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EAN : 9782507054625
217 pages
La Renaissance du Livre (09/08/2016)
3.88/5   25 notes
Résumé :
Julie et Mélissa ont été enlevées le 24 juin 1995. Ce n'est que quatorze mois plus tard, le 17 août 1996, que les corps sans vie des petites filles seront retrouvés. Un épisode qui fera date dans les annales judiciaires belges. Une date qui est gravée dans toutes les mémoires. Dans cet ouvrage, pour la première fois et sur un ton très juste, Carine Russo, la maman de Mélissa, s'exprime longuement sur son ressenti, ses émotions, son combat durant ces quatorze mois ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
"Quatorze mois" ... c'est le titre qu'a donné Carine RUSSO au récit du calvaire qu'elle et son mari Gino ont dû vivre après la disparition de leur fille, enlevée par et pour la perversion de Marc Dutroux et de ses complices. Indicible, la longueur de ces quatorze mois! Irréaliste de penser qu'on peut, nous, comprendre, se mettre à leur place et se faire une idée juste de ce que les parents ont vécu! ...

Alors, pourquoi en parler maintenant, vingt ans après!

Car il y a vingt ans déjà que cette affaire a ébranlé le monde belge. La société civile, en un vaste mouvement de colère et d'indignation s'était réveillée, abasourdie après la découverte des corps sans vie de deux petites filles, Julie et Mélissa, dont personne ne pouvait alors méconnaître les visages tant ils avaient été diffusés partout en Belgique et à l'étranger. Et, dans la foulée de cette histoire, Monsieur-tout-le-monde ne pouvait ignorer que les disparitions d'enfants, en Belgique et ailleurs, étaient bien plus fréquentes que ce que ne le laissait croire la presse, la politique et la justice de l'époque.

Beaucoup se souviennent de cette marche blanche qui avait, dans la dignité, le calme et la force, mobilisé plus de 350 000 citoyens dans les rues de Bruxelles. J'y étais, en famille, avec ma fille. Je ne veux l'oublier. On n'a pas le droit! Nous avons le devoir de nous en souvenir et de nous montrer vigilants pour que un tel fiasco policier, judiciaire et politique ne puisse se reproduire. Il est temps de veiller!

Car, ce n'est pas tant le 'fait divers' - quelle atroce et inappropriée expression! - de l'enlèvement qu'i faut garder en mémoire, c'est la déliquescence d'une société qui perd le sens des valeurs, qui n'accorde plus la priorités à la protection de l'enfance ou à la recherche d'une Justice - que cette majuscule est apparue prétentieuse, alors! - capable de donner une réponse pouvant être entendue par les parents.

Le livre de Carine RUSSO, témoignage probant, solide et documenté, dénonce cet irrespect total, cette absence d'empathie de la part des représentants de la justice, des politiques et de l'appareil d'état qui n'ont pas arrêté de disqualifier les parents en recherche, exigeant d'eux une confiance aveugle dans leurs capacités à résoudre l'affaire, alors qu'ils ont avant tout fait preuve d'incompétence et, pire, de nombreuses tentatives visant à masquer celle-ci par leurs mensonges aux familles et aux citoyens! le cri de Carine RUSSO est là! Parler, pour que le mensonge et l'amnésie organisée par le pouvoir établi ne puissent déposséder les familles de ce qu'elles avaient vécu!

L'auteur, Carine RUSSO, écrit aussi pour pacifier sa rancoeur et faire place -non au pardon, impossible à donner à ceux qui, jamais, n'ont émis des regrets sincères et assumer leurs actes - mais faire place à la poursuite de la croissance de leur petite fille qui, morte pourtant, n'avait pas fini de grandir comme l'avait souligné G. RINGLET lors de la célébration pour Julie et Mélissa à la Basilique St Martin (liège). On découvre dans ce livre, à travers une écriture simple et touchante, les mots de tendresse, la confiance, les doutes, les appels au secours et toujours l'amour que cette maman en perdition avait pour sa fille à qui elle écrivait tous les soirs. Juste un petit mot, pour rester en lien, continuer de croire que la vie pourrait redevenir plus forte que la séparation, l'angoisse, la colère et la mort.

