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EAN : 9782313004845
166 pages
Chemins de tr@verse (28/01/2014)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Beau, intelligent, sensible. S'il fallait trois mots pour caractériser ce recueil, ce seraient ceux-là. Carole Dailly touche au coeur, sans misérabilisme, avec humour. Chaque nouvelle est une découverte, on l'attend, on la craint car, dès la première, on a été touché. Beauté du quotidien, celle que l'on ne voit plus, ou sujet sensible, Carole Dailly est passée maître dans l'art de la défamiliarisation, qui, comme le réclamait Brecht, nous fait enfin ouvrir les yeux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tout d'abord, je suis allée jeter un oeil sur le site de "bouquineo.fr", que je ne connaissais pas, et qui est l'e-librairie des chemins de traverse ; j'ai apprécié la constance de leurs couvertures, cette présentation recherchée où d'un seul coup d'oeil, le lecteur peut se faire une idée de ce qui s'offre à lui.
Thématiquement, "le poids de la brindille" s'inscrit donc dans la catégorie "nouvelles" en haut à gauche (ok) et dans la collection "désirs" en haut à droite (là, je suis un peu moins d'accord...).
Mais venons-en au fait : le poids de la brindille, c'est comme une plaquette de chocolat qu'on a longtemps attendue, qu'on ouvre un soir en se disant qu'on n'en laissera pas une miette... au début, c'est du bonheur total, l'extase, et puis on s'habitue, et puis on se lasse, et on finit passablement écoeuré :-(
Je me suis tout d'abord laissée séduire par cette écriture simple et fluide, et surtout par ce qu'elle contenait : beaucoup de poésie, un rapport à la nature fait d'échanges et de signes, une simplicité explicite dans le va-et-vient du quotidien... Ces scènes de vie, ces nouvelles qui sont plutôt comme des toiles, des portraits, des descriptions d'une peinture dont on se plairait à imaginer l'instant juste avant, l'instant juste après, bref, au début cela m'a plu. Mais assez vite, le style devient lassant : d'abord à cause d'une mise en scène typographique insupportable : changements de police à brûle pourpoint sans aucune raison (enfin, je ne l'ai pas comprise en tout cas!!!!) et qui m'a même empêchée de lire jusqu'au bout les lettres à son père de la fin du bouquin ; ensuite, un art de la nouvelle non maîtrisé (les chutes ne révèlent rien, à part une, celle du chien au bureau de tabac); pour finir, une similitude prégnante (cela peut être une qualité!) qui habite chaque page, chaque personnage. L'autobiographie point, puis envahit tout : cela doit être très émouvant pour les amis et proches de l'auteur de lire ces confidences.... mais pour le lecteur lambda, cela ressemble plus à une écriture cathartique qui n'a rien à faire là, un journal intime qu'on expose, une solitude qu'on prend en pitié. Cela fait plusieurs fois que je lis des choses sur des enfants qui écrivent sur la mort de leurs parents pour s'en libérer, et définitivement, il n'y a pas 36 façons de le faire : soit on chougne dans son coin et on écrit sa peine et son chagrin (c'est le cas ici), soit on écrit le plus possible pour ne pas perdre tous ces souvenirs (Jardin), soit on transforme, on transfigure pour faire son deuil (Mathieu).
Un peu déçue donc... le titre était prometteur, le style n'est pas inintéressant, mais l'écriture est encore, je crois, très immature. Merci à masse critique de m'avoir fait découvrir cette auteur et ces éditions en tout cas!
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" Rapprochez-vous de la nature, essayez de dire, comme si vous étiez le premier homme, ce que vous éprouvez, ce qui est pour vous objet d'amour ou de perte.
Si votre vie quotidienne vous paraît pauvre, ne l'accusez pas. Accusez-vous plutôt, dîtes-vous que vous n'êtes pas assez poète pour en convoquer les richesses."
(Rainer Maria-Rilke- Lettre à un jeune poète)
Je ne sais pas si Carole Dailly a lu Rilke, mais elle suit son conseil !
Tant de gens écrivent pour nous entretenir de leur nombril.
Carole Dailly nous parle de nous. Elle possède, chose rare, le don de sympathie.
Sa plume légère, en apparence facile, car ses textes sont très travaillés, vous chatouille l'âme et le coeur pour vous faire sourire ou vous émouvoir.
Un auteur salutaire à découvrir et à faire connaître.
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Le poids de la brindille est un livre que j'ai gracieusement reçue après ma participation à Masse Critique sur le site de Babelio. Et ce fut une bonne surprise.

