On s'y nourrissait de brigandages, on s'y engraissait dans l'oisiveté, dans la gourmandise et dans toutes sortes de vices et de crimes; là, sans aucun soin de l'avenir, chacun jouissait à son aise du présent et mangeait le soir avec plaisir ce qu'avec bien de la peine et souvent bien des coups, il avait gagné.
Les peines que l'on y afflige dépassent en cruauté tout ce que la sensibilité moderne pourrait endurer, à part peut-être la décapitation (privilège des nobles) et la pendaison réservée à des délits mineurs comme le vol simple ou le recel.
Tant mieux Monsieur, et pour être assuré qu'ils ne reviendront plus désormais, brûlez les huttes, rasez les murailles, qu'on ne voie ici maintenant qu'une place nette et puisse, avec cette cour des miracles, disparaître la dernière trace de la barbarie d'un autre temps ;
Nicolas-Gabriel de La Reynie à un officier du guet. Eté 1667
Jour et nuit, on vole et on tue ici à l'entour de Paris.
On dit que ce sont des soldats du régiment des gardes et des mousquetaires. Nous sommes arrivés à la lie de tous les siècles.
Guy Patin 26 septembre 1664
C'était une loi de la cour des miracles de ne rien garder pour le lendemain. Chacun y vivait dans une grande licence, personne n'avait ni foi ni loi; on n'y connaissait ni baptême, ni mariage, ni sacrement.