Ce livre est donc un livre de partage. Un livre qui fait mémoire! Un livre qui nous interroge tous à propos de nos priorités, de notre faculté à nous ranger benoîtement derrière les appareils des pouvoirs de l'état qui, trop souvent, se revendiquent capable de penser et d'agir bien plus intelligemment que nous. À l'écoute de ce récit, à l'écoute de nos coeurs, nous savons que cet a priori est une erreur! Alors, restons lucides, éveillés, attentifs à toutes les dérives de banalisation ... Reprenons-nous et faisons circuler ce témoignage de Carine RUSSO pour que l'oubli, jamais, ne serve de linceul à la médiocrité de nos sociétés.
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Ce livre est un témoignage. Certainement l'un des plus difficiles qui puisse être. Carine Russo est la mère d'une victime de Marc D. Elle raconte ces quatorze mois d'attente entre la disparition de sa fille et la découverte de son corps. J'avais peur d'une lecture difficile. Même si ça l'a été, ce n'était pas non plus insurmontable pour le lecteur. Elle nous parle du manque, de l'absence, de ce sentiment de ne jamais savoir. Mais elle parle aussi et surtout du travail de la police et de la justice, de la lenteur d'action, des failles. Elle met en avant le fait que les familles des victimes sont toujours tenues dans l'ignorance de l'enquête, obligées d'assister à des actions incompréhensibles.
Cette lecture m'a laissée perplexe. Je ne la regrette pas mais j'aurais aimé ne jamais avoir eu à la lire.

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Ma mère, décédée voici presque 3 ans, a voué une admiration et un respect sans borne à Carine Russo, dont elle louait la grande dignité (tout en étant moins enthousiaste pour Gino Russo, dont les manières lui déplaisaient en général, mais on pardonne tout à quelqu'un qui a autant souffert). Ma mère a vécu profondément dans sa chair et dans son esprit le drame de Julie et Mélissa.

Je suis convaincu que jusque dans ses derniers instants, elle a eu une pensée pour les deux petites filles, immolées sur l'autel des institutions étatiques, dont les dysfonctionnements ont été mis en lumière à de multiples reprises et dont la capacité à se reformer dépasse le zero absolu.

Carine Russo a voulu marquer les 20 ans de la disparition de Julie et Melissa en écrivant ce livre qui lui collait encore à la peau. Un peu comme une mue dont on voudrait à tout prix se débarrasser. Elle entendait se défaire des souvenirs poisseux, des images de ces incapables, de ces menteurs, de ces rapaces qu'ils soient politiciens, juges ou journalistes. Pour ne garder que les meilleurs souvenirs, ceux d'une Melissa immaculée, tendre et aimante. Comme nous aimons voir nos enfants.

Comment mettre des étoiles à un tel témoignage... C'est une gageure.

Néanmoins, souscrivons à l'exercice d'une critique. le livre se divise en 3 parties inégales. D'abord un regard sur la situation de depart. Ensuite, la transcription fidèle des carnets remplis par Carine Russo au fil des quatorze mois d'enquête (ou de non-enquête). Enfin, l'après... qu'il soit immédiat, ou qu'il vienne vingt ans plus tard.

C'est en toute fin de livre que Carine Russo dévoile le pourquoi du comment du livre. On le devine sans peine, mais il aurait mieux valu placer ces quelques pages avec la journaliste au début du livre, pas à la fin.

Les carnets tenus par une mère éplorée sont durs, durs d'amour déçu et de désespoirs solitaires. C'est un effort louable que de les soumettre au regard froid du lecteur lambda. J'aurais apprécié qu'ils soient davantage entrecoupés de faits, d'informations.

