On comprend aisément, à voir la couverture, que l'on se situe dans un univers comico-burlesque, proche parfois de la caricature ou de l'exagération. Graphiquement, du moins. Parce qu'au niveau du récit, on est bien dans
L Histoire.
1805. Cela complote contre le Petit Corse. Talleyrand offre la "liberté" à un prisonnier venant de Saint Domingue, qui vient de s'échapper du Château de Joux. Il lui offre la liberté, donc, mais en échange d'un boulot d'espion dans les rangs de l'armée que Napoléon monte en vue d'envahir l'Angleterre. Notons au passage la qualité des dessins du château. Pour l'avoir visité, j'en ai retrouvé toute l'essence dans le trait de Salsedo.
On suit les péripéties d'Honoré, espion recruté par Talleyrand, et qui doit voler les plans d'invasion de l'Angleterre. Il est bien vite rejoint par Félicien, frais émoulu, à peine sorti des jupons de sa mère, déconnecté de la réalité, touchant et attachant, un brin pot de colle... et par Kemeneur, la brute épaisse au coeur d'or, inévitable dans toute BD comique qui se respecte.
Le trio promet de belles aventures, si le succès est au rendez-vous et si Casterman laisse aux auteurs l'occasion de développer leurs idées. Un tome 2 est d'ores et déjà prévu.
En exergue de ce premier tome, on trouve une dédicace des auteurs à Cauvin, Salvérius et
Lambil, car les Tuniques Bleues ont clairement inspiré ce trio de grognards. On retrouve en effet l'idée d'une comédie qui se déroule au sein de l'Histoire, alternant les sujets sérieux et les situations cocasses et farfelues. C'est frais, attachant, avec plein de défauts dans le récit et le dessin (y compris au niveau de l'orthographe), mais cela ne vient qu'à peine diminuer le plaisir de la lecture. A suivre.