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EAN : 9791096492053
Éditions Luciférines (01/02/2017)
4.06/5   18 notes
Résumé :
Hybride mi-homme mi-bête, Djool dissimule sa nature et vit dans la solitude d'un cimetière de campagne. Quand il ne creuse pas la terre, il explore les plaisirs de la surface, joue du blues sur sa guitare, s'autorise des virées à Lyon, se passionne pour la télévision, découvre la saveur des aliments cuisinés. Sa vie bascule le jour où il croise la route de Konrad, un taxidermiste maniaque à la recherche d'une dépouille humaine pour composer sa plus belle chimère. Co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Publié aux éditions Luciférines, ce roman avait retenu mon attention lors d'une opération Masse Critique qui le proposait, mais c'est finalement via les réseaux sociaux que je me le suis procuré auprès de l'auteur, ce qui m'a permis d'en avoir un exemplaire dédicacé.
Enfin bref...

L'Homme Maigre, c'est Djool, gardien de cimetière, personnage étrange et solitaire, exploité par un escroc, et qui n'a comme consolation que le Blues où il excelle, et la télévision comme compagnie.

Il rencontre Konrad, un taxidermiste habité par d'inquiétants projets. Djool pense avoir enfin trouvé un véritable ami, mais les choses ne sont pas si simples.

Situé à Lyon et ses environs, le roman de Xavier Otzi, est un récit original et prenant, mêlant un fantastique intimiste, et une intrigue policière.

Nous souhaitons vraiment connaître la véritable nature de Djool, et les projets de Konrad.
Ceci nous est progressivement révélé, le suspense restant soutenu jusqu'aux dernières pages.

Ce roman est une réussite, et bénéficie en outre d'une très belle présentation, un nouvel auteur à découvrir et encourager !

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Un roman qui sous ses airs simples de thriller fantastique intimiste et noir explore la part d'animalité de l'être humain.

Djool travaille dans un cimetière dans une solitude qu'il tente d'étouffer en grattant sa guitare sur des airs de jazz ou en se rendant régulièrement dans son magasin de musique fétiche. Abusé régulièrement par son employeur, Djool aspire à être accepté dans la société humaine et à nouer des relations amicales. Un jour, Konrad se présente à lui soit disant pour chercher une tome d'un membre de sa famille, ils se lient d'amitié et très vite le taxidermiste lui dévoile la vérité ; il a besoin d'une peau humaine, si Djool l'aide, Konrad lui promet de tout faire pour le sortir de son mal être.

Ce roman sonne comme un polar dans une ambiance lyonnaise avec cet effet un peu brumeux et sombre, comme un thriller psychologique où deux profils de confrontent dans une tension palpable et comme un titre fantastique noir et intimiste mêlant mythologie et cryptozoologie*. Un mélange à la fois original et efficace, prenant par surprise son lecteur qui peut s'attendre à beaucoup de choses mais peut-être pas à autant de profondeur dans une histoire qui semble relativement simple. Si la partie enquête est mise au second plan, et laisse place à un relationnel doux, nuancé et amer entre deux personnages, elle apporte toutefois ce côté plus glauque et plus sué du polar.

Une oeuvre proche d'une ambiance de cabinet de curiosités entre un personnage hybride mi- homme mi-animal et un personnage collectionneur et passionné à la recherche d'une créature cryptide* toujours plus parfaite et idéale. Deux personnalités qui s'opposent et qui viennent chacun illustré un propos réfléchi et intelligent grâce à des profils savamment travaillés.

Djool est un homme animal en quête de son humanité, fan de jazz, talentueux guitariste, vivant dans une solitude pesante alimentant un mal être croissant qu'il aimerait taire en étant accepté simplement. C'est un personnage naïf et abusé au physique hors norme, qui porte une animalité refoulée profondément, prêt au sacrifice de sa personne pour avoir l'attention d'autrui. Djool, c'est le sauvage et l'innocence comme pourrait l'être un animal.