Le style... est lourd. Et c'est dommage. Oui, j'assume, que la personne qui lit ma cririque se rassure... je trouve également que c'est nul, face à un tel drame d'en arriver à critique le style... Mais, la lecture s'en resent. Et via la lecture, ce sont aussi l'empathie et les émotions qui s'étiolent, à mon avis. Par contre, j'ai apprécié les moments où la colère d'une mère, d'une citoyenne, prennent le dessus et enfoncent des portes qui ont trop tendance à se refermer.

Ce livre mérite d'être lu. Mais il faut être bien accroché. Car on en resort avec la certitude que rien n'a changé. Que tout pourrait recommencer. Que rien n'a vraiment été découvert et que l'on s'est contenté de peu de choses, sans chercher à creuser au plus profond de l'enquête.

On lit que le système écrase les gens qui ne veulent pas s'y soumettre, en se taisant. le tort des parents de Julie et Melissa fut de ne pas s'asseoir pour pleurer, il fut de poser des questions, et d'exiger des réponses. On leur a reproché leur manqué de dignité... il furent dignes pourtant. On les a plaints, alors qu'ils voulaient être aidés. Juges, politiciens, policiers ont détesté qu'ils se mêlent de leurs affaires. Ils ont fait évoluer les choses, mais les habitudes ont la dent dure. Et les promesses faites sont éphémères. Comme un rire d'enfant.
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Totalement d'accord avec la critique précédente.

Je tire mon chapeau à Carine Russo et sa famille ainsi que la famille de Julie.
Car "vivre" comme ils l'ont fait personne ne devrait jamais avoir à le vivre et encore moins dans de pareils conditions.

Je trouve par contre honteux et inhumain (les mots sont faibles) la façon dont les familles ont été "traitées" par les autorités concernant la poursuite de l'enquête car ils ont quasi été considérés comme n'importe quel parent du pays comme s'ils n'étaient pas concernés par cette enquête et ensuite cette horreur. Je veux bien que les détails de l'enquête ne pouvaient pas être connus avant le procès mais les grandes lignes pour savoir où en était l'enquête pouvait quand même être dite plutôt que de les laisser dans l'incompréhension et l'inconnu.
Au fil de la lecture j'étais souvent en rage contre les enquêteurs, journalistes et autres personnes s'occupant du dossier de traiter les parents comme ils l'ont été.

C'est effectivement très très difficile de noté ce livre.
Pour la force que Carine Russo a eu pour tenir ses carnets à jour, je mettrais 20/10 car avoir sa force pour écrire chaque jour et devoir se remémorer cette horreur pour faire le livre même 20 ans après CHAPEAU.
Je ne parle pas des autres parents qui ont eu évidemment leur lot de douleur ainsi que les enfants et le reste des 2 familles.

Mais pour la façon dont les parents ont été "traités" par les responsables du dossier là la cote serait très basse. C'est une honte la justice belge et pas beaucoup d'évolution en 20 ans d'ailleurs. C'est malheureux !!!!!!!!

J'ai voulu lire le livre non pas pour revivre cette horreur mais plutôt par "curiosité" pour voir comment avait été pris en charge les parents pendant cette enquête et j'ai été en grande partie écoeurée et en même temps pour certaines choses pas étonnée malheureusement.
Il faut absolument que les choses changent au niveau du respect et de l'aide psychologique des personnes qui sont concernées par le dossier ainsi que la famille et ce depuis le départ de l'ouverture du dossier.
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Quatorze mois.
Titre qui a éveillé ma curiosité… 14 mois de quoi ? lecture du résumé… Ok on s'engage dans tout sauf une lecture légère… Aborder cette ” affaire” quel vilain terme, plutôt ce tremblement de terre qui a forcé à ouvrir les yeux sur le pire dont l'être humain est capable

