AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791035320331
296 pages
La Geste (06/04/2023)
4.33/5   15 notes
Résumé :
Lorsque Rachel, trentenaire citadine, part quelques jours en vacances dans la maison familiale en Charente-Maritime, elle ne s’imagine pas qu’une visite anodine à sa grand-mère Louise, atteinte de maladie d’Alzheimer, va faire ressurgir les événements douloureux du passé liés à la Seconde Guerre mondiale et à la guerre d’Algérie.
Que s’est-il passé dans ce mystérieux village de la Vienne pendant la guerre ? Pourquoi Louise n’a-t-elle pas élevé ses enfants av... >Voir plus
Que lire après Le temps des roses - Secrets de famille en PoitouVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
4,33

sur 15 notes
5
10 avis
4
2 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
La Famille , vous savez , ce clan , cette tribu qui , lorsqu'elle a refermé sa porte ne se donne plus à voir , mais déroule entre ses membres ce lien inaliénable qui n'appartient qu'à eux .Les masques sociaux tombent , tout comme les sourires de façade , les accents conventionnels aussi .Plus de vie sociale au sens propre du terme .Les langues se délient , ou pas .Se déversent l'amour , la fierté tout aussi bien que les rancoeurs refoulées , les jalousies ... Ah , ces repas de Noêl où , coupe de champagne aidant , libre court peut être donné , ou pas , à un déferlement d'embrassades ou ...de haine ."Famille je vous hais " , disait Gide , " famille je vous ai " s'exclamait Bazin . Source de nombreux évènements , la famille a toujours inspiré les auteurs de toutes èpoques :la famille , vous savez , cette entité qui se fissure souvent mais cache à la face du monde ses secrets les plus inavouables ..C'est qu'elle reste fière la famille et sait se taire , s'enfermer dans un mutisme d'autant plus fort qu'il touchera même ses membres .Seule la mort , parfois , pas toujours ,pourrait libérer les consciences ...ou emporter les secrets .
Isabelle Santoire a relevé un sacré défi , prendre , à sa manière , avec son regard , un chemin ardu , balisé par Hugo , Proust et autres .Une bonne fée a placé son livre entre mes mains et j'avoue , j'avoue avoir oublié les noms prestigieux que j'ai cités pour suivre les pas d'Isabelle .J'en suis heureux .
Louise est en train de s'éteindre doucement lorsque sa petite fille , Rachel vient combler un long temps d'absence pour accompagner sa grand -mère dans la préparation de son dernier voyage . La jeune fille est curieuse , la maison des roses , véritable pivot de ce superbe récit , est facétieuse , libérant avec parcimonie quelques traces énigmatiques d'un passé obscur ...
Quant à Emma , vous ferez trés vite sa connaissance puisqu'elle " ouvre " le roman par un prologue d'une remarquable force émotionnelle .J'en ai déjà trop dit , on ne peut pas priver le lecteur de ces presque 300 pages d'émotions qui , sans pathos mais avec une précision chirurgicale impeccable , plonge dans les entrailles familiales des trois femmes .
Isabelle Santoire n'a sans doute pas la prétention de rivaliser avec quiconque mais j'avoue avoir lu tellement de livres décevants et fades sur le sujet , ( Des noms ? ça va pas ? ça ne se fait pas ! ) ,que je m'octroie le droit de dire à Isabelle combien , en me rappelant certains épisodes de ma vie , enfouis désormais dans mon moi profond , elle a atteint un niveau d'analyse particulièrement fin et juste .
Vous l'avez compris , j'ai été séduit par ce récit qui , bien que trés émouvant ,n'en contient pas moins une trés belle note d'espoir ( mais , chut ! )...
Il y a , dans ce récit , beaucoup de sensibilité , non seulement envers les gens mais aussi pour une région dont l'autrice nous livre quelques aspects et , surtout , de cette maison des roses , omniprésente , refuge , asile , lieu de rencontres , de vie , bref , une maison de famille .
Si vous aimez les belles histoires sans mièvrerie ,la quête de sérénité , d'harmonie dans les épisodes tristes ou heureux de ceux qui vous entourent , ce livre ne vous laissera pas indifférents .
Moi ,mais je ne suis peut être pas complètement objectif , je me comprends , " se retrouver " dans un roman n'est pas moralement anodin ,j'ai eu beaucoup de mal à quitter ces personnages , cette maison , cette région ...
J'ai attendu 2 jours avant de me lancer dans ce commentaire , c'est dire .Merci beaucoup, Isabelle .
Allez , à bientôt les amies et amis et , comme je l'ai toujours affirmé , je n'ai pas toujours raison mais ...j'ai mes raisons .
"Famille, je vous aime ..."
Commenter  J’apprécie          558
