Roman labyrinthique d'une génération perdue, perdue de fantasmes nord-américains.
Ce deuxième roman éclatant du colombien
Jorge Franco Ramos est de la même heureuse veine que
La fille aux ciseaux : une écriture visuelle, urbaine, urgente, des dialogues courts, un présent qui percute des flashbacks et se mêle à l'avenir, tant l'égarement spatio-temporel est convulsif, pour dire la débâcle et la violence des chimères de contrefaçon qui deviendront de vrais cauchemars.
Marlon est un jeune clandestin colombien perdu dans New York, égarant du même coup celle qu'il aime, la jolie Reina au regard bicolore, avec laquelle il a quitté la Colombie. Obsédé par cet amour fou, il ne cessera d'être à sa recherche, se fourvoyant dans les bas-fonds sordides de la solitude urbaine des Latinos clandestins.
Exil et perdition initiatiques enfin pour ce Marlon égaré de tout : pour mieux abandonner sa peau d'adolescent et enfin muer ses illusions en une quête de sens.