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EAN : 9782930582979
156 pages
Les Editions du Basson (02/03/2023)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Des personnages qui se livrent. Des confessions de ratages, de vies laides, ou ternes, d’envies inassouvies, de non choix, de no future. Ou des constats. Bruts. Un roman choral ou les voix se croisent mais pas les êtres. Ils sont seuls. même entourés. Leur bocal de vie est presque vide, oui, mais il reste quelque chose, un bruit de fond, une trace qu’on ne peut effacer, des lambeaux que les mites délaissent et qui pourraient s’appeler « humanité » ou « rien... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Vingt-quatre courtes nouvelles dans ce recueil intitulé Limite vide, suivies, d'un texte un peu plus long, La femme du 16.

Vingt-cinq textes donc, dans lesquels Léo Betti présente des personnages, des gens normaux, de ceux que l'on peut croiser quotidiennement : un pompiste, des clochards, des jeunes gens, des gens moins jeunes, des hétérosexuels, des homosexuels... bref, ceux qui font la société.

Ils ont tous ou presque tous en commun une certaine solitude, des amours contrariées, des envies ou des désirs avortés, morts avant même d'être plus que de simples pensées ou rêves. Autant dire que l'on est loin de la bagatelle et que les histoires de Léo Betti sont noires, sombres, vouées à une mélancolie certaine dans le meilleur des cas.

Tout cela pourrait détourner certains lecteurs qui auraient tort, car l'écriture de l'auteur est très belle, poétique parfois, directe, crue. La phrase en exergue du recueil est tirée d'une livre de Richard Bohringer et la première nouvelle, L'ami, est très bohringerienne, un hommage avec déjà le prénom d'un des deux personnages, Paulo et dans l'écriture également. "On piquait des trucs dans les Monoprix souvent, du saumon fumé, ce genre de trucs, des trucs chers, des trucs qu'on pouvait pas se payer. Puis on se faisait des apéros de bourges avec les trucs du Monoprix. C'est même pas vraiment volé, les deux tiers de la bouffe partent à la benne dans ce genre d'enseignes. C'est plutôt de la récup' anticipée. C'est ça qu'on se disait avec Paulo." (p.12/13)

Puis dans les nouvelles qui suivent, tout en gardant l'esprit, Léo Betti adopte un style plus cru, plus direct. Phrases courtes, voire nominales. du rapide, de l'oralisé. du sexe. du cru. du brut. du brutal. Pas du violent dans l'écriture -rien n'est insurmontable à lire- mais du violent dans les situations, dans les vies des personnages : vies brisées par la violence des parents, physique ou orale, par un compagnon, par un abandon, celui d 'une femme, d'un homme, d'un enfant... Les gens que Léo Betti décrit vivent, douloureusement certes, mais ils vivent, dans un monde qui leur est hostile. Anonymement, loin des yeux des passants, de nos yeux. Volontairement parce qu'ils révèlent en nous ce que nous n'avons pas envie de voir. Ou involontairement, parce que nous avons tous nos soucis, nos préoccupations, nos difficultés...
Lien : http://www.lyvres.fr/
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C'était il y a plus d'un an. du roman de Léo Betti, "Rampants des villes", je disais "C'est triste, c'est noir, oui, mais voilà, je ne l'ai pas lâché." Aujourd'hui, la dernière page de son nouvel ouvrage "Limite vide" tournée, je pourrais écrire exactement la même chose. Tel Pierre Soulages, ses toiles, il peint ses personnages à l'outre-noir.

Noir, c'est noir en effet, et même au-delà, et ça dégouline. Pourtant, il m'est difficile de m'en détacher. Quel pouvoir détient cet auteur pour m'entraîner au fond de ce gouffre dénué de toute lumière. "Limite vide" est une galerie de portraits tristes, hommes ou femmes, qui ne se connaissent pas, ne risquent pas même de se croiser un jour mais portent en eux un même désespoir. Que ce soit celle qui vend des culottes dans un centre commercial et se sent mal aimée de son frère car "Lui il fait des études, doctorat en lettres classiques" ou encore celui parti à la guerre à dix-huit ans et qui n'a jamais retrouvé Marie, son amoureuse, parce qu'il s'est réveillé jambe coupée et visage anéanti. Ou bien encore François et son "secret d'ordinateur", Dimitri qu'il retrouve chaque soir par écran interposé.