Mon roman pépite
Après l'avoir lu 2 fois, je vous le présente, de mon point de vue parce que vraiment il faut le lire et s'en imprégner, je veux que ce roman dépasse les frontières poitevines, alors je le mets en avant.
J'aime ce roman…
Non parce qu'il est écrit par une amie des années collèges Isa Santoire
Non parce que je suis originaire du marais poitevin
J'ai aimé ce roman parce qu'il est à a fois poétique, nostalgique et bucolique comme à la "Paul et Virginie".
Roman à 3 voix, de 3 femmes Louise, Emma, Rachel, 3 générations, 3 regards et une maison qui, vous le découvrirez, à mon avis tient quasiment un rôle.
Ce roman se compose de "récits de vie" qui retracent l'histoire d une famille malmenée par des non-dits, des secrets comme on en retrouve dans toutes les familles marquées par "la sale guerre"
Une histoire où l'on sent l'importance, voire l'urgence d'arrêter le temps pour prendre ce temps de dérouler les fils des vies passées afin de retisser l'histoire de ces 3 générations de femmes et refaire du lien entre le passé et le maintenant. Car, je cite "Comment comprendre son histoire familiale sans la connaissance du passé?"
C 'est un roman de la résilience où on retrouve le souci de transmission intergénérationnelle de toutes ces "petites" histoires de la Grande Histoire avec ces "sales souvenirs" de la tragédie de la grande guerre et ses répercussions dans la mémoire de ceux qui l'ont vécu, subi et qui aimeraient oublier.
L'oubli comme leitmotiv avec cette problématique du temps qui passe, de la vie et de la mort, intrinsèquement et inexorablement liées, et cette maladie ,si singulière, qu'est Alzheimer et qui parle de la mémoire qui s'effrite et donc oublie.
Alors,
Comment ne pas oublier? ou plutôt comment palier à l'oubli? Comment faire pour transmettre la Mémoire quand la mémoire lâche? Donc, Transmettre mais comment?
L'écrit à travers un "journal de bord", des lettres, des cartes, des photos. Et oui, comment immortaliser? L'idée me rappelle le livre de Melissa da costa, "tout le bleu du ciel" (garder un trace).
Je ressens en filigrane la nostalgie, la tristesse de ces douleurs enfouies qui hantent les mémoires comme "des fantômes du passé".
Et puis, il y a l'amour, y compris filial, sujet tellement sensible qu'il est difficile de parler sans trémolos. C'est un coup de génie Isa de l'écrire, le parler avec autant de beauté et de subtilité.
Roman intimiste où ces femmes subliment leurs souffrances malgré le tragique des vécus pour en faire une belle histoire.
A ma 1ière lecture, des mots me sont arrivés: touchant, résilience, et "oui, ne jamais oublier" ce que nos ailleuls ont traversé,
n'oublions pas qu'ils vieillissent, qu'ils ont une histoire de vie, de choix où ils ont tout simplement fait comme ils ont pu avec les moyens qui étaient les leurs dans la tourmente, ce qui absout de tout jugement. Ecoutez les simplement, même dans leur silence, ils ont un passé. Un jour, ils partent, comme nous nous partirons... Alors comment les accompagner? et parfois comment leur pardonner? car c'est aussi ne histoire sur le pardon.
Le lien d'amour, mot difficile à accepter quand on a le sentiment de ne pas avoir été aimé, pourtant c'est un besoin vital de le savoir pour pouvoir mieux se construire, parfois même, se re-construire et avancer.
Chacun d'entre nous, selon sa génération, peut se retrouver dans l'histoire de chaque personnage.
Je pose mon analyse mais je ne dis rien du contenu de ce roman parce que je vous conseille de vous y plonger et de vous laisser porter par le travail de tisserand d'Isa Santoire mais aussi d'une de ces femmes.
Et enfin, une dédicace pour ma belle Amie
Comme je te l'ai dit, je t'ai reconnu (à travers Emma), la ténacité d'une jeune fille qui a grandi femme mais demeure, dans mes souvenirs, cette bonne élève, discrète, qui ne faisait rien pour se faire remarquer. Avec une richesse culturelle, qui s'intéressait à tant de choses, ta sensibilité, ta douceur, ta gentillesse et déjà, tes premiers écrits...
Pour moi tu as toujours été singulière, je t'aimais comme tu étais et aujourd'hui tu es restée la même mais maintenant tu oses et tu t'affirmes.
Bravo
Je garde pour nous ce que l'on a échangé, cela nous appartient..
Commenter  J’apprécie          41
J'ai découvert le temps des roses sur le site Simplement Pro et avant tout, je tiens à remercier l'autrice, Isabelle Santoire, d'avoir accepté de me le confier.
Cette lecture a été pour moi une plongée dans un univers fait de douceur et de poésie, presque un paradoxe face à la rudesse de certains événements relatés.

