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EAN : 9782213705439
250 pages
Fayard (07/03/2018)
3.09/5   11 notes
Résumé :
« Questionnaire de Proust : quel est le comble du malheur ?
- La solitude, répondait Yves Saint Laurent.
La solitude, c’est la souffrance partagée des enfants tristes, nés par accident. Nous passions notre temps à tenter d’intéresser nos mères, en vain. Seul mon oncle y est parvenu en devenant célèbre ; il habilla les femmes pour habiller sa mère. »
Chaque famille a ses drames et ses secrets. Dans celle d’Yves Saint Laurent, ce sont les femmes q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique

Je remercie Babélio (masse critique) pour l'envoi de ce livre très réussi et passionnant.

J'avoue avoir été surprise en le découvrant, étonnée par le titre et le sujet.

Cela m'a permis de m'intéresser à un domaine qui m'était inconnu. Bien sûr, on connaît tous de nom, le célèbre couturier YVES SAINT LAURENT qui a révolutionné l'univers de la couture et de la mode.

Mais mis à part cela, je n'en savais guère plus !

Ce récit est écrit par sa nièce et filleule, Marianne VIC. J'ai beaucoup aimé son style d'écriture et le ton donné à ce témoignage. J'ai souhaité en savoir plus sur cette auteure, à savoir si elle avait déjà écrit avant cet ouvrage.
Et effet, en 2013, elle a écrit un premier roman intitulé Les mutilés. Ce qui est certain, c'est que je vais le lire, car j'aime sa plume et elle aborde en plus, un sujet qui m'interpelle et m'intéresse.

Pour revenir au livre Rien de ce qui est humain n'est honteux, ce titre très percutant et intriguant m'a donné envie de me plonger dans l'histoire de cette famille.

Sous leurs apparences de richesse et de notoriété, on ne s'imagine pas qu'elle puisse avoir vécu des drames. Elle n'aura pas été épargnée ! On ne voit à la télévision, que le chic et les belles manières d'Yves Saint Laurent, sa modernité et son élégance, nous fait penser que cette famille ne porte pas le poids d'une vie de malheur et de mal-être. Malheureusement pour eux, ce fut le cas, et pour Yves comme pour son entourage, sa grand-mère, sa mère ou encore sa soeur, Marianne Vic nous raconte tous les secrets de cette famille prestigieuse.

Nous sommes loin de penser qu'ils souffrent tous d'un manque d'AMOUR évident et d'un traumatisme que chacun essaye de gérer à sa façon.

Marianne VIC nous relate sur 3 générations, le parcours difficile des femmes de ce clan et comme elle le dit si bien dans son livre : « en cachant la vérité sur sa naissance, elle les privait d'une scène primitive fondamentale. Marianne l'aïeule, a transmis le virus du déni à sa fille, qui à son tour contamina ses trois enfants. Et ainsi de suite. Impossible pour eux, pour nous, de se trouver quand on ne sait pas d'où l'on vient. »

Ce qui m'a aussi étonné, c'est de constater autant de maladies psychologiques, du mal-être que cela soit dans leur famille ou dans leurs connaissances. Certains sont bipolaires, ont des tendances suicidaires ou alcooliques, ou encore drogués.

Je ne peux que constater les dommages collatéraux que peuvent avoir les secrets de famille et les non-dits, qu'on soit « bien nés ou pas ». C'est une bombe qui explose à différents moments de la vie et qui contamine plusieurs générations comme l'explique si bien Marianne Vic.

Un livre que l'on peut tous lire, qu'on soit passionné ou pas par la haute couture ou les personnes célèbres..C'est juste l'histoire d'une famille où les femmes ont été malmenées, qui ont eu honte parce que le poids des traditions ou des coutumes est trop présent pour qu'elles puissent assumer sur trois générations leurs viols.

C'est aussi des mères qui n'ont pas su aimer leurs enfants…surement dus à ce traumatisme vécu ?!

Ce que je retiens surtout, c'est que ces femmes ne savent pas aimer, car elles n'ont pas appris.

C'est terrible, mais à la fois criant de vérité.

Un livre poignant sur les origines et ses problématiques qui en découlent.

N'hésitez pas à découvrir ce témoignage émouvant et fort bien écrit.


