Les bobos : La révolution sans effort

Pas possible d'écrire ces chroniques sans être, ou avoir été, ou l'être un peu, ou l'avoir vu, contemplé, ressenti, observé... quoi ? le monde des bobos. L'auteure a donc investi cette peuplade du XXIè.
Bourgeois bohème dont le nom est revenu en force depuis un peu plus d'une décennie et qui sont soit source de rire sous cape soit haussement d'épaules sur ces bio-écolo-gauchissant-idéaliste-con-tre la super-con-som-ma-tion, le système américain (ne lui en parlez pas), le tourisme de masse (les pays en voie de développement, c'est tellement mieux et on y découvre une telle humanité qu'on ne trouve plus chez nous, où chacun court vers on se sait quoi, surtout très intéressé par son ego)...
Les points de suspension en disent long sur tous les sujets traités par la journaliste et observatrice malicieuse Myriam Leroy.
On rit, on se retrouve dans certaines descriptions : « Ah ! Serais-je bobo ? », j'ai acheté mes légumes à la ferme puis j'ai arrêté : trop de panais tue le panais mais non je n'habite pas Bruxelles (je m'occupe d'un vrai jardin et non d'un jardinet sur terrasse) et c'est là que l'espèce se trouve, se regroupe dans des quartiers bien ciblés (allez voir du côté de la Place Flagey, de la Place du Châtelain, de la Place Sainte-Catherine – trop de place fait tourner en rond, attention danger les bobos!).
Bref, des chroniques croquées avec un croquant craquant et il n'y a caricature que par le condensé de chaque texte.
On les aime bien ces bobos. Derrière le rire se cache autre chose, à nous d'en comprendre le sens.
« Ah ! Si tous les bobos du monde entier (il y en a partout) voulaient s'donner la main, on pourrait faire une ronde tout autour de la terre » (sur le mode Paul Fort).

Encore une fois, la chroniqueuse croque avec humour (même si elle n'aime pas qu'on dise qu'elle fait de l'humour) des situations de la vie quotidienne qui mettent en scène les fameux « bourgeois-bohèmes ».

Ces chroniques sont à prendre au moins au 2ème voire au 3ème degré (comme ça, vous êtes prévenus, pas la peine de vous offusquer parce qu'elle n'est pas « gentille ») et plairont surtout aux Bruxellois, pour qui les lieux représentés évoquent quelque chose. J'ai parlé des chroniques à ma famille qui vit au fin fond de la Wallonie profonde et, évidemment, ça leur parle moins.

Mais, si vous vivez à Bruxelles ou du moins que vous la fréquentez, que vous avez entre 20 et 45 ans, il y a de grandes chances que vous vous reconnaissiez (un peu – beaucoup – passionnément [biffez les mentions inutiles]) dans ses chroniques ou que vous retrouviez les petites manies de vos amis qui vous font si souvent sourire.

Bien sûr, on tombe souvent dans le cliché mais c'est aussi ça qui est drôle.

Le livre a ses détracteurs, mais je pense surtout qu'ils n'ont tout simplement pas le même humour. Même si on n'adhère pas forcément à toutes les idées, il faut bien avouer que c'est bien écrit et que ça fait quand même passer un bon moment de lecture.

Le petit plus : ce sont de courtes chroniques : environ 2-3 pages chacune, donc c'est parfait pour lire dans les transports en commun (en plus, comme ça, vous pouvez essayer de reconnaître les bobos parmi vos compagnons de voyage, mais pour avoir plus de chances d'en trouver, mieux vaut prendre le 71).

PS : atout non négligeable, il y a de sympathiques dessins de Nicolas Vadot dedans, qui, pour la petite anecdote, a poussé la journaliste dans les bras de son éditrice (au sens figuré, j'entends bien).
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