Le temps des roses, Secrets de famille en Poitou, porte bien son titre. Nous allons y faire connaissance avec trois femmes, trois générations d'une même famille. A trente ans, Rachel est une jeune femme dynamique et investie dans son travail. Au détriment parfois de sa vie privée. D'ailleurs ses relations avec sa mère Emma ne sont pas toujours simples.
Cette dernière a récemment dû placer sa propre mère, Louise, atteinte de la maladie d'Alzheimer, en maison de retraite. Elle ne pouvait tout simplement plus assumer seule la responsabilité de la malade, mais cette séparation est pour elle un déchirement, qui fait remonter les souvenirs douloureux.
Lorsque Rachel ressent le besoin de renouer avec les racines familiales en se rendant dans la maison de Louise, elle ne s'attend pas du tout aux découvertes qu'elle va faire.

Connaît-on vraiment ceux qu'on aime? Les événements tragiques doivent-ils être tus pour pouvoir avancer dans la vie? Peuvent-ils réellement être oubliés, ou influencent-ils toute notre vie nos choix et nos relations?

Dès le début, le roman a touché en moi une corde sensible. La scène du placement de Louise en Ephad m'a profondément touchée, alors même que je ne connaissais pas encore son histoire ni celle d'Emma. Mais la détresse de cette dernière m'a frappée en plein coeur. Qu'il est difficile, ce choix du renoncement. Ressenti comme un abandon, alors même que l'on n'a plus le choix. Dès lors j'ai éprouvé une grande empathie pour le personnage d'Emma, qui ne m'a plus quitté de tout le roman. Sa fragilité, son besoin de solitude, en font un personnage que l'on a envie de protéger.

En comparaison, j'ai ressenti moins d'attachement pour Rachel, même si je dois dire que son évolution tout au long de ses recherches sur sa famille est très réussie.
Quand à Louise, elle est à la fois l'absente et celle qui marque tout ce roman. La découverte de sa vie et de ses secrets par Rachel rythme le roman comme une enquête, et marque le lecteur en provoquant ses émotions.

Les recherches de Rachel dans ce passé familial étaient peut être un peu faciles, mais c'est qu'au fond, il n'est pas là, selon moi, le propos principal du roman. Ce sont les liens entre ces trois femmes, le poids des non-dits qui fausse les relations, l'importance du passé dans la construction du présent, l'importance de la transmission face à l'oubli.

Il y a quelque chose de très introspectif dans ce roman, que je ne saurais expliquer. L'histoire de la famille de Rachel n'a absolument rien à voir avec la mienne, mais elle suscitait en moi des réflexions sur mes propres liens avec mes proches. Il faut dire que l'autrice réussit parfaitement à nous impliquer auprès de ses personnages. Je ressentais le besoin de ne pas brusquer ma lecture, de faire des pauses et juste, réfléchir à ce que je venais de lire.

Alors merci encore à l'autrice pour cette découverte, merci d'avoir écrit un roman qui sait toucher ses lecteurs en plein coeur.
Commenter  J’apprécie          30
Je n'avais jamais ressenti autant de compassion qu'après la lecture du premier roman d'Isabelle Santoire "Le temps des roses".

"Le temps des roses" est un roman historique, intergénérationnel et poignant abordant avec des mots simples et forts à la fois la maladie d'Alzheimer, une sorte de fléau qui détruit moralement des familles, mais qui peut aussi les briser au sujet des décisions à prendre pour le proche malade. J'ai vécu personnellement avec cette maladie dans ma famille paternelle dont l'Alzheimer de mon grand-père s'est dégradé à la mort de ma grand-mère, le menant à une mort certaine l'année suivante. Dans ce roman, Louise, grand-mère de Rachel et mère d'Emma, est atteinte de cette maladie. Un jour de vacances, Rachel lui rend visite, une visite qui va chambouler sa vie présente et future mais qui va également chambouler ses rapports avec sa mère, Emma. Sacrifices, patience, prendre sur soi et culpabilité permanente sont le quotidien permanent des accompagnants et aidants des personnes malades de la maladie d'Alzheimer.

