C'est l'histoire d'un amour impossible. Fin du 20e siècle, dans une Arabie Saoudite où il ne fait pas bon être une femme, ou un étranger, et encore moins une femme étrangère.
C'est là qu'est arrivé Nasser, érythréen, envoyé de l'autre côté du Golfe Persique par sa mère pour lui permettre une meilleure vie que celle promise par un camp de réfugiés au Soudan. Il quitte, tout enfant qu'il est, un monde principalement composé de femmes pour un univers entièrement dévoué à un dieu que l'homme a rendu cruel, revanchard et violent.
L'auteur, érythréen lui-même, décrit bien ces contrastes entre une société rigide et dogmatique dans laquelle il lui faut survivre et la vie quotidienne où les hommes s'adonnent à pas mal de vices. Une vie dont les femmes sont exclues, enfermées dans leurs burqas ou leurs maisons. Dans ces conditions, comment tomber amoureux? Comment ne pas tomber dans les pièges de la drogue, l'alcool et la prostitution masculine?
Pour son premier roman,
Sulaiman Addonia livre une tragédie moderne, un Roméo et Juliette à la sauce Saoudienne. le récit se lit très facilement et le dépaysement est total. L'auteur est parvenu à mettre en lumière toute la complexité des relations hommes/femmes, saoudiens/étrangers, religieux/non religieux... à travers une "simple" histoire d'amour.
J'ai mis un peu de temps à m'attacher à Nasser dont j'avais un peu de mal à cerner la personnalité au début. Et au fil des pages, on finit par transir pour lui et lui souhaiter une fin heureuse même si l'on en doute fortement.
C'était une belle histoire d'amour, racontée avec une certaine forme de pudeur, dans un univers que l'on sait dangereux et fanatique. Une jolie façon d'attirer l'attention, s'il le fallait encore, sur la condition des femmes, mais pas que... dans certaines parties du monde.