Dans ce témoignage, l'auteur - désormais infirmier et écrivain - évoque les dix années qu'il a passées en prison.
Pas d'effets de manche, de grands discours indignés, de hargne, de sensationnalisme, même si les faits sont décrits abruptement.
Le ton est sobre, les exemples et anecdotes sont suffisamment éloquents.
Quelques constats sur les conditions de vie dans un établissement pénitentiaire : la loi du plus fort qui y règne, la violence verbale et physique entre détenus, les trafics, les clans, la complicité muette des matons lors de règlements de comptes entre prisonniers. Mais aussi la pénibilité du travail de ces surveillants, pris entre le marteau et l'enclume.
Aïssa Lacheb donne également quelques exemples des crimes de ses codétenus. L'occasion de prouver que n'importe qui peut basculer, quels que soient ses origines, ses principes, son milieu, ses revenus… de quoi faire réfléchir et rendre le lecteur modeste.
L'auteur parle peu de lui, hormis de son amour pour les lettres qui l'a aidé à supporter sa captivité, à mûrir et ainsi à être reconnu comme un "sage" et respecté de tous.
Un texte sobre, pertinent, émouvant, passionnant. Mais aussi plein d'humour subtil.
Cette découverte m'a donné envie de lire ‘
Plaidoyer pour les justes' du même auteur.