Le passé nostalgique et mystérieux de Louise va refaire surface par le gré de ses souvenirs passés remémorés par la maladie via une enquête menée par Rachel qui veut comprendre ce qu'ont vécu Louise et Emma auparavant, durant le contexte de guerre (seconde Guerre Mondiale et guerre d'Algérie), mais aussi découvrir son histoire familiale.
Au fil des témoignages, des rencontres et des visites à sa grand-mère, Rachel va assembler les morceaux tel un puzzle. Elle va aussi faire des rencontres qui vont la marquer à jamais, peut-être une idylle amoureuse ?

Emma et Louise partagent l'enquête de Rachel, principalement à travers des lettres plus que touchantes avec nous comme si on l'accompagnait, ce qui nous rend encore plus proche d'elles, de leur famille et des personnes que Rachel va rencontrer au fil des jours.

"Le temps des roses" mérite plus de chroniques et de lecteurs. C'est un coup de coeur émotif que je souhaite partager avec vous. Un grand merci à Isabelle Santoire pour son chaleureux envoi.
Commenter  J’apprécie          30
Un très beau livre à découvrir !

Rachel, la trentaine, décide de partir en vacances dans la maison de Louise, sa grand-mère, désormais vide.
Emma, sa mère, a été contrainte de placer Louise, atteinte de la maladie d'Alzheimer, en maison médicalisée.
Lorsque Rachel rend visite à sa grand-mère à l'ehpad, celle-ci la confond avec sa propre fille. Cela va pousser cette dernière à faire des découvertes bouleversantes sur sa famille.
Quels secrets sa mère et sa grand-mère ont-elles cachés depuis tant d'années ?

Rachel nous entraîne alors dans son enquête familiale qui ne nous ménage pas en événements douloureux...

J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture !

L'écriture est douce et poétique.
Les thèmes abordés sont traités avec justesse.

J'ai été très touchée par les principaux personnages, ces trois femmes, mais plus particulièrement par Emma, qui m'a bouleversée. Une femme qui semble fragile et pourtant si forte. Son enfance douloureuse alors même que sa mère n'a pas eu d'autres choix que celui qu'elle lui offre.
Et par Louise, qui m'a touchée en plein coeur. Par son chemin de vie bouleversant, par toutes ces épreuves endurées pendant la seconde guerre mondiale.

J'ai eu grand plaisir à decouvrir ce roman, qui frôle le coup de coeur.

C'est une lecture émotionnellement forte qui nous plonge dans l'horreur des guerres que je vous invite à découvrir !
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Moi qui aime tant la douceur et prendre le temps d’apprécier chaque instant… Vivre au rythme des saisons, s’émerveiller de chaque étape de la nature qu’elle soit en bourgeon, épanouie, en sommeil, admirer ses multiples couleurs que ce soit les feuillages, le ciel ou la terre.
Et, toujours comme Miró, je ressens au plus profond de ma chair et de mon âme « la musique qui émane des fleurs minuscules », l’infinie poésie des pétales douces et délicates comme de la mousseline de soie, des bourgeons fragiles, des gouttes d’eau gelées, des feuilles mortes multicolores [...]
Commenter  J’apprécie          00
Quand la vieille femme parlait de lui, elle avait les yeux qui brillaient.
Elle raconta qu’elle l’avait connu à la Libération et elle était très admirative de ce qu’il avait pu faire pendant la guerre. Elle narra quelques anecdotes et Rachel sentait bien que c’était cet amour-là qui la faisait tenir encore et lui donnait envie de perpétuer la mémoire de son époux. Cela la rendit un peu triste car elle se dit qu’elle n’avait jamais connu ça pour quelqu’un et qu’elle ne le connaîtrait peut-être jamais.
Commenter  J’apprécie          00
J’aime cette impression d’intemporalité lorsque je me promène en forêt, au bord de la mer, ce retour aux sources primitif et vital. Dans ces moments-là, je ne suis plus qu’une femme issue d’une lignée d’hommes et de femmes, un être de sang, d’eau et d’air, immuable, éternel et mortel, sans identité, transmettant le fl ambeau de ses connaissances, émotions, histoires aux futures générations.
Commenter  J’apprécie          00
"Comment comprendre son histoire familiale sans la connaissance du passé?"
Commenter  J’apprécie          40
Des êtres de chair et de sang, des sentiments, des souffrances et des joies… Des vies… Des histoires et des guerres… Des souvenirs… En découvrant ce passé, Rachel ne s’était jamais aussi sentie aussi ancrée dans la vie. Restait l’avenir. Que lui réservait-il? Il ne tenait qu’à elle de se laisser porter…
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : récit de voyageVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (23) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
599 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..