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EAN : 9782841161966
82 pages
Cheyne (28/02/2014)
4.18/5   14 notes
Résumé :
« Maintenir vos yeux, comme clarté pure ou diffuse joie, je dois. » C'est de ses grands-pères, décédés quasi simultanément, que parle ainsi Antoine Wauters et le devoir qu'il s'impose d'en garder la mémoire éclairée malgré la maladie et la mort est, autant que dette ordinaire de l'amour, effort de la conscience pour ne pas se laisser submerger par le désaveu et la perte. Car la vie est l'expérience crue des contraires : au moment où meurent les deux grands-pères, un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Commande à mon libraire- Periple2- Boulogne-Billancourt- 23 juillet 2022

Après avoir eu un " vrai choc" en lisant " Mahmoud ou la Montée des eaux", tout récemment, j'ai fait des recherches et afin de continuer ma lecture de cet écrivain- poète, j' ai choisi de me précipiter et de commander ce texte, aussi singulier que bouleversant. L'écrivain voit , sent une chape de plomb sur lui, alors que dans un même temps, ses deux grands-pères se fragilisent, perdent pied, approchent de " leur fin" de vie !

Charles, ancien facteur est atteint d'Alzheimer...Armand, lui ne veut plus vivre, se laisse glisser....

Comment supporter jamais de voir les êtres tant aimés, souffrir , s'absenter et partir de ce monde...?

Antoine Wauters va trouver dans l'Écriture de ce livre, un moyen de garder plus longtemps près de lui " ses chers grands-pères ", les rendre par les mots " moins morts", moins absents...Un autre soutien va surgir en l'oeuvre de cette artiste au chemin tragique, Sylvia Plath...

Cette poétesse , par son chemin et ses textes (**" Ariel", "Arbres d'hiver" et "La Traversée ") va offrir à notre écrivain, une vraie présence, une authentique consolation à l'inacceptable...que représente, universellement, la dégradation et la mort de nos proches-fondateurs !
...
"Le secours ne pourra venir que de l'écriture ", dis-tu en serrant les dents et des cheveux dans les yeux, Sylvia, toi qui chaque jour voulus la perfection mais ne ressentis que vide, frustration et manque: mère à moitié et à moitié poète, même pas romancière, pfft, même pas écrivain. Et le secours, pour moi, viendra de là aussi, Sylvia, plus ma famille rentre sous terre, un grand-père après l'autre, hier Charles et maintenant toi, Armand (...)

Écrire dis-tu, mais à mi-mots, tout bas, pour qu'entre nous quelque chose soit, quelque chose reste qui,lui, ne mourra pas.Un lien.Une mémoire. Fragile."


L'ouvrage est divisé en 4 parties assez distinctes : la première, s'adresse à Sylvia Plath, rappelant sa douleur de vivre et sa douleur d'écrire tout en mettant en parallèle son propre chagrin , ses questionnements...

Les deux parties suivantes sont chacune consacrée à un grand-père : "Charles" ; " Armand" et une dernier volet intitulé, "Malgré que je ne vous touche plus"...exprime cette fois le départ définitif de Charles et Armand" avec un début d'acceptation, permis par la venue d'un enfant, Selim, relançant la dynamique de la Vie chez notre "narrateur"!

J'allais oublier un détail ( qui n'en est pas un !): lorsque j'ai été chercher ce livre commandé chez mon libraire, j'ai été " soufflée " par la beauté du volume...Une double jaquette unie, "rose pivoine", illustrée d'un dessin en relief , interprétable à souhait...comme une sorte de fragment éclaté, double, avec un mince point de fusion ! Beau papier, mise en page très aérée et un élégant choix de police de caractère.

Une harmonie discrète, une beauté profonde, pudique, tant par l'esthétique de la publication que par son contenu serré, intense..universel !
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Tiré à 800 exemplaires sur un papier bouffant, Sylvia n'est pas seulement un bel objet (livre j'entends) mais un coup de coeur magistral. Oeuvre en 3 volets.

