon.
L'auteur nous intrigue en multipliant les fausses pistes jusqu'à la dernière page. Et l'on est bien en peine de catégoriser ce livre : polar, tragédie familiale, roman d‘anticipation ? Toujours est-il que le lecteur, une fois mordu à l'hameçon, ne décrochera plus et se fera ainsi mener par le bout du nez sans parvenir à deviner l'issue de cette histoire, qu'on espère pure fiction…