Elles sont toutes glauques et l'une d'elles, "Cinéma" plus horrible encore que les autres, à ne certes pas mettre devant tous les yeux… Mais il y a quelque chose, cette impression d'empathie de l'auteur pour les petits, les "sans dents" selon une expression rapportée en son temps, qui me fascine. Peut-être parce que, moi aussi, j'ai un faible pour ceux qu'on ne voit, ni n'entend.

Particulier, triste, noir et même parfois vulgaire, trash, gore. On pourrait dire : trop, c'est trop. Certes, mais au fond, Léo Betti donne une voix à ceux qui n'en ont pas et pour cette raison, je lui tire mon chapeau.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Limite vide, un recueil bien étrange où l'on passe d'une expérience de vie à une autre !! Des destins, des personnages que tout sépare ! Des rencontres plus qu'improbables dont seul un livre pouvait réunir !
Chaque chapitre nous emporte dans un monde différent, des expériences de vie brutes et désespérées ! On s'immisce dans la vie de chaque personnage. L'auteur y dissèque leurs failles , leurs forces, leurs désillusions, leurs insouciances, leurs renoncements puis leurs désespoirs, leurs incompréhensions du monde, l'hostilité des autres qui les entourent !
Des histoires poignantes énoncées avec pragmatisme, une sorte de renoncement de l'auteur sur le destin de ses personnages avec néanmoins des sensations et des émotions intenses !
Un style d'écriture puisant et tranché ! Des phrases courtes ! Des mots poignants ! Des phrases chocs ! Des histoires inattendues ! Une vision des situations hors normes où l'auteur nous délecte de cette différence !
Quelle puissance dans ce recueil de VIE !
Lien : https://lespatchoulivresdeve..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
ALADDIN

« Un jour papa il avait jeté mon sac de billes après une mauvaise note / je crois que c’était pour ça je me souviens plus bien / souvent je me souviens plus bien des choses / je suis bête / toujours il dit ça / ma tête elle sait pas faire comme il faut / maman elle dit rien / mon frère il est petit mais lui je l’aime pas / moi j’ai huit ans et demi et lui presque sept / papa il le tape jamais lui c’est que moi qu’il tape et des fois quand il fait une bêtise je cafte à maman ou papa pour qu’il le tape et il le tape jamais / des fois quand il fait une bêtise c’est moi que papa il tape à la place / maman elle dit rien / et aussi quand je me réveille le dimanche papa il dit jamais bonjour / c’est moi qui dois dire bonjour sinon il me crie et des fois quand je dis bonjour il répond pas / il dit pas bonjour même pas il me regarde / il dit va faire tes devoirs t’es pas à l’hôtel ici / alors je vais faire mes devoirs / je fais semblant et presque toujours je ne les fais pas et la maitresse elle est pas contente / papa quand il parle de la maitresse il dit cette connasse »
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Dans l’éther de la fin, les atomes se confondent. Mon corps devient le vide, mon souffle devient le gris. La brise s’inspire sans plus de difficultés. Ça flotte comme l’air du commencement, dans le ventre de la mère. Ça flotte dans le silence de ce gris infini. Ce gris qui s’accorde au rien sans quête d’autre chose.
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Elle écrit sur des bancs, des murs, gratte les surfaces dans les heures d’ennui, pour s’inscrire, marquer quelque chose, s’inscrire quelque part dans l’ici. Cette vie. Marquer. Là. Presque rien. Marquer comme ils font les gosses, les ados dans les classes d’école, les couloirs des collèges, sur les vieux bancs de bois, les tables de cours, les murs blancs de la chambre avec feutres de couleurs. Ce désir-là, désir de tout le monde, désir de l’artiste, de l’enfant sur la Terre, presque rien presque tout : laisser trace.

"La femme du 16"
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L’infini, je l’ai vu dans ses yeux cette nuit-là. Ses bras étaient la lumière racontée dans les mots des poètes. Son souffle comme le vent. La chaleur de la chambre. Le lit sous les toits. Son cou pour mes lèvres. Ses cheveux dans la nuit. L’air de son parfum. Son corps comme les miracles. Les mots de sa bouche :
« Je t’aime ne pars pas. »
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Je suis celle qui attend, femme invisible qui attend. Si vieille à présent on dirait. Creux tout entier dans mes yeux aveugles. J’ai tout fait comme ils ont dit, les autres. Tout bien raté comme ils ont dit, les autres. C’est toujours ça quand on écoute les autres, on rate et puis c’est tout.
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Videos de Léo Betti (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Léo Betti
Léo Betti, invité le 3 avril par Céline Garcia sur Radio FM-PLUS pour parler des romans RAMPANTS DES VILLES et LIMITE VIDE publiés aux éditions du Basson.
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