1. Maintenant que vous êtes nus

Lorsque l'on parle de Sylvia, c'est bien de Sylvia Plath, grande poétesse qui ne supportant plus la vie s'en est allée nous laissant en autre "Ariel" , recueil posthume, livre qui a accompagné longuement Antoine Wauters. Livre qui l'a aidé à vivre la fin de vie et la mort de ses deux grands-pères.

Je ne suis pas spécialement adepte et spécialiste en poésie, mais je peux vous dire que d'emblée je suis entrée dans ce récit où tour à tour mort et vie se côtoient, se rejettent l'un vers l'autre : la mort, la vie, l'agonie, le souvenir, "Ariel", l'écriture enfin salvatrice.

"Et la vie ne se souvient pas, tu dis, ma vie s'écrit pour s'éprouver elle, comme clarté, comme calme, rendue à elle. Nouvelle manière d'être heureuse, tu dis que l'écriture peut, d'un pôle des bronches à l'autre, en l'espace du mot pôle et bronche, faire passer de la jachère au plein jeu de chaleur. Au blanc lacté. A la mamelle d'où expirer viendrait un jour et repartirait le lendemain. Nous laissant vivre. Nous laissant. Nous."

2. Charles

Une vie bien remplie, né en 1924, parti l'hiver 2009. Une maladie naissant en 2002, Alzheimer se déclarant en 2005. Facteur durant 40 ans, à la retraite s'occupant de son potager et de sa belle famille, et petit à petit les cartes se brouillent, le passé, les disparus resurgissent avant d'aller vers l'oubli, jusqu'à l'oubli de sa propre image.

"...de la brume et du brouillard flottant sur toi, plus ton esprit abandonnera ton corps et son environnement. Et nous abandonnera."

"Ce que tu auras pourtant achevé, tu penseras ne pas l'avoir entamé, et l'entameras donc - couper du pain. Ce que tu n'auras pas entamé encore, tu penseras l'avoir achevé déjà, et ne l'entameras pas - couper du pain. Et ainsi peu à peu, comme un fruit pourrit ou comme une chose lentement arrive - la nuit après le jour, l'ennui, la maladie -, tu oublieras tout. Et tout en toi se mélangera. S'oubliera."

"Dans tout l'oubli, tout se vaut : gagner ou perdre, agir ou pas, parler ou pas, et que les jours passent et que la vie continue ou pas."

"L'ancien deviendra le nouveau, le passé, le présent, et les morts, tous les morts, auront ressuscité"

Arrive alors l'impuissance et la détresse, la culpabilité et la souffrance des proches, la perte des repères. Les décisions douloureuses à prendre pour le protéger de lui-même. L'accompagnement difficile. Tout devient du vent, de la poussière.

"Le 8 janvier au soir, avant le repos, avant le sommeil, je passerai te voir en coup de vent. Mais toi tu me verras à peine me diriger vers toi, m'asseoir sur le rebord du lit et te prendre la main doigt après doigt, lentement, comme chapelet de chair que je voudrais humer, garder ou même plonger en moi comme souvenir que je refuse de perdre. Ou bonheur que je refuse d'offrir à l'oubli - comme tout ce que je refuse d'offrir à l'oubli - comme tout ce qui cesse d'être nouveau en ce monde."

3. Armand

Armand qui refuse de vivre, perdant du poids, perdant la parole, emportant avec lui ses secrets dans son agonie.

"Le secours ne pourra venir que de l'écriture, dis-tu en serrant les dents et des cheveux dans les yeux, Sylvia, toi qui chaque jour voulus la perfection mais ne ressentis que vide, frustration et manque ; mère à moitié et à moitié poète, même pas romancière, pffft, même pas écrivain. Et le secours, pour moi, viendra de là aussi, Sylvia, plus ma famille rentre sous terre, un grand-père après l'autre, hier Charles et maintenant toi, Armand : trente-trois kilos pesant, épuisé, décharné, à bout."