Konrad de son côté est taxidermiste, passionné rêvant de créer la créature parfaite et prêt à mettre de côté l'éthique pour obtenir ce qu'il veut et réaliser un projet pour le moins inquiétant et perturbant. C'est un homme solitaire, vivant au crochet de son père, dans un beau quartier lyonnais, qui semble un minimum intégré à la société qu'il fuit malgré tout. C'est un personnage attaché à ses habitudes et à ses rituels, réglé comme du papier à musique, proche d'une certaine folie humaine, toujours en quête comme pourrait l'être un chasseur.

On a donc une relation faite de non dit, d'abus, d'amitié, de révélations, de peur et d'incompréhensions, qui au fil de la lecture s'intensifie et monte en pression. A travers son oeuvre, Xavier Otzi explore notre part d'animalité, l'humain sous différente facette, tout une psychologie fine y est développée, sur la relation de l'homme à son animalité, la relation de l'animal à son humanité, les conséquences d'émotions exacerbées. Si on lit entre les lignes, peut-être aussi pour aller plus loin, on peut y voir une métaphore de la conception assez réelle de l'humanité dans notre société actuelle. A travers le personnage de Konrad, celui qui est bienséant, a priori, introduit dans la société, d'une origine avantageuse et d'une condition sociale aisée, et finalement n'est pas celui qui apparaît le plus humain au contraire. Il est toujours plus vorace, plus envieux, un personnage qui en veut toujours plus et qui n'hésite pas à abuser des autres pour obtenir ce qu'il veut. A l'inverse, à travers le personnage de Djool, plus modeste, plus désuet, une humanité plus innocente, sans arrière pensée et donc certaine plus saine que celle de Konrad.

L'auteur présente une écriture stylisée et directe, il va a l'essentiel, ne s'épanche pas trop sur les détails et fait avancer son histoire à bonne allure dans une belle ambiance qui survole presque l'horreur parfois. le texte n'est certainement pas dénué d'une certaine poésie pour autant. C'est donc un premier roman réussi qui augure des choses intéressantes à venir dans les prochaines ouvrages de l'auteur. Par ailleurs, l'objet présente une couverture magnifique et parfaitement dans le ton signée Hekx. Elle est terriblement attractive et énigmatique.

En bref, un très bon roman, très prometteur, qui sous ses façades de simplicité et de concision, est certainement très riche de réflexions de fond, le tout enjolivé par une atmosphère particulière où la touche de fantastique offre une ouverture à la mythologie et aux créatures hybrides mi-animal mi-humaine. Très intéressant !

* La cryptozoologie désigne la recherche des animaux dont l'existence ne peut pas être prouvée de manière irréfutable. Ces animaux sont appelés cryptides.
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J'attendais beaucoup de ce livre. La 4ème et l'excellente couverture m'avaient déjà immergé dans une certaine ambiance et avaient posé les contours d'un personnage que j'espérais fort. J'appréhendais un peu que ce soit un leurre, comme c'est trop souvent le cas. Et bah non.

