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EAN : 9782213714738
Fayard (08/01/2020)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Que faire d’un père qui n’a fait que des mauvais choix ? Comment être la fille d’un de ces anti-héros que la mémoire collective rejette ou feint d’ignorer ?
Gabriel a traversé le XXe siècle en restant obstinément de son côté obscur. Né à Oran, dans une riche famille franco-allemande exilée en Algérie, vénérant un oncle officier de la Wehrmacht, hanté par un demi-frère qui avait rejoint la division Charlemagne, il assouvira finalement sa propre soif d'action e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
A la mort de son père , Marianne Vic va vouloir écrire sur celui ci pour se le réapproprier , se réconcilier avec lui , ce père qui lui lisait l'Odyssée lorsqu'elle était enfant , souvenir inoubliable, en retrouvant le livre , M Vic se rappellera de l'odeur de son père , du parfum à l'odeur de frais qu'il utilisait , ah cette mémoire olfactive si tenace . Ce père , qui ne fut papa que pendant 7 ans , avant l'abandon inexpliqué et inexplicable pour la petite fille qu'elle est , ce père, c'est un aventurier , un homme qui ne peut rester en place , il a besoin de grands espaces , de beaucoup de liberté , pourtant il mourra à 90 ans dans son lit , il mettra 9 mois à mourir , le destin joue souvent des tours .
Ce père à l'histoire familiale complexe car français par son père mais allemand par sa mère , Alicia qui viendra de Nuremberg pour se marier en France en 1920 , ce sera la boche évidemment dans le village .
Pendant la guerre en Allemagne , Alicia perdra deux frères , le dernier Franz survivra à la guerre mais sera rattrapé par un destin cruel.
Alicia dans son rôle de grand - mère ne pourra qu'être sévère , incapable de donner un peu d'affection à sa petite fille .
Alicia aigrie à jamais .
Vainqueurs , vaincus dans cette famille , plutôt des vaincus que des vainqueurs car l'histoire se répétera pendant la seconde guerre mondiale , avec Richard ,
le demi frère du père qui s'engagera dans la fameuse division Charlemagne , Richard , mort au champ du déshonneur quelque part en Russie .
J'ai appris que les survivants de la division Charlemagne avaient été condamnés à 5 ans de prison ou 20 ans de travaux forcés et que dans les années 50 , ils avaient été libérés par grâce présidentielle.
Après ce sera comme bon nombre de français le départ vers l'Algérie , la fin on la connaît , ce sont les événements pour ne pas dire la guerre avec les exactions commises des deux côtés , puis le retour forcé en France où ils seront définitivement les pieds noirs .
Père aux multiples visages , héros de son enfance comme tous les pères pour leur petite fille , père manquant, démissionnaire , monstre ? car il sera condamné pour sa participation active dans l'OAS pendant la guerre l'Algérie .
Qui est il vraiment ? , à quel père faut il se raccrocher ?

Très beau questionnement sur la filiation , sur ce que nos pères nous transmettent même s'ils n'ont pas pu jouer leur rôle .
C'est l'écriture qui a permis à l'auteur de retrouver ce père , une très très belle écriture .
Ce livre autobiographique sort des sentiers battus , je l'ai beaucoup apprécié et vous le recommande chaleureusement.
A mettre au pied du sapin si on le souhaite , je pense qu'il séduira aussi un public masculin .

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C'est une découverte pour moi Marianne Vic, je n'avais jamais entendu parler d'elle avant de lire ce dernier roman. En apprenant qu'elle était la nièce de Yves Saint Laurent, j'ai comme ressenti une certaine curiosité à son égard, une envie de découvrir cette femme. Qu'avait-elle à nous dire ?

Tout commence par une date, 28 mars 2018, celle de la mort d'un héros, Arnaud Beltrame alors qu'au même instant son père part pour le plus long de ses voyages. Destination inconnue mais fatale.

D'un côté l'héroïsme et de l'autre la honte.

Mais pourquoi donc ?

En lisant Guerre et père j'ai vite entendu, de part un ton tout particulier, le sentiment de colère qui habite cette femme. de part une enfance esseulée sans ses deux parents à ses côtés, puisque vite séparés, en retrouvant sa mère après quelques années de désertion du foyer et d'abandon de sa fille, le père lui a confié un jour, qu'elle allait vivre désormais avec sa maman, quitter le sud pour Paris, quitter le père pour la mère. de ce jour, elle n'a que très peu revu son père.

C'est l'histoire d'une enfant blessée et d'une femme jamais en paix, bouleversée intérieurement par ces manques affectifs d'amour et de présence. Elle ne comprend pas et essaye vainement de chercher, ainsi elle remonte dans le temps pour nous raconter qui était ce père au départ, Gabriel, né le 12 septembre 1927 à Oran, son étranger.

Une histoire des origines, de l'exil et de la colère.

Une histoire que l'auteure nous illustre en parallèle, par le récit de Homère. Ce récit que bien souvent son père lui a lu petite, il lui est toujours en mémoire, et elle cherche, analyse à partir de cette odyssée.

" Au commencement, j'ai pensé que Gabriel lui ressemblait : Ulysse avait abandonné femme, enfant et parents pour courir le monde. Mais quand il rencontre aux Enfers sa mère dont il ignorait qu'elle fût morte, son chagrin de fils m'émeut. Comme celui qu'il eut en retrouvant son vieux chien Argos sans pouvoir le montrer, au risque de se trahir. Personne n'a ressenti de colère, ni Télémaque, ni Pénélope, ni aucun des autres qui l'ont connu et sont demeurés sur Ithaque.