"Ecrire dis-tu, mais à mi-mots, tout bas, pour qu'entre nous quelque chose soit, quelque chose reste qui, lui, ne mourra pas. Un lien. Une mémoire fragile."

"Corps que tu veux simplement quitter, d'où tu veux simplement sortir, comme d'un sablier triste dans lequel depuis toujours tu étoufferais. Sortir lentement, par la soif et la faim, kilo après kilo et grain de sable après grain de sable, jusqu'à retrouver la parfaite transparence. Ou corps que tu veux lisse, lavé, vieille masse que tu veux voir absoute de ses excès - de colère et de rage - et de ses manques aussi - de tendresse et d'amour."

Un recueil fort, puissant écrit avec tellement de souffrance mais aussi avec tellement de tendresse et de pudeur. Un deuil très difficile à vivre, mais les souvenirs restent et la vie est plus forte que tout. Magnifique, splendide, je l'ai dévoré avec beaucoup d'intensité, j'ai été portée par cette émotion, aux larmes.. Merci Antoine.


Un bijou grand coup de coeur.

Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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«I am lame in the memory» (Sylvia Plath)

Dans sa poésie Antoine Wauters invoque, avec une mémoire forcément parcellaire, la fin de vie et la disparition de ses deux grands-pères Charles et Armand, le corps et la mémoire qui redeviennent légers comme une plume et puis cendres, une vie de fin qui ramène l'homme à ses balbutiements, et ceux qui restent au temps qui est compté et à la nécessité de vivre.

«Maintenant que vous êtes nus, feu au feu, en la cendre la cendre, tu me viens par grâce, Sylvia. Arquée comme petite. Et tout ce que tu parviens à saisir de moi, en moi, ou à toucher entre les points jamais comblés du corps, et que tu entends et qui s'écrit ou même s'essouffle, considère-le comme la plus mince parcelle encore, mon bruissement, la poussière.»

Avec l'évocation de ces disparitions, des traces qu'il reste des deux hommes dans leurs maisons, dans leurs vêtements, et dans la mémoire comme des dépôts de fumée, l'auteur est atteint par l'écho des vers de Sylvia Plath, en particulier ceux d' "Ariel", de "La traversée" et d'"Arbres d'hiver", émaillant sa poésie de leur éclat noir si profond.

«"La douleur qui me réveille n'est pas la mienne", dis-tu. Et t'entendre le dire m'apaise, en ce treizième jour de deuil. Et peu à peu je le dépose, le coeur, ou métal saccadé et strié, bleu aux pointes de tristesse qu'il tient entre les veines. À l'utopie d'avoir des veines. de déposer quelqu'un, ou soi, chez soi, au fond d'une maison vide, les os qui craquent dans le métal, le fauteuil ou la chaise vide du coeur. À l'utopie d'en avoir un, Sylvia

Je veux encore entendre et lire la voix d'Antoine Wauters.

«Corps que tu veux simplement quitter, d'où tu veux simplement sortir, comme d'un sablier triste dans lequel depuis toujours tu étoufferais. Sortir lentement, par la soif et la faim, kilo après kilo et grain de sable après grain de sable, jusqu'à retrouver la parfaite transparence. Ou corps que tu veux lisse, lavé, vieille masse que tu veux voir absoute de ses excès – de colère et de rage – et de ses manques aussi – de tendresse et d'amour.»
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« Sylvia » est l'un de ces ouvrages hybrides que l'on peine à classer dans un quelconque genre littéraire. Tout à la fois autofiction et poésie en prose, Antoine WAUTERS sublime son propos par une magnifique mise en page, et distille son propos paragraphe par paragraphe. Quatre chapitres. le premier sur le parcours et les souffrances de Sylvia. Ici elle se confond avec le narrateur/auteur dans une double biographie.

