Les disparus de Darlon

Une sombre vallée vosgienne, une forêt angoissante à souhait, une odeur fétide de décomposition et des cycles de mystérieuses disparitions qui reviennent tous les 66 ans… Il n'en fallait pas plus pour imaginer cette terrible histoire.

Ce roman met à rude épreuve les nerfs du lecteur en jouant de ses peurs intimes les plus profondes. Vous savez, celles qui prennent racine dans notre enfance et nous faisaient redouter les monstres tapis sous notre lit ou dans le fond de nos placards…

Assurément, l'auteur s'amuse à distiller nos craintes. Et il le fait plutôt bien en jouant sur les ambiances. C'est vraiment la grande force de ce roman. Côté scénario, j'espérais une fin plus atypique et moins convenue.

Pour autant, et outre son aspect glaçant, ce roman interroge sur le rapport de notre société matérialiste avec la mort, la maladie et la transcendance. Il met aussi en lumière cette solidarité viscérale de l'Homme face à la souffrance et à l'épreuve d'autrui, comme un rayon de soleil sur un océan de noirceur.

Vous dire que j'ai passé un bon moment de lecture serait vous mentir. Je ne suis pas fan de ce type de littérature. En revanche, je ne peux que reconnaître à l'auteur un vrai talent de conteur et un travail de qualité à réserver à un public averti.

😊 A la découverte de 😊
Les disparus de Darlon de Pablo Behague
Ex Æquo Éditions

Paul revient dans les Vosges de son enfance pour y étudier des documents dans une abbaye du coin. A peine arrivé, il tombe sur Margaux, une ancienne camarade de classe qu'il admirait en secret malgré le caractère fantasque et original de la demoiselle.
Margaux est devenue journaliste et enquête sur une série de disparitions survenue récemment à Darlon. En commençant à analyser les archives de l'abbaye, Paul découvre que des disparitions ont déjà endeuillé Darlon il y a plusieurs siècles.

Des disparitions inquiétantes, avec à chaque fois le même signe gravé sur un arbre situé à proximité. Mais où sont donc passées toutes ces personnes, ces moines, ces hommes, ces femmes, ces enfants qui disparaissent en un clin d'oeil depuis des siècles?
Si Paul veut se concentrer sur les explications rationnelles, tout autour de lui les vieilles légendes et monstres fantastiques se murmurent.
Paul lui-même commence à s'interroger sur le côté surnaturel associé à ces disparitions tant l'atmosphère est oppressante dans cette forêt et aux alentours.

Une atmosphère lourde et sombre savamment entretenue par l'auteur : cette forêt envahissante et oppressante, cette odeur qui ne les lâche pas et qui semble s'immiscer partout. Tout est fait dans ce roman pour plonger les sens du lecteurs dans l'environnement hostile dans lequel sont plongés les personnages.
Paul a beau vouloir croire à une explication rationnelle, il va petit à petit devoir admettre l'impossible.
Selon Arthur Conan Doyle « Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité». Cette vérité sera dure à admettre, mais il faudra tout de même l'affronter.

Une intrigue bercée par le mystère qui entoure ces drames, qui nous entraîne dans sa toile sans jamais trop nous en révéler. Paul et Margaux cherchent à comprendre et à décrypter l'inimaginable, mais est-il vraiment possible de comprendre l'incompréhensible?
J'ai bien aimé cette histoire même si j'avoue que beaucoup de réponses restent encore en suspens à la fin. J'aurais aimé avoir plus de réponses sur certains éléments de cette histoire.

📖 Retrouvez le livre par ici https://editions-exaequo.fr/Les-disparus-de-Darlon

Je remercie les Editions Ex Aequo ainsi que l'auteur pour m'avoir permis de découvrir ce roman.
Je ne pouvais pas dire non à un récit se passant dans ce beau massif des Vosges habitant moi-même le département des Vosges.
On entre rapidement dans le récit, le décor est planté, Les Vosges du nord, un petit village isolé Darlon, l'auteur nous présente les différents personnages, nous faisons la connaissance de Paul venu faire des recherches sur les archives médiévales de l'Abbaye, de Margot, de Mitch et encore bien d'autres. Pour moi la forêt est un des acteurs principaux de ce roman, tout s'y passe. L'ambiance oppressante et énigmatique née des descriptions nombreuses et précises des lieux, des odeurs, donne au récit cette couleur unique, ce noir bleuté fumeux. L'auteur a créé une atmosphère nimbée de mystères, de magie, frôlant parfois la sorcellerie.
Des disparitions se répètent au fil des siècles, au nombre de 7 à chaque fois, ce qui va entrainer Paul et son amie Margot dans une enquête pour le moins inquiétante. En effet, un symbole curieux apparait à chaque volatilisation, une odeur de champignons et de sapins pourris persiste, une comptine étrange est marmonnée à la lune, le tout saupoudré d'un soupçon d'ésotérisme. Même les fleurs y semblent vénéneuses, l'auteur joue avec les mots, manipule notre perception et sème une ambiguïté qui remplit le lecteur de doutes. Rien n'est ce qu'il semble être et tout est vu au travers du prisme des apparences et des préjugés.
Les personnages principaux sont bien fouillés, je me suis attachée à Margot, je l'ai trouvée marrante et intelligente sous son air évaporé et son penchant pour l'ivresse. Elle fait un bon duo avec Paul.
La scène où Monsieur Langlois raconte ce qui est arrivé à sa fille Julia le jour de son anniversaire m'a donné la chair de poule, c'est déroutant, un peu comme la fin du livre. Je dois avouer que l'auteur a une imagination extraordinaire et très détaillée. C'est extrêmement imagé, ça en devient glaçant. Un exemple : les santons « dégoulinants ».
La plume de Pablo Behague est ciselée, aucun mot n'est posé au hasard, addictive, percutante. Une très belle écriture. C'est rythmé, pas de temps mort.
Je ne veux pas entrer plus dans les détails car je déposséderais ce roman de sa saveur douce-amère. C'est un très bon roman, une pépite qui mérite que vous vous laissiez porter par la bise et atterrir sur les rives de la Sarre.

