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François Jacqmin (Préfacier, etc.)Jean-Marie Klinkenberg (Auteur du commentaire)
EAN : 9782804009892
264 pages
Espace Nord (23/04/2002)
4.25/5   8 notes
Résumé :
Reçu les yeux, les bras, ce nid
De coeur, de poumons, ce choral
Où s'efforce un cri minéral
Qui témoigne de l'infini
Reçu l'eau, le fer, les argiles
Le sommeil et son arc-en-ciel,
Le rocher pour tailler la ville
Et le visage intemporel.
Oui, reçu, je signe reçu,
Je mets la date avec la griffe...

4ème de couverture : poème de Norge
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Remuer ciel et terre reprend les poèmes de quatre recueils de poèmes de Norge publiés entre 1949 et 1954 : Les Râpes, Famines et le gros gibier et La langue verte.

La republication de ces oeuvres dans les années 1980 a permis à de nouvelles générations de découvrir Norge, connu et reconnu par ses pairs tant en France qu'en Belgique, mais refusant la diffusion en masse de ses livres.

J'aime lire et relire ces petits bijoux de style et de concision, en ayant à chaque fois l'occasion de découvrir une nouvelle facette de ce diamant qui brille de mille feux.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
La Langue verte
(Charabias et Verdures), 1954


Glose
                      In principio erat verbum.

Extrait 3

  Les mots, disait Monsieur Paulhan, sont des
signes, et Mallarmé, lui, que ce sont des cygnes. Ah,
beaux outils, les mots sont des outils, rabot, évidoir,
herminette, gouge, ciseau. Ainsi, les formes naissent,
portant la marque de l'outil et je retrouve à la statue
ce joli coup de burin. Et je retrouve à la pensée ce
délicat sillon du verbe. Tudieu, quelle patine ! Quel
héritage, quelle usure, quelles reliques de famille !
Quelle Jouvence et quel arroi.


p.173-174
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La Langue verte 1954
Verdures


En forêt

Extrait 2

Ne bougez plus, même
Pour baiser leur front,
    Comètes.

Ça vaut bien la peine
Que les choses rondes
    S'arrêtent !

J'exagère ? Ô doux,
Ce lit de fougères,
    C'est tout !

Cet heureux cénacle
Est le seul miracle
    Au monde.

L'amie et l'amant,
Tout le firmament
    Autour !

Grondez-le tambour :
On ne vit que pour
    L'amour !

p.238
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Le Gros Gibier, 1953


La loi

Extrait 2

S'il me plaît à moi.
De ne pas comprendre
La bêlante foi
En quête du tendre !

Le sang ? On en a
Besoin dans nos veines,
Mais l'autre ânonna :

Du sang de fontaine,
C'est encor plus beau,
Car les dieux se lavent
L'œil et le jabot
Dans du sang d'esclave.

C'est bon. c'est compris,
Hommes, chiens, génisses,
Il faut qu'on gémisse
Pour avoir le prix.

Sueurs et travaux,
Cendres, feux et fanges,
Puis les premiers aux
Guichets des archanges.

Comptés, mesurés,
Inscrits aux cadastres.
Et ça va durer ?
‒ Autant que les astres.

p. 120
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Le Gros Gibier, 1953


Elle existe

Voici la fragile
Qui est ton amour.
‒ Grand Dieu, que l'argile
Fait un beau séjour
Dans l'ombre animée
De ma bien-aimée.

Voici la charnelle
Qui est ton avoir.
‒ Bonjour, mon oiselle,
Mon clair dans mon noir.
Petite chandelle
Des nuits éternelles.

Voici ta rêvée,
Chaude et achevée,
Le cygne et l'insigne,
La figue et la vigne,
Voici ta réelle
Pour des lits sans âge.

Foule ton raisin
De ventre et de seins,
Mille tourterelles,
O pulpe et feuillages ;
Vas-y, réaliste !
‒ Alors, elle existe ?

p.101-102
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Le Gros Gibier, 1953


De vérité

Quand tu répondais oui, on te coupait la tête,
Quand tu répondais non, on te coupait le cou.
La fleur de vérité ne se montre au poète
    Qu'à l'envers.
Le poil de vérité se portera beaucoup
    Cet hiver.

Mes enfants, j'avais faim, j'ai mangé des tessons,
Je me souviens, c'était au temps des gros tambours ;
On écoulait passer les chevaux, les caissons
    Et la vieille
Artillerie à vent qui tapait sur la tour
    Des corneilles.

Rien qu'en fermant les yeux, je comprenais mes torts,
El rien qu'en respirant, je respirais mon crime.
Dans la cellule 9, les condamnés à mort
    Formant cercle
Sifflaient un air de chasse et trouvaient une rime
    À «couvercle».

Le vin de vérité leur donnait mal au ventre.
Une aurore à fusils brillait sur leurs fémurs.
Amis, quels sont ces cœurs avec la lame au centre
    Et pourquoi
Le vin de vérité qui suinte sur les murs
    Se tient coi ?

p.113-114
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Vidéo de  Norge
Jeanne Moreau - Chanson à Tuer
Plante ce couteau, minette Mais droit au coeur s'il te plaît La besogne à moitié faite Et les meurtres incomplets Font horreur à l'âme honnête Qui n'aspire qu'au parfait Qui n'aspire qu'au parfait Parfait, parfait, parfait
Les couteaux à cran d'arrêt N'ont cure des pâquerettes L'homme dort comme un boulet Plante ce couteau, minette La nuit saoule de planètes Ne se souviendra jamais Ne se souviendra jamais Jamais, jamais, jamais
Droit au coeur, au coeur discret Qui dans son profond palais Sait mourir sans chansonnette Plante ce couteau, minette La nuit saoule de planètes Ne se souviendra jamais Ne se souviendra jamais Jamais, jamais, jamais
Ne se souviendra jamais

Paroles: Norge Musique: Michel Philippe-Gérard
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