AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782013820325
144 pages
Ming Books (29/05/2013)
4.05/5   10 notes
Résumé :
Mais qui est Madame Liu ?
Pourquoi cette femme simple a-t-elle commis un crime aussi atroce ?

Dans une prison pour femmes dans la Chine des années soixante-dix, sur fond de Révolution Culturelle, se croisent les destins de plusieurs détenues dont Madame Liu : un mari assassiné de sang -froid sous les yeux de son très jeune fils et les conséquences qui marqueront à jamais l’existence des protagonistes.

À travers le destin tragique... >Voir plus
Que lire après Madame LiuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Madame Liu se lit très vite, mais ne vous laissez pas avoir par son apparente simplicité, le message est dense. J'ai trouvé ce livre difficile à cerner. A la fois j'ai été séduite par l'écriture simple, sans fioriture et poétique et en même temps j'ai trouvé que cela manquait de rythme. Il s'en est fallu de peu pour que je m'ennuie. Etrange aussi parce que, bien que l'auteur nous parle de faits historiques qu'elle a personnellement vécus, je tourne la dernière page en ayant le sentiment d'avoir lu un conte. D'un point de vue purement rationnel ça ne tient pas debout mais rien à faire mon ressenti demeure. Pour un petit livre, il soulève beaucoup de questions sur la nature humaine, comment expliquer qu'on puisse à la fois être une meurtrière et un héros ? A-t-on le droit au pardon quels que soient nos fautes ? Peut-on rester humain quand nos conditions de vie font prédominer l'instinct de survie ? L'auteur nous montre des hommes et des femmes qui ne sont ni bons ni mauvais, juste des êtres humains avec leurs forces et leurs faiblesses, tantôt prévisibles, tantôt surprenants.

Sur l'aspect historique nous en apprenons plus sur le quotidien dans les camps de redressement par le travail. Sans entrer dans les détails sanglants et sans nous plonger dans le pathos Yihe Zhang nous fait très vite comprendre que les conditions de vie étaient difficiles physiquement et moralement. A une époque où être en désaccord avec le pouvoir en place menait tout droit à la prison, il est évident que l'on trouve de tout dans ces « camps de redressements » du meurtrier au dissident politique, du paysan le plus démuni, au membre des classes sociales les plus élevées. J'aurais aimé en apprendre plus sur la société de l'époque, avec des personnages aussi variés ç'aurait été l'occasion et j'ai été un peu déçue que ce ne soit pas vraiment abordé.

