RÉFLECTIONS
Translucide
Une goutte de sang
Une seule
Le sang et le temps
Par l'extase qui point
Couronnés d'épines
*
Ta lente nudité
De fausse ballerine
Mer d'orage mauve
Où s'entretuent
Les javelots de la lumière
Et les dogues du plaisir
p.199-200
LE SABLIER INVISIBLE (1991)
Le sourire glisse le long
de la caresse du sourire
– à portée de main –
caresse l'espace soigneusement invisible retenu
le temps
Jamais la même rencontre
le même mensonge
le même art du feu
Quelle heure mon amour à ton regard
p.273
LE SABLIER INVISIBLE (1991)
La caresse imminente
lisse les cordes et la peau
À son bord
le silence et le réseau nocturne
l'appel cyclamen des bois
du présent nu des harpes
la caresse imminente
Un sourire ?
Fait du hasard des couleurs
Elles piaffent au seuil des formes
indéfinies
et des certitudes ludiques des timbres
Toujours au seuil de la caresse
Le sourire
Les courbes les volumes des lèvres
du lotus de la rose
p.271
LES DICTS DE DIE (1942)
Femme
Lente
Âme
De Mer
Sente
Verte
Femme
Peuplée
Blé
Amer.
Le vent
Et mon corps
Une fourmi
Et mon corps
Goutte de sueur
Et mon corps
Soleil.
Le vent
L'absente
Une fourmi
Ma mie.
Soleil
C'est l'heure
La nuit
est morte
La nuit
est morte
L'amour
T'emporte
Debout
Mon corps.
p.96-97