********

Comme souvent dans mes chroniques, j'aime recopier des textes ou passages qui me touchent ou m'interpellent. En voici plusieurs :


« Tu veux donc réparer ?
- Je voudrais que ça s'arrête. Essayer de comprendre les émotions qui ont crée ce chaos, l'imbrication des douleurs. Trouver d'où ça vient. Oui, réparer, les morts et ceux qui restent. »

« Les enfants capricieux ne sont pas des enfants gâtés, c'est l'inverse : tout leur est dû, car ils ont peu reçu. Ils ne recevront jamais assez. »

« Mais est-ce que c'est si grave que ça, un viol, pour une femme ? »

« Ceux qui se font brûler pensent-ils à ceux qui restent ? Je ne crois pas. Sauf pour les emmerder en les obligeant à assister à une cérémonie techniquement odieuse. le cercueil part dans un four à mille degrés ; « c'est la mise à la flamme ». ça met du temps à se désagréger, un corps : une heure et demie. Malgré le fond musical de circonstance – même Tannbäuser à plein tube -, on entend le crépitement du feu. Pire encore : le raclement de la pelle qui rassemble des cendres sur le métal.
Que reste-t-il du corps aimé ? de la poussière grise dans une urne, l'objet le plus encombrant du monde.
Il est admis que le temps du deuil s'étend sur dix-huit mois, la durée approximative de la décomposition d'un corps inhumé. Face au néant qui succède à l'incinération, le deuil est désincarné.
L'absence de traces encombre. Celui qui choisit la crémation ne veut pas en laisser, il coupe avec les aieux et sa descendance. Ma mère avait tranché dans le vif, entraînant ses parents dans son entreprise d'anéantissement.»


Lien : http://www.paulemike.com/
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S'il y a un milieu que je ne connais que très peu, c'est bien celui de la mode !
Pas encore assez proche de la réalité pour moi. C'est tout le problème de ne pas rentrer dans les normes...

Ceci dit ce n'est pas le propos originel du livre et donc de mon avis, juste pour préciser que je maîtrise un peu mieux la littérature que la mode ;) .

Et puis Marianne Vic n'est pas là pour nous raconter le faste et le majestueux de la vie de Yves Saint Laurent and co.

Marianne Vic, nièce et filleule du célèbre couturier, a plutôt besoin de poser pour nous ce qui a fait son parcours de vie, comment elle a vécu dans cette famille hors des standards imaginés. Mais lorsque les apparences, et en l'occurrence les robes, les masques et tout le reste tombent, que devons-nous en faire ?

Il reste un témoignage qui va creuser dans les failles de ce que chacun, ou plutôt chacune, a voulu enfouir au plus profond de l'histoire familiale. Comment la famille Saint Laurent aurait pu bâtir un petit empire sur une histoire remplie de drames !?

Mais je vous le mets dans le mille, l'époque décrite par Marianne n'a finalement rien à envier à la nôtre où le moindre geste déplacé est décrypté. Elle nous évoque des années d'un autre siècle en fait. Celui où finalement ce n'était pas si grave et parfois même c'était la faute de la femme si sa vie n'était pas comme elle aurait voulu... (c'est dur mais c'est vraiment ce que j'ai ressenti à la fin du livre lors de l'échange avec son père).

Marianne Vic mentionne beaucoup de noms connus qui gravitent autour de leur famille et qui ont eu un lien marquant avec eux. C'est intéressant de voir comment certaines rencontres peuvent changer le cours de la vie.

J'ai trouvé certains chapitres bien plus profonds que d'autres. Comme si certains sentiments plus légers étaient facilement transposables à l'écrit et qu'ils pouvaient apporter peut-être un peu de légèreté au ton global de l'ouvrage.

Car si certains chapitres sont plus légers d'autres sont bien plus sombres et bien plus introspectifs. Ils révèlent à la face du monde les blessures secrètes et parfois tues par respect du "politiquement correct" j'imagine.

Ce livre montre donc, s'il en fallait une preuve supplémentaire, que le lien familial est celui qui est certainement le plus passionnant pour la médecine psychique mais le plus dur à explorer et vivre pour l'humain en général.
J'ai presque eu envie de comparer ce livre à un collier emmêlé. On essaie avec force et conviction de le dénouer jusqu'au moment où on lâche prise et on le met de côté avec un certain épuisement. Puis un jour, on le retrouve et rien à faire, il nous faudra trouver la solution pour le remettre en ordre et retrouver la prestance qui lui incombe. La famille c'est un peu ça...du noeud, du noeud, parfois on croit avoir compris et puis inlassablement, le noeud se reforme, jusqu'à l'explosion (au choix, joie ou colère bien sur) !

Un livre qui m'a paru parfois long car j'avais hâte d'en savoir plus sur la façon dont Marianne Vic s'est sortie de cet imbroglio familial mais les chapitres axés sur elle et sur ses sentiments, ce qu'elle en a fait pour ne pas retomber dans les travers de sa famille ont fait pencher la balance pour en conclure qu'il s'agit d'un livre à lire, très bien écrit.


Lien : https://leslecturesdelailai...
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Je tiens tout d'abord à remercier les Editions FAYARD et BABELIO pour l'envoi de ce livre.

