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EAN : 9782914686846
Le Buveur d'Encre (01/09/2016)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Qu’est ce que ”Un beau voyage” ?
Celui que nous conte Marc Majewski est celui d’un homme qui avance, sans savoir où il va, dans un pays inconnu.
Muni d’une mystérieuse valise dont il ne possède pas la clé, il traverse, pas à pas, de grands paysages et marche à la rencontre de ce qu'il cherche sans le savoir : une raison de sourire. Ce voyage l'amène vers une inconnue, munie, elle aussi, d'une valise verrouillée. Une valise à l'image de leurs cœurs, qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Un si beau voyage"?

Voici à quoi nous invite l'auteur.

Vraiment?

Peut-être.

Quelle était la destination du personnage, avant qu'il ne descende avec sa valise au milieu de nul part?

Il ne s'en souvient pas.

Il ne sait plus ce qu'il a rangé dans sa valise non plus.



Nous captons la métaphore et attendrons de voir où nous mènera ce personnage égaré.

De quelle façon l'auteure Marc Majewski va t-il intéresser le jeune lectorat?



Les illustrations de Marc Majewski sont d'un charme magnétique, même le nul part semble jouir d'une beauté singulière.

Notre oeil s'arrête sur ces fonds colorés, ni complètement vert ni complètement orange, souvent un peu des deux.

Une lumière intense, crue et à la fois tamisée comme celle d'un coucher de soleil, vient tomber sur le quai dépouillé.

Nous sommes presque dans un tableau de l'artiste américain Edward Hopper, avec ses scènes paradoxalement silencieuses sur le thème du voyage et des lieux publics, baignées d'une lumière intime et où il nous semble que les pensées des personnages sont bruyantes, sans pour autant qu'ils s'adressent la parole.



Un peu perdu.

Clairement.

Les jeunes lecteurs le seront sans doute autant, cherchant l'histoire mais il y en a une.

En 1ère de couverture, le personnage cherche son chemin, planté devant un panneau indicateur. Il nous sommes, comme dit, perdu et pourtant le panneau pointe de plusieurs flèches vers le même endroit, une autre ironie subtile qui fera doucement son chemin chez les lecteurs sans trop le réaliser.

Il y a de l'humour et presque de la dérision dans le paradoxe.



C'est surréaliste et il se passe beaucoup de choses dans l'apparent calme des images et de la lecture.

Une rencontre.



Un autre voyageur, aussi grand qu'une maison.

"Ils restèrent un long moment assis, côte à côte partageant en silence le plaisir de ne plus être seuls."

Marcher ne semble pas faire peur à notre voyageur.

L'histoire est riche d'un humour presque pince-sans rire et vraiment incongru.

Qui descendrait de son train pour continuer à pied?



Les émotions sont traitées d'une manière expressionniste, grossissant ou rapetissant les personnages dans l'inconfort, le personnage arrive en ville à la recherche de réponse, que nous attendons également.

Quelle peut-être l'issue de ce dit "beau voyage"?



Une double-page, l'intérieur d'un train rempli de personnages isolés dans leurs activités ou enfermés dans leur pensée, ôtera tout doute possible sur l'influence du peintre Edward Hopper.

Ce qui peut nous paraître comme une perspective triste et terne peut être transformée par son influence, l'auteur nous inviterait presque grâce à cela à voir d'une façon artistique les choses sous un autre angle.



Tenez-vous bien.

La fin est délicieuse, cohérente et la bulle sera enfin percée lorsque notre voyageur trouvera enfin son Nord en la personne d'une autre contemplatrice de temps qui passe.

Cela fera tilt enfin dans la tête des jeunes lecteurs.

L'envol de beaux oiseaux en fond viendra ajouter une fraîcheur qui manquait un peu jusqu'alors.

Cela sera symbolique de bien d'autres interprétations encore plus tendres.



Nous en sommes là, dans une lecture symbolique tout au long de l'histoire, comme devant un tableau.

Nous verbalisons parfois, nous ressentons, pressentons, devant l'image et bien qu'il ne s'y passe pas grand chose à priori, l'aventure sans but nous livrera une belle histoire.

C'est très fort.

Deux lectures intéressantes donc, celle de ce personnage qui trouve un sens réjouissant à un long voyage et un mode de lecture qui nous amènera peut-être, grâce à l'appui des grands lecteurs, vers la contemplation des belles choses.

Et pourquoi pas d'un tableau d'Hopper?

