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Claude Fell (Traducteur)
EAN : 9782742795956
301 pages
Actes Sud (01/03/2011)
2.75/5   4 notes
Résumé :
Après avoir reçu des menaces de mort, un journaliste observe le grand bal des vaniteux autour d'un ex-président du Mexique qui perpétue dans son exil parisien la tradition d'une cour pitoyable. Grinçante réflexion sur le pouvoir, narcotique de la pire espèce qui chaque jour exige des doses plus stupéfiantes.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un journaliste mexicain qui fouine un peu trop doit prendre la fuite et rejoint un ancien président en exil à Paris, autour duquel s'agglutinent une galerie de personnages. Une réflexion sur la politique et ses coulisses. Quel début fascinant pour Les greffiers du diable. Et les premières pages m'ont gagné : un rythme rapide, un ton léger et sérieux à la fois (si c'est possible), surtout ironique, des personnages saisis au vif, qu'on peut cerner en quelques phrases. Décidément, l'écriture de Vilma Fuentes me plait.

Malheureusement, cette bonne première impression n'est pas restée. Après le journaliste Manuel Buenaventura et le procureur général Jesus Solanas Bracho, la galerie de personnages ne cesse de s'élargir encore et encore. Ce n'est pas tant leur nombre impressionnant qui m'agace que leurs liens et, surtout, leurs agendas. Quelle est l'intrigue principale? N'était-ce pas un journaliste qui dérange et qui devait fuir à Paris? Pourquoi tout ce monde et, surtout, pourquoi leur accorde tant d'importance? Très rapidement, je me suis retrouvé perdu dans ce méandre d'intrigues. Comment le docteur Julio Villareal est-il mêlé à tout, puis cette Elena? Euh, je veux dire Elisa. Non, non, ce sont deux personnages différents. Sans parler de tous les autres que je ne nommerai pas. Et ça continue ainsi. Bon, le fait que j'ai décroché plutôt rapidement n'a pas aidé ma concentration et, incidemment, ma compréhension de l'histoire.

Bref, c'est avec déception que je referme ce bouquin. Je sais que je ne lui ai pas donné toutes les chances mais tant pis. Ceci dit, je suis quand même curieux de lire autre chose de Vilma Fuentes car il y a quelque chose dans son écriture qui m'interpelle.
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Les greffiers du diable, de Vilma Fuentes, commence de façon on ne peut plus factuelle. Son personnage principal : un journaliste mexicain d'investigation, obligé de quitter son pays, du moins pour un temps, car menacé de mort. Nous voici embarqués dans un roman politique et critique, dont l'acidité est le carburant essentiel. Passé le premier tiers du livre, notre héros se retrouve à Paris et va fréquenter la petite communauté mexicaine en exil, qui gravite autour de la figure très charismatique et énigmatique de l'ancien président de la république, un certain Icaro Guzman. A partir de là, le roman délaisse le journaliste et passe d'un personnage à un autre, tantôt dans un style très réaliste, tantôt dans une évocation trouble et flottante, qui flirte avec le fantastique. C'est une armée de marionnettes en déroute que nous décrit Vilma Fuentes, des pantins exsangues dont la seule raison d'exister est de croiser le chemin de Guzman. le roman alterne le bon, des dialogues acérés et cinglants, et l'ennuyeux, de longues pages dont on se demande si elles n'appartiennent pas à des existences rêvées plutôt que vécues. Ce flou artistique, volontairement entretenu, brouille un peu la perception du lecteur, qui, de temps à autre, se perd dans ce labyrinthe narratif, aux qualités littéraires avérées mais parfois stériles.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Elle cessa de chanter en pensant que le pays de son enfance était le Mexique, et qu'elle n'aimerait jamais une autre ville autant que Mexico. Mais il s'agissait d'un "amour à la mexicaine", comme disait son cher ami Julio Villareal. Un amour passionnel, dévorant, violant et obsessif. Un amour possessif qui réclamait toute son attention et lui permettait seulement, quand elle se retrouvait dans cette ville, d'errer dans ses ruelles, ses avenues, ses allées, ses milliers de rues qui lui racontaient plus d'histoires que les Mille et Une Nuits, et lui dévoilaient les terrifiants secrets des âmes en peine qui, même après la mort, ne pourraient jamais quitter cette ville où cohabitaient les vivants et les morts, les dieux anciens et les saints. Chaque coin de rue lui rappelait une autre vie antérieure et l'égarait parmi mille réincarnations qui, de leur voix sourde pleine de séduction insidieuse, ne la laisserait pas savoir si elle les avait déjà vécues ou si elle y entrait à peine, car à Mexico les morts restaient longtemps en vie et les vivants participaient, sans pouvoir mourir, de ce temps propre aux morts qu'on appelle l'éternité, et qui n'est qu'une mort sans fin.
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- Loin des yeux loin du coeur, lui dit le journaliste en lui touchant l'épaule pour la forcer à s'arrêter.
- Amour de loin... commença Rafaela, sans oser terminer le dicton qui aurait pu offenser Buenaventura.
- ... amour de crétins, compléta Manuel, prenant une mine faussement sérieuse devant la moue qui se dessina sur le visage de la jeune fille.
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L'âge l'avait prise par surprise et Veronica ne voyait pas dans la glace, qu'elle trompait par ses mimiques faites de regards en coin et de minauderies avec lesquels elle avait berné tant d'hommes, que son visage ne cachait plus son âge, ni son caractère égoïste et paresseux, ni la bassesse de ses ambitions ni la rapacité de ses désirs, peut-être parce que les années, quand elles commencent à sillonner de rides un visage, impose un masque élaboré à partir des pulsions les plus profondes, celles qui survivent aux ravages du temps et en triomphent, en se faisant oublier dans un recoin obscur et en finissant par l'emporter.
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Rends-toi compte, Rafaela, un tueur a tellement peur qu'il tue pour fuir la mort. Il croit l'esquiver quand il s'en approche, quand il la convoque pour tuer quelqu'un d'autre, sans s'apercevoir qu'il se tue lui-même.
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La compassion est un sentiment qui dresse une personne passionnée contre elle-même, et finit par l'irriter contre celui qui la lui inspire.
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