Marianne Vic nous parle de sa vie à travers les femmes de sa famille qui l'ont précédée, notamment dans leur rapport à la maternité. Elle prend comme point de départ le viol de son arrière-grand-mère, conception de sa grand-mère, elle-même violée dans son adolescence. Elle s'interroge sur les drames dans les vies de ces femmes et des répercussions sur les générations suivantes. "De cet ancrage généalogique, il n'y eut guère d'échos dans le roman familial, seulement la sensation d'un mal de mère récurrent." Sur 3 générations, les enfants de sa famille n'ont pas été désirés. Elle dit même : "Les animaux ont toujours été choyés dans cette famille, et les enfants traités comme des chiens".
La narratrice est dépositaire de cette révélation faite par sa grand-mère, issue d'un viol et elle-même violée à l'adolescence. Elle tente de se définir une identité en tant que mère elle-même. L'autrice cherche à s'approprier son histoire afin d'empêcher qu'elle devienne une entrave. Elle cherche à accepter son héritage et entame un long chemin vers le pardon, en particulier de cette mère qui l'a abandonnée à l'âge de 6 ans et avec laquelle elle a toujours eu des relations pour le moins compliquées.

Marianne Vic est également la nièce et filleule de Yves Saint Laurent. Cet oncle lui a notamment créé sa robe de mariée inspirée de Peau d'âne que l'on peut voir en couverture. Les passages le concernant étaient très touchants et montraient l'affection de la fillette pour cette figure paternelle, l'une des seules de sa vie.

J'ai beaucoup aimé le style de l'autrice que je ne connaissais pas. J'avais souhaité lire ce livre du fait de mon intérêt pour les secrets de famille, leur transmission et les traumatismes qu'ils peuvent engendrer. Et, malgré quelques longueurs et redites, je me suis intéressée à cette douloureuse histoire de famille. A découvrir.
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Trois lettres qui ont fait le tour du monde : YSL ; qui ont fait et font encore rêver. Pourtant, tout n'était peut être pas le meilleur des songes, des fantaisies, sûrement, mais aussi des mensonges… 10 ans après la disparition d'Yves Mathieu-Saint-Laurent, sa nièce soulève les étoffes de cette famille où les paillettes n'étaient qu'un joli mirage.

La mère de Marianne Vic était la soeur du célèbre couturier et comme dans toute famille, il y a des secrets, des choses que l'on ne raconte pas ou peu. Pourtant, un jour la grand-mère ose parler d'un terrible drame qui explique les courbes fluctuantes des relations au cours des générations et l'absence d'amour…grossesses non désirées, la violence suivant les générations de femmes et le déni qui s'ensuit.

Par l'écriture et la recherche d'une mémoire, l'auteure, qui fut abandonnée par sa mère à l'âge de 6 ans, essaie de comprendre le pourquoi du comment, de rompre avec cette espèce de malédiction, de devenir autrement et de pardonner à sa génitrice. Derrière le faste, l'argent facile (qui ne l'avait pas toujours été, loin de là…), l'empire est riche de notoriété, beaucoup moins de sentiments, Yves Saint-Laurent étant le représentant du colosse aux pieds d'argile.

Ce livre pirandellien intéressa aussi bien les passionnés de mode que ceux qui ne le sont pas. Car c'est avant tout un témoignage personnel où défilent membres de la famille et personnages hors normes (de Peggy Guggenheim à François Roustang), servi par une plume directe, sans ambages pour cette abréaction familiale.
Lien : http://squirelito.blogspot.f..
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Ce n'est pas un roman mais un ensemble d'anecdotes sur la généalogie Saint-Laurent. Une répétition du fait que les mères ont failli à leur rôle, mais que ce n'est pas leur faute: elles ont été abusées sexuellement.
Récit redondant, beaucoup de références à des personnes pas connues de tous, donc parfois assez ardu à lire.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Chez chacun d'entre nous, quelque chose de l'enfance demeure. Quelle est cette mélancolie ? Procède-t-elle des rêves que l'on porte en soi depuis l'âge tendre et du reflet de leur inaccomplissement dans le miroir du temps qui a passé ? On a beau prendre ses jambes à son cou, c'est intempestif : nos renoncements nous ramènent en arrière.
Si les rêves sont parfois des illusions, ne pas fuir ni abdiquer, mais en imaginer de plus vastes encore. Sinon, on risque d'en crever...
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J’ai posé sur le bureau, adossé à un pot à crayons, une miniature du XIX° siècle que mon oncle m’avait offerte : dans un cadre en argent ovale, une jeune femme, dessinée à la gouache et à l’encre noire, regarde par une fenêtre ; sa jupe large aux reflets bleus et mauves est découpée dans une aile de papillon. Encore et toujours des histoires de robe… N’était-ce pas le seul langage qu’il trouva pour communiquer avec les femmes ?
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Sentant la colère monter, je cherchai comment dégoupiller cette bombe à retardement qui ne ferait exploser que mes propres viscères.
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Vidéo de Marianne Vic
Marianne Vic, la nièce du célèbre couturier Yves Saint Laurent publie Rien de ce qui est humain n’est honteux. Un récit troublant dans lequel elle raconte les secrets d’une famille devenue une dynastie. Notre site : http://www.europe1.fr
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