Je ne connaissais pas Xavier Otzi (et pour cause, c'est son premier roman), je découvre un auteur plein d'imagination, possédant une belle force d'évocation et capable de créer non pas quelques lignes poétiques à l'aide d'un style particulier, mais une oeuvre-objet poétique (ce que j'admire encore plus). Il ne faut pas chercher les belles formules ou les effets de styles ravageurs dans l'Homme Maigre, il y en a peu, mais il faut accepter le récit complet comme la version nuancée, moins péremptoire, d'une parabole touchante et dérangeante (la 4ème de couverture parle justement de conte moderne).
Le récit se construit comme le destin croisé de deux personnages (Djool et Konrad), chacun aux prises avec ce qui le rapporte au monde sauvage. L'un par sa nature propre, l'autre par sa passion, son obsession folle : Konrad est taxidermiste et rêve de fabriquer des oeuvres aussi fantastiques que réalistes. le premier cherche à s'intégrer au monde des hommes malgré sa part bestiale, l'autre cherche à fuir la ville et les hommes par ses créations sauvages (ses « naturalisations » d'espèces extraordinaires). Chacun des deux est un objet de convoitise pour l'autre, pour des raisons différentes.
À partir du moment de la rencontre, l'Homme Maigre avance en crabe, il s'entortille sur une relation qui met mal à l'aise et qui pousse à tourner la page jusqu'à une supposée explosion (parce que ça ne peut qu'exploser). À aucun moment le roman ne rate ses promesses, à aucun moment il abandonne son lecteur à des facilités (très peu de pathos alors qu'il était facile de tomber dans le piège, pas de rallonge inutile, tous les éléments servent à un moment donné le récit).
Le style est fluide et l'auteur nous offre uniquement l'essence de son récit. On apprécie l'absence de superflu, on tourne les pages avec facilité malgré les questions que le roman soulève. On y répondra à la fin, quand l'étrange tension nous aura quitté et qu'on pourra revenir dessus à tête reposée (quelle est la part de sauvage dans le calcul et quelle est la part d'animalité dans les émotions « simples » ?).
L'aspect thriller est mis de côté la plupart du temps pour laisser place aux évolutions et tergiversations des personnages. Tant mieux. le ballet relationnel entre Djool et Konrad est fascinant et dérangeant à la fois. le tout baigne dans un Lyon moderne parfaitement cohérent. Ne connaissant pas la ville, j'ai malheureusement peut-être raté quelques clins d'oeil.
Un roman que j'ai dévoré. Tant mieux, j'avais prévu de le faire. À noter, ça m'était rarement arrivé de regarder fréquemment la couverture en cours de lecture pour fixer dans mon esprit l'image du personnage : je n'aime habituellement pas qu'on me l'impose.
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Dans le roman, nous suivons en parallèle l'histoire de Djool, gardien solitaire d'un petit cimetière en bordure de la ville de Lyon, et celle de Konrad, taxidermiste qui vit aux crochets de son père et rêve de naturaliser un être plus fascinant et difficile à obtenir qu'un simple animal. Pour réaliser ce projet fou, il se rapproche de Djool, dans l'espoir que ce dernier saura lui procurer ce qu'il désire. Malheureusement pour lui (et heureusement pour nous, lecteurs avides d'intrigues impossibles), les choses vont prendre une tournure particulièrement déplaisante...

Djool est un mordu de blues et sa musique parcourt les lignes. Il est un être à part : on le sent dès le début mais impossible de savoir précisément ce qui cloche. Des indices nous sont délivrés par petites touches. On voit notre homme faire tous les efforts du monde pour paraître normal et c'est un des éléments qui m'ont le plus plu dans ce roman : assister au difficile processus d'humanisation de Djool, notamment à travers la belle description de ses sentiments dans le chapitre 20. J'ai été touchée par ses efforts, par sa ténacité. Des lecteurs qui, comme moi, ont pu se sentir mis à l'écart ou en difficulté dans les relations qu'ils essayaient d'établir avec les autres, peuvent se reconnaître en Djool, partager ses émotions ; ce sont de beaux moments de lecture que ceux où l'on retrouve un peu de soi dans un personnage. Vous l'aurez peut-être compris : L'Homme maigre est un roman qui se construit sur la longueur. Je trouve qu'il ne se lance vraiment que vers le milieu. Avant, on ne prêtait guère attention à Djool, qui est pourtant un des personnages principaux, et à ses moeurs étranges. C'est parfaitement voulu et cela correspond très bien au caractère effacé de notre homme.

Puis soudain, après un événement que je tairai, les projecteurs sont de nouveau sur lui. Ainsi, l'auteur nous invite à reconsidérer les petits indices et les éléments étranges disséminés tout au long du texte, mais auxquels on ne faisait pas attention au départ, parce qu'on ne les comprenait pas. Je pense que ce roman fait partie de ceux qu'il est intéressant de lire deux fois : une première lecture-découverte et une seconde à la lumière de la fin du livre. Mais j'en ai déjà trop dit.

La tension monte à mesure qu'on se rapproche de la fin, ce qui rend l'histoire très prenante. « Comment tout cela allait-il finir ? » se demande Djool au début du chapitre 45. Oui, c'est vraiment la question.