Tous ont compris qu'il voulait rentrer ;
seuls les dieux l'en empêchaient. D'une certaine façon, Ulysse est le père que j'aurais aimé avoir. "
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Pratiquement à chaque rentrée d'hiver, il nous est proposé des romans autobiographiques qui parlent du père. Dans ce roman, Marianne Vic parle d'un père adoré puis rejeté, revu, puis mort à 90 ans seul et ruiné, avant d'être incinéré sans cérémonie. Qui était vraiment Gabriel ? Un homme de chair et d'os, aux cent visages, en fuite et flamboyant. Un homme dont elle a été proche jusqu'à l'âge de 7 ans, puis éloignée durant trois décennies pendant qu'il séjournait à l'étranger. Un homme dont elle apprend qu'il a été engagé dans l'OAS et que son demi-frère a posé en uniforme SS, intégré la division Charlemagne avant de mourir en Pologne, en février 1945. Un pan d'histoire et de recherche filiale toujours aussi touchant à découvrir.
Merci #Netgalley #Netgalleyfrance #guerreetpere
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Qui était Gabriel, ce père mort dans la solitude et ruiné ? Marianne va longuement s'interroger et se livrer avec beaucoup de pudeur auprès de ses lecteurs. Tour à tour, elle va ressentir une palette d'émotions contradictoires et qui viendront ponctuer ce récit.

Ce livre va servir d'exutoire à Marianne, afin de se libérer des déceptions et de ce sentiment de culpabilité qu'elle ressent envers son père. Après avoir vécu les sept premières années auprès de lui, il va finir par se faire de plus en plus discret pour ainsi n'accorder à Marianne que de rares têtes-à-têtes. La fille va s'interroger sur la relation particulière qu'elle a entretenue avec son père.

Elle découvrirà auprès de sa demi-soeur un passé qui va la décevoir. L'appartenance de Gabriel à certaines sphères et idéologies politiques vont la faire réfléchir et s'interroger. Elle plongera dans les souvenirs afin de pouvoir au mieux appréhender cet homme qu'elle a finalement si mal connu.

La plume de l'auteure est raffinée et tout en se livrant avec pudeur, j'ai ressenti dans le style de Marianne beaucoup d'authenticité et de sincérité. Elle fait de son lecteur un complice pour ses confidences et se livre sans demi-mesure.

Un beau récit qui permettra à l'auteure de revenir sur le passé de son père, cet homme que finalement elle connaissait très mal. Les émotions sont livrées sans demi-teinte et de manière authentique.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Ce roman autobiographique a pour thème la quête du père réel et non fantasmé d'une femme, Marianne, l'auteur, qui n'a vécu avec son père que jusqu'à ses 7 ans et qui, ensuite, l'a très peu revu et n'a jamais pu établir un vrai échange profond.
Le roman débute avec la mort de Gabriel, le père, à 90 ans, seul, malade et ruiné. Elle remonte l'histoire de la famille de Gabriel pour essayer de comprendre l'homme qu'il est devenu et les choix de vie qu'il a faits. Cette recherche du père par l'enfant blessé puis la femme incomplète est émouvante d'autant qu'elle découvre une facette honteuse de son père, ancien de l'OAS, admirateur de son oncle qui a rejoint la division Charlemagne de sinistre mémoire, flambeur, noceur, menteur. Mais cette vérité, aussi dure soit-elle, permet à Marianne de se libérer du père et de compléter sa propre histoire. Elle pose, en outre, une question plus universelle : doit-on se sentir coupable, honteux des exactions commises par ses parents, peut-on les aimer malgré tout?
Très présent aussi, le thème de la blessure invisible qu'impriment sur les descendants les lourds secrets familiaux et dont seule la vérité, aussi douloureuse soit elle, permettra de se délester. Marianne Vic semble avoir choisi la voie de l'écriture pour panser ces blessures puisqu'elle avait déjà raconté le lourd secret de sa grand-mère maternelle et de son oncle Yves Saint-Laurent dans un premier livre "Rien de ce qui est humain n'est honteux".
A côté de cette partie très personnelle, de nombreuses pages sont consacrées à la montée du nazisme en Allemagne, à la division Charlemagne, à la guerre d'Indochine et à celle d'Algérie. Elles m'ont permis de compléter mes connaissances en la matière mais ce n'est pas ce que j'attendais de ce roman.
Par ailleurs, j'ai eu un peu de mal à m'y retrouver dans les liens familiaux à tel point que j'ai ressenti le besoin, à un moment, de revenir en arrière et de tracer un arbre généalogique simplifié pour comprendre les liens qui unissaient tous les personnages. Enfin, avant que ne commence l'évocation linéaire de la vie de Gabriel, à partir de la page 93, les allers-retours temporels m'ont largement désarçonnée.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Une petite fille fait de son père le personnage le plus important de son existence , la réciproque n’est pas invariable .
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Toute vie est un roman dont nous sommes les lecteurs inattentifs.
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Comment réconcilier nos mémoires plurielles ? Il y a la mémoire honteuse des appelés d’Algérie , et il y a celle , triomphante , des résistants de la Seconde Guerre .
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L'intimité, c'est l'agrégation de ces choses minuscules qui paraîtraient misérables à des yeux étrangers mais que l'on partage avec un être cher et que personne d'autre ne connaît. C'est le socle qui demeure quand le reste s'est métamorphosé jusqu'à devenir méconnaissable.
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L’enfance est un état provisoire , on se sent forcément trahi quand on le découvre .
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Videos de Marianne Vic (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marianne Vic
Marianne Vic, la nièce du célèbre couturier Yves Saint Laurent publie Rien de ce qui est humain n’est honteux. Un récit troublant dans lequel elle raconte les secrets d’une famille devenue une dynastie. Notre site : http://www.europe1.fr
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