« Sylvia » se caractérise par son titre, en hommage à Sylvia PLATH, fabuleuse poétesse (mais aussi romancière et essayiste) qui connut une fin tragique en se suicidant en 1963 à 30 ans. Antoine WAUTERS la cite à de nombreuses reprises tout au long des 83 courtes pages de son récit. Un récit vite avalé mais sur lequel on revient sans cesse, par amour des mots, des figures et de la finesse de ses descriptions. La réalité crue teintée de pudeur.

Antoine WAUTERS choisit de revenir sur l'histoire de ses grands-pères, ou plutôt sur l'histoire de leur mort et des sentiments contradictoires avec lesquels il a dû composer. L'ouvrage se décompose donc en quatre parties : « Maintenant que vous êtes nus », « Charles », « Armand », « Malgré que je ne vous touche plus.»

Chapitre 2 : Charles (1924/2009), l'un des grands-pères du narrateur, frappé de la maladie d'Alzheimer, fin de vie épouvantable, placé en institut spécialisé par sa femme Andrée, que d'ailleurs il ne reconnaît pas. de cet institut il s'échappe dans une étourdissante descente aux enfers, des pages poignantes et sublimes.

Cette organisation donne un aspect circulaire à l'ouvrage, on y retrouve cette phrase « Sylvia. Arquée comme petite » (en introduction et en conclusion). En effet, ce sont les vers de la poétesse qui accompagnent le récit de WAUTERS, qui inspirent même les récits qui sont faits. Mots dans lesquels il trouve la force de raconter l'indicible : la mort, la dégradation lente de l'enveloppe corporelle, l'esprit qui ploie comme une vieille branche et qui finit par rompre. Alzheimer est décrite de manière absolument incroyable, le lâcher-prise de l'individu qui a choisi de mourir aussi. Cela questionne énormément sur la prise en charge de la fin de vie, sur la manière de respecter l'envie de celle ou de celui qui décide consciemment que son passage parmi les vivant-es a déjà trop duré.

Chapitre 3 : Armand, l'autre grand-père, mourant lui aussi. Douleur du narrateur : « Et chaque mot que j'écris – qui me maintient en vie et dans le même temps m'éloigne de la vie – me rapproche de vous. de toi Charles et de ton corps Armand, maintenant plus mince qu'un ballot de paille, un corps de petite fille ou la moitié du mien, corps vivant qui reste là : à moitié inconscient, flottant et flou, perdu et sans mémoire comme sont perdus et sans mémoire tes propres personnages, Sylvia ».

Antoine WAUTERS a subi ces deux pertes en peu de temps : huit mois se sont écoulés entre le décès de Charles (grand-père paternel) et celui d'Armand (grand-père maternel). Chacune de ces pertes feront l'objet d'un chapitre indépendant.

Chapitre 4, très bref. 2014, naissance de Sélim, enfant du narrateur, qui peut-être remplacera les défunts dans son coeur éprouvé.

Un court roman hanté par la mort, où une inconnue du narrateur vient s'inviter au chevet de ses proches, celle qu'il a pourtant tant aimé par ses phrases, ses poèmes et sa vie gâchée. L'ouvrage est tellement court que nous ne pouvons en raconter quoi que ce soit sans en gâcher le plaisir de la découverte. Il faut en retenir, mais c'est d'usage chez Antoine WAUTERS (nous vous invitons à lire les précédentes chroniques consacrées à cet auteur), la finesse de ses analyses, la justesse de ses descriptions, la pudeur mais aussi la violence qui habitent chacune de ses phrases.

L'universalité du propos est sans doute ce qui touche le plus, encore une fois, c'est une caractéristique que nous retrouvons jusqu'à présent dans ses écrits, chacun-e d'entre nous à quelque chose à y trouver et les mots résonnent, font écho.

