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EAN : 9782251444611
386 pages
Les Belles Lettres (15/03/2013)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Le comportement public des intellectuels roumains de tous bords, au cours du XXe siècle, a fait l'objet de nombreux ouvrages, en France comme à l'étranger. Mais, pour la plupart, ces travaux n'évitaient pas l'écueil du jugement moral et de la bien-pensance, et la qualité des preuves invoquées n'était guère à la hauteur de la taille et de la complexité du dossier. Certes, les intellectuels se doivent d'adopter une attitude exemplaire. Mais lorsque, entre 1930 et 1950... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Expliquons d'abord en quelques mots pourquoi nous nous trouvons sur un terrain glissant. Pendant l'entre-deux-guerres, la Roumanie était caractérisée par son instabilité politique et le fractionnement de l'opinion entre de nombreux petits partis. Elle connut alors la dictature royale, le régime légionnaire (à tendance fasciste et antisémite), puis la dictature communiste. Difficile dans ces conditions d'exprimer une position politique pertinente.
Certains membres de "l'élite intellectuelle" n'ont à ma connaissance pas ou guère pris parti (Gib I. Mihaescu, Ion Minulescu ou Anton Holban). Ce ne sont pas ceux qui intéressent Lucian Boia, mais ceux qui se sont compromis, par exemple Ion Barbu qui se déclare "antisémite" au moment de l'arrivée au pouvoir des légionnaires ou Camil Petrescu, qui traverse avec aisance les changements. La documentation réunie est importante et certains documents sont saisissants (celui sur Ion Barbu, entre autres). Quelques réserves néanmoins : je n'aime pas trop l'expression "élite intellectuelle". On voit assez bien qui sont les élites d'un pays (hommes politiques influents, personnes très riches et/ou très célèbres pour simplifier, plus quelques hauts fonctionnaires, et encore). Mais en matière intellectuelle : on n'a pas mesuré le Q.I. des personnes considérées (donnée qui n'est d'ailleurs pas toujours pertinente) et, entre deux personnages cités, comme Tudor Arghezi ou Max Blecher, il y a des différences colossales du point de vue de la reconnaissance y compris intellectuelle, de la position sociale, etc. L'élite intellectuelle est donc très difficile à définir, à supposer qu'elle existe, ce que j'aurais tendance à nier.
Ensuite, malgré les efforts pour "rééquilibrer la vision du destin de ces hommes", il y a tant d'énumérations qu'inévitablement, on aurait tendance à mettre tout le monde dans un même sac et que le ton de l'historien se rapproche rapidement de celui du procureur.
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Une somme de données et un travail certain. Je partage un certain nombre des considérations de l'historien. Pour d'autres, c'est plus compliqué : les sources sont diverses et inégales, les énumérations sont longues. Cela ressemble un peu à une critique de cinéma sans le hors champ. Certains intellectuels n'apparaissent pas. Dans la littérature, par exemple, Minulescu, Mihaescu, Voiculescu... Tirer de là des généralisations me semble par moments hâtif
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La première [réflexion] d'entres elles (et essentielle) : l'intellectuel ne pense pas- »en moyenne »-plus correctement que les autres mortels ; le simple fait d'être un intellectuel ne lui permet pas de mieux s'orienter dans le cours des événements. Il arrive au contraire qu'il pense à rebours des évolutions réelles et du bon sens commun, étant plus enclin à des jugements abstraits, générateurs d'attitudes excessives et de concepts utopiques.
Nous dirions que l'intellectuel, surtout lui, devrait être un homme libre. Cela ne signifie pas qu'il le soit. Il est soumis, comme chacun, aux conjonctures historiques et aux pressions idéologiques. d'une manière ou d'une autre, sa carrière est dépendante du Pouvoir (d'autant plus dans un régime autoritaire et, sans aucun doute, dans un régime totalitaire). Les intellectuels ayant la fascination du Pouvoir ne sont d'ailleurs pas rares ; ils se sentent eux-mêmes plus puissants, à l'abri de son ombre.
En tout cas, l'intellectuel a une qualité : celle de trouver toujours les arguments permettant de justifier et de se justifier. Surtout quand il lui semble que l'Histoire a rendu son verdict. Pour l'intellectuel, la voix de l'Histoire est irrésistible.
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Ainsi soit-il, puisque c'est Camil Petrescu qui le dit, l'intellectuel qui a non seulement toujours raison, mais qui est aussi en prise directe avec l'Absolu !
(page 138)
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