..il n'y a pas que le bourreau qui est capable du pire…Carine Russo partage les écrits qu'elle couchait sur carnets,écrits adressés au jour le jour à sa fille disparue, pour tenir, se souvenir, évacuer, espérer, survivre…mais elle revient aussi sur l'aspect juridique, la “procédure” pendant ces quatorze mois….Des parents cherchent leur enfant et ne vivent plus que pour cela… Face à des autorités,une machine juridique qui cherche un/des coupables…Un cadre à respecter, des procédures… Deux mondes parallèles… La rage, la douleur, l'angoisse, l'incompréhension, face à la loi, les techniques d'enquêtes, le système judiciaires ses failles ses manquements… On ne sombre pas dans le pathos.. Carine Russo ne cherche pas l'empathie, ou la reconnaissance de mère courage…. son livre n'est pas une longue plainte… la réalité nous saute en plein visage … quelle considération? Quelles priorités pour les hauts placés, les autorités,appuyés par la presse…? la banalisation de l'innommable,de l'indicible, de l'intolérable … des réponses/pratiques/décisions qui vont à l'encontre de tout bon sens, de toute logique , de tout ce qui pourrait encore paraître “juste” …Carine Russo nous parle forcément avec ses tripes comme seule une mère peut le faire …. mais aussi avec toute sa raison, sa perspicacité, sa capacité d'analyse, sa justesse dans les mots employés…
Etre maman rend a la fois tellement forte et si vulnérable… au fur et à mesure, bien que connaissant la terrible “issue” le dénouement , on espère autre chose, on se dit que non ce n'est pas possible …. On découvre les coulisses” de l'enquête quî ajoutent encore de la colère, du dégoût, de l'incompréhension,un sentiment de trahison … on se souvient aussî de la réaction, du soutien, de l'empathie de tout un peuple touché en plein coeur… on se souvient de Melissa, de son amie Julie… et on se souviendra encore…

Difficile de “noter” de dire j'ai aimé…car clairement j'aurais préféré que personne ne puisse jamais écrire un tel témoignage…que personne n'ai jamais à vivre de telles choses, que l'humanité ne puisse pas être si sombre.
Mais il en est ainsi et la montrer sous “toutes” les coutures pas seulement celle que les médias donnent à voir bridée par les autorités est important si on espère encore un tant soi peu faire évoluer les choses.