Déjà faut-il savoir que ce livre est un recueil de nouvelles, mais pas exactement comme je les aime. Il n'y a pas de chute, les histoires ne demandent pas beaucoup de réflexion sur la fin et il se lit avec facilité, le style d'écriture est très agréable, avec un vocabulaire riche. Pour ma part, ce qui me plait le plus dans les nouvelles c'est que ces histoires sont courtes (parfaites pour commencer la journée dans le métro) et que l'on peut choisir n'importe qu'elle histoire dans n'importe quel ordre.

Il n'y a pas de suspense, pas de grandes surprises mais quand on décide de lire ce livre il faut partir du principe que ce sont des moments de vie de personnes ordinaires. Les thèmes les plus récurent sont la maladie, la mort, l'innocence, la réflexion et l'amour. Chaque histoire à son « histoire » son lot d'épreuve, et permettent d'essayer de comprendre certaines épreuves de la vie. Elles ne sont pas assez longues pour que l'on puisse s'attacher aux personnages mais justement, il n'y a pas de tristesse, pas de larmes, mais beaucoup d'émotions. Il laisse à réfléchir, à relativiser parfois et même s'il ne constitue pas le meilleur livre qu'il m'eut été permis de lire, ni le plus palpitant, je dois quand même avouer qu'aucune histoire ne m'a déçue.

Donc tout ça pour dire que, si vous chercher action, romance, passion et larmes, ne le lisez pas, mais si vous aimez les nouvelles, que vous voulez passer un bon moment, vous détendre, être émus et partager avec les personnages quelques moments clé d'une vie, alors ne vous retenez pas, parce qu'il mérite d'être lu.
Lien : https://lemoineauborddelamer..
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Des nouvelles sur le deuil, la vieillesse, la maladie, la mort... Oui, mais aussi la vie, profiter des petites choses, des personnes qui restent, des enfants, des petits-enfants.
Merci Babelio de m'avoir permis de découvrir ce recueil, les textes en sont simples et poignants. Les univers quotidiens, les personnages proches de nous : ce pourrait être vous et moi, pas d'esbrouffe, uniquement des mots justes.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Extrait du récit QUARANTE JOURS
1er réveil après ta mort

Papa,
L’air est frais, le fond de l’air humide, le « fond de l’air » : étrange expression…
C’est un matin sans soleil et d’une grande clarté, avec des nuages pâles et immobiles, pâles et immobiles comme moi probablement.
J’ai dans la tête un champ de fleurs où tu m’avais conduite, je n’en avais jamais vu de tel. Nous nous sommes arrêtés, nous avons contemplé le cadeau, inespéré, éphémère, radieux comme toi probablement.
J’ai dans la tête une forêt clairsemée, sur les hauteurs d’un plateau venté. Des troncs noirs et nus, comme calcinés, dressés dans un bout d’immensité. Nous avons marché, côte à côte, dans un silence recueilli et attentif, comme moi probablement.
J’ai dans la tête une route qui défile au milieu des bois et des prés, de temps en temps une buse s’envole et croise notre trajectoire, c’est à qui la montrera à l’autre. On suit son vol ample, majestueux et solitaire, comme toi probablement.
J’ai dans la tête une barque qui grince, un fleuve calme et profond, un air humide et frais, les rames plongent et remontent, le clapotis est doux, léger et limpide, comme moi probablement.
J’ai dans la tête une danse à tes côtés, nous sommes légers, l’air nous porte, nous élève, nous croisons les oiseaux, nous avançons sans effort, juste un peu moins vite qu’eux, ils restent à distance mais ils ne s’effarouchent pas, le haut air sent vif comme une terre lavée par la pluie et il est accueillant, tu poses ta main dans mon dos et tu m’apprends à voler.

Carole’s Wounded heart on earth
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Citation prise dans la nouvelle "Présent", à propos des personnes âgées atteintes d'une maladie de la mémoire.
"Mais non. Il y a en lui, là où la peau devient esprit et l'esprit cellules, un cœur pétri d'un terreau douloureux, de sillons vertigineux ; qui ne se laissent nommer.
Sa maison s'est réduite à une seule chambre, et à un couloir blanc qui mène au réfectoire, et les murs blancs sont consolés de fleurs peintes, on peut les regarder à loisir tant on y marche lentement.
Ce cerveau hors du temps qui recherche son âge, ce regard anxieux scrutant une réponse dans tout, dans les visages et dans le paysage, un paysage à redécouvrir chaque matin, transformé sans cesse par des brumes inconstantes ou par la nuée d'un regard qui s'absente, c'est le lot commun, ici.
Cette voix qui se parle pour se vérifier, ce corps qui se tremble pour connaître encore, bénie et sacrée, la sensation d'un corps...
Cet esprit endeuillé qui se souvient d'un mort mais plus de qui pleurer ; les cellules déjà sèches dont il est le linceul ne peuvent le lui souffler..."

http://www.bouquineo.fr/products/le-poids-de-la-brindille
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