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EAN : 9783442480258
592 pages
Goldmann Wilhelm GmbH (01/01/2015)
1/5   1 notes
Résumé :
In Wien verschwindet die zehnjährige Clara. Ein Jahr später taucht sie völlig verstört am nahen Waldrand wieder auf. Ihr gesamter Rücken ist mit Motiven aus Dantes "Inferno" tätowiert – und sie spricht kein Wort. Indessen nimmt der niederländische Profiler Maarten S. Sneijder an der Akademie des BKA für hochbegabten Nachwuchs mit seinen Studenten ungelöste Mordfälle durch. Seine beste Schülerin Sabine Nemez entdeckt einen Zusammenhang zwischen mehreren Fällen – aber... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Gruber Andreas – "Todesurteil" – Goldmann, 2015 (ISBN 978-3-442-48025-8) – pas moins de 575 pages !!!

le type même du roman policier "thriller" écrit et conçu pour le circuit commercial de grande diffusion. L'auteur (autrichien) observe scrupuleusement les contraintes d'un cahier des charges très précis : il nous assène toutes les scènes archétypales de ce type d'ouvrage, pas une ne manque à l'appel.

Histoire que le lecteur en ait pour son argent, il se voit même gratifié de deux intrigues menées en parallèle, l'une se déroulant en Allemagne autour de Wiesbaden et de l'école centrale de la police criminelle ("Akademie des BKA"), l'autre en Autriche autour de la capitale Vienne. Dans les deux cas, le récit est fondé sur des meurtres à mise en scène extrêmement violente et complaisamment décrite ; pour accentuer encore l'horrrrible bien horrrrible, l'intrigue en Autriche concerne des enfants martyrisés.

Bien entendu, les enquêteurs (ici des enquêtrices) se heurtent à leurs collègues des instances supérieures de la police, sans pour autant hésiter un instant à enfreindre délibérément les lois et procédures les plus rudimentaires. Et bien sûr, elles et ils ont affaire à des grands méchants criminels sadiques manipulant d'autres criminels, y compris par le biais de la messagerie électronique et des réseaux dits "sociaux" du genre Facebook (passage désormais obligatoire dans ce genre de navet) : on a droit à de bonnes doses de psychologie des profondeurs à cent sous la tonne. Sans oublier LA référence à la Grande Culture : ici, "L'Enfer" de Dantes, ainsi que "Les maîtres chanteurs de Nuremberg" de Wagner (ben voyons).
Le tout est tellement convenu que le lecteur averti se doute de la solution dès le premier tiers de cet épais bouquin.

L'écriture est simpliste au possible : les deux intrigues alternent fort régulièrement au rythme de chapitres calibrés ne comptant jamais plus de quinze à seize pages. La progression est purement chronologique. La langue utilisée est l'allemand le plus courant, le plus standard possible, sans aucune allusion dialectale (ce qui est proprement invraisemblable pour qui a déjà vécu à Vienne). Il y a cependant des longueurs interminables, dues soit à la volonté de remplir une obligation de quantité imposée par l'éditeur commanditaire, soit à la manie germanique de tout expliquer jusque dans le moindre détail, soit les deux combinées. Tout cela sent à plein nez son souhait d'adaptation rentable en une série télévisée quelconque pour diffusion sur une chaîne bien commerciale.

L'un des traits les plus frappants de cette volonté de paraître "à la pointe de la mode la plus actuelle" réside dans le traitement réservé à la gent masculine : tous les personnages masculins sont négatifs, réduits au rang de crétins (le chef de la police, évidemment, c'est l'un des lieux communs les plus éculés de ce genre de littérature), d'asocial génial se droguant (se livrant – sans rigoler – à l'autohypnose – le ridicule atteint des sommets dans le chapitre 37), ou de meurtrier le plus sauvage possible, bref, c'est un dénigrement systématiquement mené (qui atteint un sommet involontaire de goujaterie... féminine vers la fin du chapitre 60). Conséquence logique, ce sont les deux héroïnes qui font office l'une de Fantômette dotée de pouvoirs extraordinaires, l'autre de Fifi Brindacier (Pippi Langstrumpf est encore plus connue en Allemagne qu'en France) qui vous cloue les bandits au sol rien qu'en les effleurant (le premier paragraphe du chapitre 26 est franchement hilarant, hélas involontairement).
Notre auteur ne se casse pas la tête, il inverse purement et simplement les rôles :ce n'est plus le preu chevalier qui délivre la jolie princesse captive, c'est la tigresse du jiu-jitsu qui délivre le pôvre enquêteur trop bête qui s'est fourvoyé dans l'antre du vilain dragon sadique. Mais attention, tous ces gens-là sont en fait manipulés par des Volontés Supérieures que notre tandem s'en va vous démasquer en 578 pages tout de même : il faut dire que vers la fin, dans le dernier quart, l'auteur nous abreuve des "retournements spectaculaires" les plus standards, à tel point que cela en devient vraiment rasoir.

Autre trait frappant : l'absence quasi totale de toute racine qui ferait "trop" germanique : c'est le type même du roman que l'on peut traduire dans toutes les langues du monde sans prendre le moindre risque commercial. Cela me fait penser à des navets comme "L'écorchée" de Donato Carrisi ou "L'étrange cas du Dr Nesse" de Garcia-Roza Luiz Alfredo.
Par ailleurs, l'éloge cauteleux des effets de la drogue comme stimulateur de l'intelligence est proprement scandaleux, sans compter qu'il sous-entend une sorte de racisme douteux sur le mode "les hollandais sont évidemment des drogués".

Il se trouve que j'ai lu ce navet après la lecture des remarquables romans publiés sous le nom d'Elena Ferrante (l'amie prodigieuse, tomes 1 et 2, mettant en scène deux héroïnes) et la relecture du roman policier "La mort n'oublie personne" de Didier Daeninckx. Quel choc !
Lire ce Gruber permet de se rendre compte des pires travers de la littérature la plus commerciale possible, finissant par être adaptée à la télévision un jour ou l'autre...

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