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Comment vivre sans joie et sans espoir? Je me raccroche à la pensée de tous ceux qui avant moi ont dû tenir dans un monde sans joie et sans espoir, dans le pire des enfers qui se puisse imaginer: ces déportés dans les camps pendant la guerre... Je pense très souvent à eux. Ils représentent, à mes yeux, le courage et la force de l'humanité. Ils devaient tenir dans les pires conditions, sans savoir non plus, ce qu'il advenait de leurs amours, de leurs parents, de leurs enfants. Sans savoir s'ils les reverraient un jour. Je pense à eux, à toutes ces vies brisées, anéanties. Et je comprends -ô combien- pourquoi les survivants de cet enfer et les descendants de ces survivants ne cèdent rien à l'oubli! Une telle somme de souffrance ne peut être oubliée. Et aucun être humain, s'il tient vraiment à l'humanité, à ce qui fonde notre humanité, ne peut oublier. (p.139)
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Ce samedi-là, 24 juin 1995, rien ne laissait présager un tel événement : l’enlèvement de notre petite fille et de Julie, sa compagne de classe et de jeux, sa compagne d’insouciance et de rires. Cette journée, qui avait commencé de manière anodine, avait pris au fil des heures un petit air festif. Pas seulement en raison de la couleur du ciel qui se découvrait
enfin bleu ce matin-là, mais sans doute aussi par l’excitation joyeuse des enfants qui, délivrés des derniers jours d’école, ramenaient l’atmosphère légère du temps des vacances.
Mélissa, ma petite fille, avait invité Julie à passer l’après-midi à la maison…
Mais, contrairement à ce que l’on croit, la vie n’est pas toujours quotidienne.
Elles sont parties à dix-sept heures, gaies et insouciantes comme on ne peut l’être qu’à cet âge. Elles auraient dû être de retour à dix-huit heures. C’était l’accord conclu, une promesse toute simple qu’aucun doute n’effleurait. C’était la logique banale et rassurante du quotidien. La suite est connue. Julie et Mélissa ne rentrèrent jamais de cette petite promenade censée se limiter au tour du quartier. Je les avais vues s’en aller, joyeuses et confiantes, si pressées de vivre et de grandir, si légères et rieuses. J’avais vu par la fenêtre s’éloigner leurs petites silhouettes légères et sautillantes. J’étais certaine déjà que Mélissa me rapporterait quelques fleurs cueillies le long des champs de blé et de maïs qui bordaient leur chemin. Elle faisait toujours ça, cueillir des fleurs. Comme moi-même à son âge. C’était un plaisir irrésistible. Mais à l’heure promise, je ne la vis pas rentrer les mains serrées sur un petit bouquet fraîchement cueilli comme je m’y attendais. C’est alors que l’angoisse, ce sentiment oppressant qui surgit face à l’inexplicable, au doute, à l’inquiétant, commença lentement à m’envahir pour ne plus me quitter pendant quatorze mois.
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Les parents dont les enfants sont malades n’ont-ils pas le droit de rencontrer le médecin qui s’en occupe et de lui poser des questions ? Moi, je ne peux faire la différence entre ces deux situations. Je ne comprends qu’une chose : ma fille est en grave danger, sa vie est en danger. Pour m’aider à la sauver, j’ai fait appel à la police, un juge d’instruction a été nommé, une enquête a été ouverte. Et j’ai besoin d’être en contact avec ces professionnels qui vont, j’y crois de toutes mes forces, sauver ma fille. De la même manière que tout parent d’un enfant gravement malade a besoin d’un contact avec les médecins qui le soignent, je ressens cette impérieuse nécessité de savoir.
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Souvent, tout en vaquant à mes occupations quotidiennes dans la maison, je tombe sur le visage de ma petite fille, fixé sur pellicule
et tendrement encadré. Je me plonge dans ses yeux si doux et me laisse submerger par l’émotion qui m’étreint alors. Comment ont-ils
pu ? Comment, au nom de quoi ont-ils pu assassiner ces beaux yeux noirs, cette douceur, cette innocence ? Abandonnée de tous,
coupée de tout lien humain, exclue de la chaîne de vie que forme l’humanité, ma petite fille a rendu son dernier souffle seule, dans le
néant… Nul être pour l’accompagner, pour recueillir l’ultime flux de chaleur qui faisait d’elle une enfant vivante, une petite fille existant
dans le monde. Quelqu’un peut-il croire sérieusement qu’après un tel désastre, la vie puisse continuer « comme si de rien n’était » ?
La vie peut reprendre, certes, se prolonger, se perpétuer et recommencer. Mais, au fond de soi, reste cette béance, cette question
sans réponse hurlée à l’infini : Comment ont-ils pu ? Pourtant, on le voit bien, autour de soi, que la vie continue « comme si de rien
n’était ». Alors, on se construit des digues autour de la violence tempétueuse du souvenir, on se protège de sa cruauté comme on
peut, on tente de rebâtir ailleurs, plus loin, vers l’avenir, on évite de regarder la route parcourue, on cherche l’oubli. Parce qu’il faut
bien poursuivre…
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A partir de cette "vérité judiciaire", il n'y avait plus rien à questionner, plus rien à reconnaître, plus rien à expliquer. La question des responsabilités du fiasco était évacuée. Ces petites filles outrageusement violées et assassinées avaient fait une mauvaise rencontre, c'était la "faute à pas de chance", un destin fatal. Et la fatalité, bien sûr, c'est comme Dieu, ça ne s'explique pas... (p.206)
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