Le premier chapitre est souvent un exercice difficile. Ici, il ne parvient pas à se départir d'une pédanterie de haut vol académique et même d'une morgue contre les autres courants historiographiques. La perplexité du lecteur s'accroit avec un verbiage philosophique qui vise plus à inscrire l'auteure dans une certaine intelligentsia qu'à instruire. Finalement, l'ouvrage est une simple recension philologique autour de res publica. Il ne faut donc pas s'attendre à alimenter le débat actuel sur les biens communs, ni même à comprendre une pratique politique. Mme Moatti s'efforce pourtant à faire preuve d'originalité. Elle prétend utiliser les pratiques sociales, mais est-ce seulement possible au-delà du signataire d'un texte ? Elle se défend de toute essentialisation, mais est-elle en mesure de cerner le contexte pour tenter d'identifier la motivation du locuteur ? le lecteur s'étonne d'un tel manque de modestie alors que l'exercice revient à analyser notre époque à partir de quelques romanciers, intellectuels ou hommes politiques. Plus les données manquent, plus l'analyse est prolixe et plus la recherche porte sur le langage décontextualisé. Déjà il suffirait à Mme Moatti d'interroger ce qu'est une communauté d'aujourd'hui pour la ramener sur terre. Bref, si le lecteur cherche ce que le titre laisse entendre, mieux vaut éviter de dépenser 25 euros. Mieux : un tel champ de recherche avec aussi peu de données et désormais sans controverses ou critiques doit-il se perpétuer ad aeternam ? J'ai un doute.
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Plongée au cœur de la Rome antique en quête de la res publica, cette «chose publique» dont le nom a donné naissance à nos modernes républiques.
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