Son oeuvre subtilement mélancolique mérite d'être accompagnée d'une explication pour en saisir toute l'essence vive contenue.
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Un train passe dans le crépuscule. le paysage bleuté semble silencieux, on imagine à peine le roulis du train passer au loin. Tout paraît calme et paisible. le voyage commence. Un beau voyage, nous promet la page de titre qui suit. Une belle promesse.

Seul sur un quai de gare illuminé par le Soleil levant, un homme coiffé d'un chapeau tient « pour seul bagage une petite valise verrouillée ».

« Ce qu'elle contenait, il ne s'en souvenait plus.
Il voyageait depuis si longtemps.
Il fouilla les poches de sa veste et de son pantalon,
mais ne trouva pas la moindre clé. »

La main en visière pour déchiffrer les panneaux à contre-jour, il se voit obligé de suivre la seule route qui s'ouvre à lui. Où va-t-il arriver ? Qu'y'a t-il dans sa valise dont le contenu lui échappe ?

Nous suivons avec plaisir le chemin de ce curieux bonhomme qui n'hésite pas à s'allonger à même le sol pour se reposer « dans la douceur des soirs d'été », une douceur que nous retrouvons à chaque page tournée, où l'on pourrait entendre le bruissement des pas dans l'herbe, les oiseaux chanter et même leurs ailes battre l'air hauts dans le ciel, tant le silence, celui qui apaise, est présent jusqu'à l'arrivée de notre héros dans la ville. Et quelle arrivée somptueuse ! Un portrait illuminé du jeune homme, où l'on devine la lumière chaude et rougeoyante du Soleil à l'horizon, à laquelle suit une double page mouvementée : personnages masqués, renards en costards… notre personnage est si petit dans ce monde, si bien qu'il rapetisse, rapetisse, rapetisse dans la foule, jusqu'à s'y fondre malgré lui…

« Chaque jour, comme tout le monde, il déambulait dans les rues, traversait la ville de part en part, marchant de plus en plus rapidement vers quelque chose qui semblait de plus en plus loin.
Les gens ne parlaient que rarement entre eux et il y avait, malgré le continuel vacarme, un silence sans fin. »

Enfin, il s'échappe de la foule pour retrouver un peu de solitude. Et peut-être enfin comprendre ce que contient sa petite valise ?

Comment exprimer l'enchantement à la lecture de ce somptueux et grand album ?

On y découvre des grandes plaines dont on ne voit pas le bout, des prairies ensoleillés, on y croise des géants, de longues ombres fantômes fascinantes, on s'émerveille de la lumière à chaque moment de la journée, on se questionne sur le contenu de toutes ces petites valises et surtout, on relit avec plaisir l'album une fois le contenu révélé. Alors, tout a un autre sens, tout est encore plus beau.

Marc Majewski a su trouvé la justesse entre textes et illustrations pour nous conter un voyage inoubliable et nous rappeler la beauté et la richesse de la littérature de jeunesse, celle qui invite à repenser les émotions humaines et fait palpiter l'âme avec si peu de mots et un silence bienveillant.

Embarquez vous aussi sans hésitation dans « ce train sans voyageur, qui roule d'un bout à l'autre de l'horizon ». le voyage vaut le détour !
Lien : https://horspistes.wordpress..
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C'est en effet à un bien beau orage que nous invite ce grand album. Un voyage pour les yeux à travers des illustrations magnifiques, des doubles pages qui laissent la place aux grands paysages traversés par le personnage. Un voyage pour l'esprit ensuite à travers cette allégorie d'un homme en quête. Déposé sur un quai au milieu de nulle part , l'homme est seul et tient une valise à la main dont il ignore le contenu et n'a pas la clé. Il se met en route, suivant le seul chemin déjà tracé, cherchant en chemin un moyen d'ouvrir sa valise pour voir ce qu'elle contient. Après avoir traversé de nombreux paysages quasi dadaïstes, il arrive dans une ville où vont côte à côte de nombreuses personnes tenant aussi une valise fermée. Fatigué par le voyage et le vacarme de à ville, il s'accorde une petite pause dans un jardin public. C'est là, sans s'en rendre compte, sans plus même la chercher, qu'il va découvrir la clé de sa quête.
Un album superbe, à lire et relire pour profiter pleinement des illustrations et du message.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Un beau jour, il rencontra un étranger assis sur les restes d'une maison en ruine, qui paraissait attendre quelque chose, ou quelqu'un, depuis de nombreuses années. À ses pieds reposait une petite valise sombre.
L'étranger le salua et, après avoir échangé quelques mots, lui indiqua la direction de la ville.
Ils restèrent un long moment assis, côte à côte, partageant en silence le plaisir de ne plus être seuls.
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