Un magnifique ouvrage servit par un éditeur excellent, qui nous livre là un bijou d'esthétisme tant par le fond que par la forme.

https://deslivresrances.blogspot.fr/

Lien : https://deslivresrances.blog..
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La plume d'Antoine Wauters est grande est belle. Elle oscille entre la prose et la poésie pour viser juste. Dans ce récit poétique, l'auteur nous parle avec délicatesse et subtilité du deuil de ses grands-pères emportés l'un par le cancer, l'autre par Alzheimer. Pas de pathos mais beaucoup d'intelligence, le texte sonne désépéremment juste et il nous est impossible ce très beau livre (y compris au sens d'objet, Cheyne soigne la présentation, le papier et c'est très agréable).
Au fil des pages, l'auteur discute avec Charles et Armand, avec nous mais aussi avec Sylvia. Sylvia Plath la poétesse, qu'il cite sans être pompeux, sans maniérisme et nous donne envie de la découvrir comme une amie qui elle aussi se livrerait.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Charles

De L'histoire d'un jeune homme musclé, mèche au vent, faisant de la moto sur des routes de campagne à la lisière de trois pays; de l'histoire d'un facteur de quarante ans prenant le train pour la mer du Nord, l'été, ou l'avion, quand les finances sont bonnes, pour Palma de Majorque ou Benudorm; de l'histoire d'un retraité cultivant un lopin de terre précis, dans un endroit précis, délimité par des cordeaux, des taillis et du repousse-limaces, ton histoire peu à peu deviendra celle d'une station assise, d'une surveillance et d'un jeu de sangles qui, en chaque point de ton corps pourtant loin de se dire vaincu, va définitivement se refermer.

( p.34)
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"Le secours ne pourra venir que de l'écriture ", dis-tu en serrant les dents et des cheveux dans les yeux, Sylvia, toi qui chaque jour voulus la perfection mais ne ressentis que vide, frustration et manque: mère à moitié et à moitié poète, même pas romancière, pfft, même pas écrivain. Et le secours, pour moi, viendra de là aussi, Sylvia, plus ma famille rentre sous terre, un grand-père après l'autre, hier Charles et maintenant toi, Armand (...)

Écrire dis-tu, mais à mi-mots, tout bas, pour qu'entre nous quelque chose soit, quelque chose reste qui,lui, ne mourra pas.Un lien.Une mémoire. Fragile.

( p.62)
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Armand

On t'apportera nos gestes tendres, notre patience, nos mots et nos sourires gênés- sourire à quelqu'un qui ne veut plus vivre-,nos sourires et nos mots, qui stagnent en nous avant de quitter nos bouches, un peu penauds et maladroits- parler à quelqu'un qui refuse de parler.Et des fleurs même aussi parfois on t'apportera, Armand, mais tu n'en voudras pas de nos fleurs.Mais tu voudras " seulement rester les paumes offertes et être complètement vide "

( p.66)
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Corps que tu veux simplement quitter, d'où tu veux simplement sortir, comme d'un sablier triste dans lequel depuis toujours tu étoufferais. Sortir lentement, par la soif et la faim, kilo après kilo et grain de sable après grain de sable, jusqu'à retrouver la parfaite transparence. Ou corps que tu veux lisse, lavé, vieille masse que tu veux voir absoute de ses excès - de colère et de rage - et de ses manques aussi - de tendresse et d'amour.
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Armand

Et chaque mot que j'écris- ce qui me maintient en vie et
dans le même temps m'éloigne de la vie- me rapproche de vous.De toi Charles et de ton corps Armand, maintenant plus mince qu'un ballot de paille, un corps de petite fille ou la moitié du mien, corps vivant qui reste là: à moitié inconscient, flottant et flou, perdu et sans mémoire comme sont perdus et sans mémoire tes personnages, Sylvia.

( p.64)
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Vidéo de Antoine Wauters
À l'occasion de la 25ème éditions des correspondances de Manosque, Antoine Wauters vous présente son ouvrage "Le plus court chemin" aux éditions Verdier. Rentrée littéraire automne 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2887254/antoine-wauters-le-plus-court-chemin
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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