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EAN : 9782070132133
192 pages
Gallimard (31/03/2011)
3.4/5   5 notes
Résumé :
Elle avait du mal à définir le veilleur. Ce n'était ni un censeur, ni une divinité imaginaire, ni un moraliste vertueux, encore moins un flic. C'était plutôt un éveilleur car, lorsqu'il se mettait en alerte au fond d'elle-même, tout ce qu'elle percevait s'en trouvait bouleversé de façon radicale.
Dans la masse des souvenir, elle veut plus que tout traquer les quelques instants où le veilleur a pu lui apparaître, instants fulgurants et paisibles, trop vite eng... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Qui est ce troublant veilleur dont la narratrice de ce roman pressent la mystérieuse et bénéfique présence ?
Etrange roman en vérité qui suit la vie d'une femme marquée par la souffrance et les deuils et pourtant soutenue par cette invisible sentiment de ne pas être seule.
Kenneth Ring, professeur de psychologie américain a longuement étudié et analysé sous forme statistique des réponses à ces questionnaires tentant de comprendre pourquoi certaines personnes, plus que d'autres, étaient sujettes à la surgie du merveilleux dans leur vie. Il semblerait que justement la souffrance et l'isolement dans leur enfance aient développé une plus grande acuité à des dimensions ignorées du commun.

Daïmon pour Socrate, Philémon pour Jung ou veilleur pour Marie Didier, quelque soit le nom que l'on donne à cette présence, elle se manifeste dans le silence de notre égo, nous envoie des signes sous forme de synchronicités et nous signale son attention bienveillante d'autant plus qu'une connivence se crée avec elle.
Ténue pour les uns, forte pour les autres la présence de cette entité interroge. Mais ce "veilleur" n'est jamais infidèle, c'est nous qui le sommes.
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Chacune, chacun a sa façon d'interpréter une lecture. Et c'est vrai, le livre, une fois écrit, n'appartient plus à son auteur. Il prend la vie que lui suggère le lecteur. Mille démultipliée... Ce n'est donc qu'une facette de ce roman au travers de mon ressenti que je vous propose. Marie Didier, devenue au fil des rencontres et des lectures, une amie.
En 4e de couverture, on lit :

« Elle avait du mal à définir le veilleur. Ce n'était ni un censeur, ni une divinité imaginaire, ni un moraliste vertueux, encore moins un flic. C'était plutôt un éveilleur car, lorsqu'il se mettait en alerte au fond d'elle-même, tout ce qu'elle percevait s'en trouvait bouleversé de façon radicale.

Dans la masse des souvenirs, elle veut plus que tout traquer les quelques instants où le veilleur a pu lui apparaître, instants fulgurants et paisibles, trop vite engloutis par l'action, l'agitation, bref par la vie qui sait si bien étouffer la vraie vie.

Ces instants ont surgi n'importe quand, n'importe où, avec n'importe qui, et il lui faut, maintenant que le temps est compté, les retrouver, les piquer en plein vol puis les laisser partir comme ils sont venus, pour le bonheur de savoir qu'ils ont existé et ne plus voir en eux que des éveilleurs pour aujourd'hui. »

Ce Veilleur infidèle, ô chère Marie, a « fidèlement, semé ses petits cailloux »... et avec lui, en quelles profondeurs il emporte ta lectrice ! Ses petits cailloux sont semences de mots germés, échappés mais pas n'importe comment : ils ont une épine dorsale, la souffrance. Chaplet de souffrance – « cette épaisseur de chagrins fracassants » - livré avec une austérité luxuriante.

Elle.

La Sans-Nom pour mieux nous identifier à Elle qui devient Je – terriblement humaine – dans ce chant d'apothéose final à l'amour. Amour. Je et Tu, les insécables. Je sans Tu, l'inadmissible.

Et la souffrance marche avec sa doublure, l'endurance ici nommée « poignard du courage »... L'endurance va plus loin que le courage qui est son fer de lance. « Elle troque son rôle de victime pour celui de guerrier » - tu n'as pas écrit « guerrière ». L'emploi du masculin renforce la détermination. Oh nous les vivons tes mots, Marie !

Quel pur régal que ces séquences croquées à main levée, main sûre de l'artiste qui sait, toute pénétrée de la mystérieuse alchimie, celle qui capte le réel dans l'imaginaire ou vice versa (dirait Gil Jouanard) – « l'inconvenante force du réel » - Tout est à souligner dans ce livre dévoré à la hâte et puis à rebrousse page pour retrouver un instant encore là où ça transperce d'indicible – ces émois ténus qui sortent du sommeil de l'oubli « la tiédeur de la hanche »... ou « le silence des flammes » qui nous fait assister souffle suspendu au crépitement du flambeau... Et puis ces délicates aquarelles comme la plage qu'elle n'aime pas, la scène émerveillante de l'attaque des chevaux sauvages... Les eaux fortes pour dire les séjours au Yémen, en Roumanie...

Cet art de ne pas raconter l'histoire d'Elle en multipliant les éclairages par des anecdotes... Profusion du « à dire » non dit qui nous aspire vers les profondeurs du soi, le non territoire du Veilleur... Veilleur qu'en est-il de la nuit ?

Et ce chant de grâce comme un rescapé dans un champ de bataille jonché de cadavres, qui fera si pathétiquement écho à certains d'entre nous : « Ses amours étaient morts, personne ne l'aimait, elle n'avait plus de désir, même plus celui de lire les livres qui la nourrissaient jadis, mais elle sentit monter en elle comme une vague reconnaissance pour la vie qui avait fait le vide autour d'elle, pour cette vie qui lui avait repris routes ses habitudes, toutes ses joies, oui une reconnaissance pour cette vie qui la situait une nouvelle fois face à des commencements. »

Une dernière citation tellement JUSTE ! : « La réalité n'a pas de pourquoi. C'est parfois une imbécile. Elle ne connaît ni justice ni morale. C'est ainsi. »

Si je devais donner un autre titre à son livre (quoique celui-ci soit parfait) ce serait : « les silences de la beauté absolue »...

Les phrases entre guillemets en italiques sont extraites du roman de Marie Didier.
Lien : http://nananews.fr/fr/lagora..
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Une vie défile. Moments de bonheur, de douleur se succèdent. Sur la route finale, n'est-il pas temps de dresser le bilan ?

Allez, retour en arrière. Traquons le veilleur. Était-il présent dans la souffrance ? Où ? Comment ? Pourquoi ? Et dans la joie ? Que faisait-il ?
Quel silencieux veilleur ! Si taiseux qu'on le croit parfois déserteur. Mais le veilleur n'est pas sauveur. Juste veilleur. Et la vie reste la vie.

Les mots de Marie Didier sont une liqueur douce, sucrée et raffinée.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Même si les décombres masquaient la vue, même si son existence se réduisait aujourd'hui dans l'apparence des choses à presque rien, le veilleur lui montrait le chemin. Même si cela lui paraissait inatteignable, clouée comme elle l'était par l'extrême fatigue dans cette chambre, il fallait tenir l'âme en alerte.
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Doucement, en arrière du silencieux cataclysme qui la broyait depuis tant de jours, il lui sembla apercevoir, incertain et fragile, un lieu sans meurtrissure, sans contours. Il s’effaça aussitôt.
Elle l'avait aperçu.
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