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Denis-Armand Canal (Traducteur)Michael Larvey (Illustrateur)
EAN : 9782732431185
168 pages
Editions de la Martinière (07/02/2004)
4.06/5   8 notes
Résumé :
Provocante ou romantique, homosexuelle ou hétérosexuelle, la représentation de la sexualité avait à Rome un vaste public. L'art érotique romain était d'une infinie variété, pouvant aller des simples lampes à huile en terre cuite jusqu'aux vaisselles d'argent ciselées. Ces œuvres d'art sont longtemps restées cachées dans les réserves des musées car considérées comme pornographiques. C'est à travers une analyse sociologique pertinente qu'elles nous sont aujourd'hui dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Quels étaient les moeurs sexuelles des Romains à l'Antiquité ? Pourquoi affichaient-ils tant de représentations artistiques de rapports sexuels dans leurs demeures et quelles en étaient les significations ?
John R. Clarke, professeur d'histoire de l'art à l'université d'Austin, au Texas, s'est penché sur la question à travers les vestiges de cette époque. Si le sujet peut sembler déroutant, voire prêter à sourire, le documentaire qui en résulte est tout à fait passionnant.

Il nous propose, à partir de peintures (notamment de la Maison des Mystères à Pompéi), de sculptures, d'amulettes ou encore de poteries diverses, de tenter de comprendre la représentation de la sexualité des romains (de 100 av. J.C. à 250 apr. J.C.), et de nous affranchir de la vision judéo-chrétienne que nous en avons pour mieux en percevoir les codes, qui sont parfois surprenants.
Nous apprenons ainsi qu'une sexualité épanouie était une bénédiction divine, et que les romains ne s'attachaient pas aux différences entres hommes et femmes en matière de plaisir (les termes "homosexualité" ou "hétérosexualité" n'existaient pas). Chacun faisait comme bon il lui semblait, du moment qu'il s'agissait d'un individu de situation sociale inférieure. Car finalement, aucune égalité ne régnait dans ce domaine : les Romains bien-nés faisaient ce qu'ils voulaient avec leurs esclaves hommes ou femmes (considérés comme du mobilier de leur demeure) ou des individus plus jeunes, mais il était mal-vu d'avoir ce type de rapport entre citoyens d'une même classe sociale.
Plus étonnant encore, les représentations picturales sexuelles avaient des fonctions qu'on peine à imaginer aujourd'hui : prouver sa catégorie sociale (il était bien vu d'avoir des tableaux représentant des scènes sexuelles socialement acceptées dans sa domus), éloigner le mauvais oeil (notamment dans les thermes, lors du déshabillage, il fallait rire pour éloigner le mauvais oeil dû aux convoitises) ou encore faire rêver ceux qui fréquentaient les lupanars. Car, et c'est encore une chose qui peut étonner, les lupanars n'étaient absolument pas les maisons closes propres et luxueuses qu'on peut imaginer et qui sont souvent représentées dans les films. Les Romains riches avaient leurs propres esclaves pour accomplir leurs désirs, donc seuls les classes inférieures fréquentaient ces établissements, de fait peu onéreux pour les attirer. Lorsqu'un coït coûte le prix d'une coupe de vin, le lecteur d'aujourd'hui comprend mieux que les luxueux lupanars étaient en réalité d'obscurs bouges sans lit ni coussin...

Je m'arrête là, car je pourrais vous en faire un exposé beaucoup plus long si je m'écoutais. En résumé : un livre étonnant, très documenté et qui nous pousse à mettre de côté notre façon de penser la sexualité aujourd'hui pour comprendre les moeurs de cette époque.
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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La sexualité Romaine avait ses limites - comme ses exagérations ou ses licences, mais les auteurs semblent plaider pour une sexualité débridée, qui s'attacherait à toutes les classes et à toutes les époques. Or, nous savons, pour nous être plongés dans les oeuvres des plus grands auteurs, que la sexualité ou la libération sexuelle a varié, et que la "pudeur" romaine, chez les femmes, et le décorum, chez les hommes, étaient de rigueur pendant de longs siècles. Ce n'est pas parce que l'on a découvert des fresques ou des vases représentant des scènes érotiques que l'on peut affirmer qu'ils étaient le reflet des us et coutumes du peuple romain. Les débordements sexuels des empereurs romains, pour la plupart déments et pervers, ont contribué à cette image complètement farfelue de cette société où choquer la pudeur et la gravité du peuple romain était passible d'exil.

Les poètes qui ont chanté l'amour l'ont chanté avec élégance et lyrisme ; Ovide s'est vu condamné à l'exil pour avoir écrit "Les amours". Certes, les raisons politiques ont aussi pesé sur certaines condamnations et celle d'Ovide en particulier; si l'on aimait les plaisanteries légères, ces sortes de jeux littéraires assez innocents, par exemple à l'époque de Pline le Jeune, en revanche le même décorum qui s'imposait interdisait de pousser le bouchon un peu loin, et l'on voit mal des honnêtes citoyens avoir chez eux des fresques érotiques qui auraient pu gêner la pudeur des matronae et des jeunes filles de bonnes familles. Dans ce genre d'écrits, je préfère les livres de Paul Veyne, qui est le spécialiste "mondial" de la Société Romaine, et qui n'écrit pas pour se faire un public d'excités permanents, mais pour un public avisé et désireux de connaître profondément la mentalité et les coutumes Romaines, même quand il s'agit d'un sujet tabou, la sexualité.
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