Même si l'histoire était intéressante je n'ai pas réussi à éprouver de l'empathie pour Madame Liu ou même l'auteur (pourtant enfermée injustement) je suis restée en dehors du livre, comme si je l'avais survolée. J'aurais voulu en savoir plus : plus de faits historiques, plus d'informations sur la société, plus sur la vie des prisonniers. Comme ce livre est le premier d'une série d'une trilogie sur les femmes emprisonnées en Chine, peut-être faut-il lire les autres opus pour avoir quelque chose de plus complet, mais pour ma part même si la lecture ne fut pas désagréable je pense que je vais en rester là.
Commenter  J’apprécie          180
C'est un objet presque insignifiant: 142 pages, 164 grammes, une page de garde blanche agrémentée d'une photo couleur représentant un papillon sans beauté posé sur un barbelé.
Et pourtant ce livre, ce témoignage pèse lourd, il est dense de ces mots si simples mais qui accompagnent sans concessions un témoignage plein de vérité crue et de non-dits bouleversants.
Zhang Yihe, en fille de dissident, en tant qu'intellectuelle, ne pouvait pas vraiment échapper au camps de redressement par le travail, d'autant plus qu'elle est aussi une spécialiste mondialement reconnue de l'opéra traditionnel chinois, de quoi faire de l'ombre à la femme de Mao.Elle passera donc dix belles années en prison pour ses "crimes".
Elle y rencontre Madame Liu, paysanne sans éducation au charme presque européen, pleine de mystère et de joie de vivre malgré...tout.
L'auteure va nous raconter ce qui l'a amenée à 30 ans de camps de redressement. Nous basculons dans l'horreur sans avertissement.On va nous raconter la vie du camps, de Madame Liu, ses espoirs, ses craintes et surtout ce qui va l'amener, malgré la réduction de sa peine, à choisir de finir sa vie au camps en tant que "travailleuse libre".
Zhang Yihe va conclure en s'interrogeant sur l'expiation, le châtiment et les ravages d'un crime hors norme.
C'est dur et c'est beau à lire.
Commenter  J’apprécie          80
C'est le second roman que je lis de cet auteur, et c'est le second coup de poing. Cette histoire est juste à couper le souffle par sa beauté, sa simplicité et aussi son humanité.
L'auteur raconte ici des faits réels, lorsqu'elle s'est retrouvée enfermée dans un camp de rééducation. On découvre son quotidien: un travail harassant dans les champs, les tortures, les humiliations et les maltraitances divers, les liens qu'elles nouent avec les autres détenus. Quel courage d'avoir survécu à cet endroit sinistre !
Lors de son séjour dans cet endroit, l'auteur recueille les confidences de Madame Liu qui a tué son mari d'une manière atroce. L'auteur n'est pas là pour chercher des réponses ou des explications ni pour faire des reproches. Elle nous présente une femme dans toute son humanité, avec toutes ses contradictions. Son crime sera son fardeau jusqu'à la fin de ces jours ; ses conséquences sont si lourdes et si terribles que seule la compassion et l'empathie sont les seules réponses.
Le style d'écriture est simple, doux mais tellement émouvant. Dans sa façon de raconter, il n'y a ni colère, ni pathétique, rien que des faits bruts de ce qu'elle a vécu et entendu. C'est un témoignage bouleversant qui mérite d'être découvert et lu
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
Commenter  J’apprécie          50
Cet opus inaugure une trilogie consacrée aux femmes emprisonnées. L'auteur, elle –même passe par les geôles chinoises aura l'occasion de croiser un certain nombre de codétenues, dont 3 auxquelles elle consacrera chacune une oeuvre de fiction.
C'est ainsi une plongée au sein du système carcéral chinois où chaque « hors norme » est jeté.
Dans un style simple, dénué de tout artifice, et souvent cru, l'auteur nous dit l'horreur de la détention, et la vie intime de ces femmes au destin peu enviable, et dont la vie ne pèse pas bien lourd au sein d'une société encore archaïque à bien des égards.
Ce premier opus est à mon sens assez sec. Il m'a semblé assez long en dépit de son petit volume. Il m'a tenue relativement à distance. J'espère vivement percevoir davantage de liant dans les volumes suivant que je lirai malgré un sentiment mitigé au terme de ma lecture.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On se levait le matin à 6 heures, on s'habillait, on faisait son lit, ses besoins et sa toilette, le tout en trente minutes. Le petit déjeuner était servi à 6 heures et demi, le ciel était encore grisâtre, on sifflait le rassemblement, puis la brigade partait aux champs travailler jusqu'à midi. Mais dès 10 heures du matin, la faim nous tenaillait le ventre : «les regards qui se voilent», «les mains et les pieds transis de froid», «les frissonnements de tout le corps», ces expressions que l'on trouve dans les romans, je les ai ressenties maintes fois dans ma chair et mon cœur pendant ces dix ans. Aucune épreuve, aucun tourment n'est comparable à la faim ; l'estomac est une poche molle, mais sans nourriture, il devient telles deux feuilles de papier émeri frottées l'une contre l'autre.
Commenter  J’apprécie          30
Le plateau s'enfonçait dans l'hiver, il semblait particulièrement vaste et dénudé. Le vent de la montagne soufflait, aucun obstacle n'arrêtait son sifflement, il emportait le peu de chaleur humaine qui nous restait. Tout le monde était engoncé dans sa veste ouatée, les mains dans les manches dès qu'on avait le temps. L'herbe sauvage se pliait à la volonté du vent, les feuilles des arbres tombaient, le paysage prit d'un coup un air de désolation. C'est ce vent qui rendait les gens chagrins. Il arrivait subitement, il repartait sans bruit, on ne savait quand il se lèverait et encore moins quand il cesserait. C'était un véritable crève-cœur.
Et le vent, c'est la vie.
Commenter  J’apprécie          30
- C'est à cet instant , dans cette ruelle, adossée à ce mur, que j'ai décidé de le tuer.
- C'est aussi simple que ça?
-Les mobiles des meurtres sont tous simples. Tu sais, si on réfléchit trop, on arrive pas à tuer.
Commenter  J’apprécie          110

autres livres classés : littérature chinoiseVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (32) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Année du Dragon

Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

grégorien
chinois
hébraïque

8 questions
130 lecteurs ont répondu
Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..