Pour parler un peu des références qui me sont venues à l'esprit en le lisant, ce roman, dans sa construction, me rappelle La Féline (Cat People), un film de Jacques Tourneur sorti en 1942. Dans ce film, Irena Dubrovna, une jeune créatrice de mode née en Serbie, épouse Oliver Reed, architecte américain ; mais des événements et des signes inquiétants viennent perturber Oliver, le poussant à s'éloigner d'Irena. Dans les deux oeuvres, on observe une accumulation de détails a priori insignifiants sur un personnage mystérieux, mais qui prennent tout leur sens une fois qu'on sait ce qui se joue sous nos yeux. Brillant ! Surtout pour la terre et les oiseaux (vous comprendrez en lisant le livre).
La première chimère de Konrad qui nous est décrite (une sculpture de cire représentant un être mi-humain, mi-cervidé) m'a rappelé les fascinantes créations de Patricia Piccinini.

Pour finir, L'Homme maigre n'est peut-être pas mon roman coup de coeur mais je le conseille tout de même vivement, ne serait-ce que parce que je trouve le personnage de Djool très intéressant (il change des stéréotypes habituels - à nouveau, vous comprendrez pourquoi je dis cela en lisant le livre ;) ).
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J'attendais moi-même avec beaucoup d'impatience la sortie de ce livre au synopsis aussi original qu'intrigant. Djool est mi-homme mi-animal et travaille dans un cimetière tout en essayant d'apprivoiser sa nature humaine, encore balbutiante. Il va rapidement intéresser malgré lui Konrad, un taxidermiste plus qu'étrange obnubilé par la création de chimères … Petit détail mais la couverture (outre une superbe illustration) est vraiment très douce, ressemblant presque à de la peau humaine, ce qui sied bien au récit…
Je ne saurais dire avec certitude ce qui m'a tant plu dans ce livre ; une chose est sûre, la douceur de la plume y est pour beaucoup. C'est un style vraiment très original, très personnel, mais je ne saurais pas dire en quoi exactement, c'en est presque perturbant ! Ce qui est sûr c'est que c'est un régal à lire.
Sans conteste l'intérêt du lecteur est porté par le personnage de Djool, écartelé entre sa nature humaine et animale…et quel animal ! Sachant d'avance de quelle créature il allait s'agir la surprise n'aura pas été de mise mais je pense qu'elle surprendra bien les lecteurs qui ne sont pas dans la confidence. Djool est un personnage vraiment touchant dans sa quête d'humanité, expérimentant à tâtons notre réalité si complexe, savourant chaque petite victoire sur le quotidien et se morfondant à chaque incompréhension. le personnage de Konrad est également intéressant, tout en ambiguïté, entre attirance et répulsion pour Djool, même si sa personnalité ne se révèle vraiment qu'au fur et à mesure de l'intrigue. Cette dernière se tisse au fur et au mesure, sous forme de thriller, sans nous en dire trop pour nous laisser dans l'incertitude d'une enquête qui louvoie autour du pauvre Djool, encore trop naïf de sa condition de quasi-humain.
En outre l'intrigue se déroule dans la ville de Lyon : même si je ne la connais pas, j'ai ressenti un réel attachement et un souci de plonger le lecteur entre les rues de cette ville ; nul doute que si je visite cette ville je penserai aux aventures de Djool. de même, guère familiarisée avec le blues, j'en ai ressenti les notes mélancoliques qui faisaient si bien écho à l'âme torturée de Djool. La manifestation de sa part animale est d'ailleurs aussi impressionnante que glaçante et frôle un fantastique plus noir, sans jamais franchir cette limite pourtant palpable.
Bref un excellent petit roman entre le thriller et le fantastique mélancolique !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Syrie, Ukraine. Les images déversaient un flot de sang, la fumée remplissait progressivement l’écran. Les cris et les détonations, les discours pleins de certitudes, la bêtise. Djool cherchait à interpréter. Il sentit son cœur se serrer. Etait-ce bien le monde qu’il rêvait de rejoindre ?
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Vidéo de Xavier Otzi
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