Quand nous faisons des recherches pour finaliser un diplôme, nous allons toujours là où les renseignements sont utilisables. Il faut aller à la source. C'est ainsi que Paul, un historien, se rend à l'abbaye de Darlon. Un village entouré d'une forêt touffue, dense. Une forêt où les légendes côtoient les contes effrayants et la vie quotidienne des riverains. Au volant de sa voiture, Paul se réjouit de pouvoir, enfin, respirer la chlorophylle, les différentes senteurs des arbres. Il sait que ce sera différent de la grande ville où il vit. En effet, il a raison. Mais, il est à des lieues d'imaginer à quel point cela sera différent.

Un village entouré d'une forêt bizarre. Une forêt qui inspire le dégoût, la peur et le doute. Rien n'y est beau. L'odeur qui y règne, n'a rien de la chlorophylle ou des fleurs. Pire, Darlon garde un lourd secret que les « étrangers » ne doivent pas apprendre. Cependant, Paul est obligé de s'interroger quand il assiste à la disparition d'un des villageois. Avec l'aide de son amie Margot, il tente de comprendre ce qui se passe . de se questionner sur cette forêt qui semble avoir une vie qui lui est propre. Qui héberge des êtres bizarres. Comme tous les lecteurs, je me suis laissée happer par cette sombre histoire. le style de l'auteur est enlevé, haletant, fort. Plus d'une fois, le coeur loupe un ou deux battements. La curiosité du lecteur est attisée de la première à la dernière page. Que se passe t-il dans ce village?

Paul a l'habitude de faire des recherches. Il est historien. Aussi, quand il se trouve à Darlon, il ne peut s'empêcher de se questionner sur la disparitions de certains villageois. Que se passe t-il à Darlon? Arrivera t-il à comprendre quelque chose? Il reçoit très peu de réponses à ses questions de la part des habitants. Alors, son monde si tranquille et si cartésien éclate et le fait rentrer dans la troisième dimension. La folie le guette, ainsi que la terreur. S'en sortira t-il vivant? C'est une belle histoire qui nous fait entrer dans le monde de la terreur. Et si Paul détenait la clé de tous ces mystères?

La Vallée de Darlon, en Sarre noire, au nord du massif des Vosges,

Le roman « Les disparus de Darlon » de Pablo Behague, de mon point de vue, a un air de famille avec « La Vallée » de Bernard Minier : polar noir et angoissant déployant de façon lancinante les mystères d'une vallée coupée du monde – abbaye pleine de secrets – forêt aux arcanes inquiétants – et une série de meurtres épouvantables.

La comparaison est donc flatteuse, car en mai 2019, le Sunday Times classait Minier dans son Top 100 des meilleurs romans policiers depuis 1945 ! Et son livre « Glacé » obtint le prix du meilleur roman francophone au festival Polar de Cognac, puis fut adapté en série TV.

Mais entrons dans le vif du sujet :

Quelle est donc la signification de ce signe, croix inversée dont la partie supérieure était un arc de cercle assorti de trois petits triangles ?

En effet ce symbole a été retrouvé sur les lieux de différents meurtres dans cette vallée sinueuse de la Sarre noire qui se déployait au-delà de Darlon, village isolé au coeur des Vosges. Cette croix était gravée à chaque fois sur un arbre à proximité de la scène de crime.

Le café de la place des Tilleuls, carrefour social du village de Darlon, en avait fait le centre de ses conversations : en particulier Margot, journaliste à l'écho des sapins avec son herbier de plantes magiques, et puis Paul Roudier de passage pour écrire sa thèse sur le fonctionnement des abbayes bénédictines au XIIIᵉ siècle.

Quand Paul retrouve dans la bibliothèque de cette Abbaye romane du XIe siècle d'Auvreyles, que le Père Gaston a mis à disposition pour lui, cette même croix inversée tracée à l'encre noire dans le cahier du moine Grandier vivant au XIIIe siècle, c'est la stupéfaction !

Ce Manoir de la famille Langlois dans lequel Paul est invité à dîner, quels mystères recèle-t-il donc ?

Tous ces meurtres ont-ils une explication rationnelle, ou bien faut-il aller plus loin puisque les forces de gendarmerie et de police n'ont jusqu'ici rien trouvé ? Margot, habituée aux phénomènes surnaturels, a peut-être une hypothèse mais chuutt…

Et qui est donc cette « lapine » et pourquoi sa présence hante-t-elle les lieux de tous les crimes ?

Ne serait-ce pas plutôt une certaine Marthe à qui le Comte de Langlois avait confié l'éducation de ses enfants, la Gouvernante du manoir ?

« Rires d'enfant mélangés à une respiration rauque – gouttes de sang dans les flaques formées par la pluie ; dans les baies noires et luisantes de la belladone la lune se reflétait. »

Les fantasmagories de la nuit dansaient sous les yeux hébétés de Paul qui poursuivait son enquête, cherchant cette fois Margot son amie disparue, et la petite Esther Langlois dont la nature étrange laissait augurer des évènements surnaturels…

D'autant que les disparitions à Darlon, par cycles de 7, annonçaient toujours des nouvelles inquiétantes – 6 personnes ces dernières semaines étaient portées disparues.

Alors, je vous sens impatients de connaître la suite, je vous comprends…

Réponse :

aux éditions ExAequo, collection Atlantéis.

Lien : https://editions-exaequo.fr/..