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Hervé Denès (Traducteur)
EAN : 9782742762880
156 pages
Actes Sud (07/08/2006)
3.43/5   22 notes
Résumé :
Depuis sa plus tendre enfance, Bian Rongda a appris à obéir et à maîtriser ses émotions, mais nul ne lui a jamais dit comment prendre en mains son destin. C'est, en tout cas, ce qu'il découvre, à quarante et un ans, soudain victime du chômage après une irréprochable carrière menée dans la plus stricte observance des principes de l'idéologie maoïste dont il est imprégné.
Incapable de répondre aux injonctions inédites de la société de consommation dont la Chine... >Voir plus
Que lire après Un homme bien sous tous rapportsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Le deuxième roman que j'achève de cette auteure, découverte tout
dernièrement, emprunté à ma médiathèque...après avoir lu avec
bonheur le dernier opus traduit de Chi Li, "Une ville à soi"
(Actes Sud, 2018), plus lumineux !

Une atmosphère terne, pesante à souhait !

Le personnage central, Bian Rongda, la quarantaine, a dû apprendre très
jeune à obéir et à maîtriser toutes ses émotions...Fils, petit-fils de paysan,
il a toujours subi la tyrannie de son père, désireux d'oublier ses origines
paysannes; père, veuf prématurément devra élever ses deux enfants, seul,
et se montrera intraitable...
Après des études satisfaisantes, une carrière modèle, respectant à la
lettre l'idéologie maoïste, Bian Rongda se retrouve au chômage; il revient sur sa vie passée, formatée de toutes parts: la tyrannie paternelle, un mariage arrangé, des bagarres intestines au sein de son unité de travail (où certains étaient corrompus, abusant de leurs prérogatives) , une femme qui le méprise, ayant mieux réussi que lui...

L'auteure par le biais du récit de ce pauvre homme décrit
les nombreux bouleversements et transformations
de la société chinoise après la période maoïste...

"Bian Rongda n'avait plus d'unité de travail; il n'avait plus d'emploi; il traversait donc une grande épreuve. Il devait se débarrasser de tous ses soucis domestiques et repartir d'un pied léger. Repartir où ? Pour le moment, Bian Rongda n'en savait rien.
Mais il savait déjà que, dans les circonstances où il se trouvait, il devait
commencer par s'alléger psychologiquement. "(p. 37)

Nous passons d'une unité de temps à une autre: du passé au présent...
L'engagement , l'adhésion au parti, le travail acharné de notre personnage
parvinrent un temps à le combler et à lui offrir un sens à sa vie...mais surviennent le licenciement, les désillusions successives, une vie familiale aussi frustrante que terne...

Même si cette lecture fut intéressante, je garde ma préférence au 1er texte, "Une Ville à soi".... Dans cette deuxième lecture, en dépit de quelques brefs répits, on a l'impression d'être immergé dans un épais brouillard !

Bian se retrouve après la relative période d'or du collectivisme, perdu dans un pays en plein chambardement, où ne subsistent que la loi du profit et la corruption de certains !
Le roman s'achève toutefois sur une petite note d'espoir et de
changement !!! Ma curiosité envers cette auteure reste intacte...
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Bian Rongda n'est pas franchement heureux . Marié , père d'un enfant, il n'arrive pas à s'assumer dans son travail, ni dans sa famille. Cela tomberbien , le chômage vient de s'emparer de son cas.
Je ne vais pas tourner autour du pot, c'est le moins bon Chi Li que j'ai lu, le plus mauvais serait sans doute plus adapté.
Certes, on retrouve le thème de l'introspection familiale chère à l'auteur , la place du travail et l'épanouissement que l'on peut en retirer. Certes il y a toujours cette rivalité Homme Femme interne au couple, mais ici , elle est fade , loin de trouées dans les nuages , préméditations ou le show de la vie.
De plus la structure du livre n'offre aucun confort et même peut perdre le lecteur en tongues sirotant un mojito.
On notera quand même le très beau passage de l'arrivée des ancêtres de Bian à la ville et leur installation.
C'est une déception, on a même l'impression que contrairement à son habitude l'auteur n'a pas été au bout de son étude de personnages.
La prochaine lecture d'un roman de cette ambassadrice de Wuhan ne pourra qu'être plus satisfaisante.
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Bian Rongda, soumis à son père, à sa belle-mère qui le fera épouser l'autre jumelle, soumis aux règles du parti, à la société chinoise. Au milieu de cette grisaille, Chi Li lui procure de belles rencontres, des étincelles de petits bonheurs comme la première jumelle, la cireuse de chaussures ou sa collègue Wang Qi.

On assiste à la transition entre une inutile lourdeur administrative telle cette idiote 'Association de souffleurs de verres' et une chine ouverte au capitalisme occidental avec l'usine française de cosmétiques.

La construction du livre m'a parue un peu décousue, mais peut-être est-ce du à ma lecture un peu perturbée pendant mes insomnies.
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Chi Li nous dresse le portrait de Bian Rogda, un homme qui se retrouve au chômage à quarante ans, et qui cache la vérité à sa famille.
Un homme dont l'existence n'est pas heureuse entre un père étouffant, un métier peu intéressant, un mariage raté.
Bian Rogda est amené à s'interroger sur sa vie, ses échecs, ses responsabilités. A t-il fait les bons choix ? Doit-il demeurer à jamais « un homme bien sous tous rapports » ?
Le livre est composé de plusieurs chapitres qui nous font voyager entre passé et présent. La lecture n'est pas toujours aisée mais à travers ses personnages, l'auteure fait une critique intéressante de la société chinoise, sa complexité, ses paradoxes. Elle décrit finement ce pays en plein bouleversement, qui s'ouvre à l'économie libérale.
Une bonne lecture !

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Le livre commence en 2001 et nous présente un homme, Bian Rongda, qui est secrétaire général et directeur du bureau de l'Association des souffleurs de verre. Un homme marié et père d'un petit garçon. Il est malingre, il ne rit pas il n'aime pas parler et fait essentiellement son devoir. Dans la même année, cet homme va fêter ses 41 ans et perdre son travail. Ces deux évènements vont le chambouler complètement et il va remettre toute sa vie en cause.

A travers son histoire, l'auteure fait un portrait de la Chine de cette époque en la comparant à celle de la génération d'avant. Elle s'interroge sur le succès des Mc Donalds que seuls les très riches peuvent s'offrir alors que les Chinois pourraient tout aussi bien fabriquer des hamburgers eux-mêmes. Elle raconte diverses péripéties de Bian Rongda qui illustrent parfaitement la corruption au travail.

Les personnages sont bien campés, entre autres la femme et le père de Bian Rongda qui ont eu un rôle marquant (et même oppressant) dans sa vie. Crise de la quarantaine, et petites crises de la société chinoise, l'auteure nous emmène dans un voyage dépaysant qui m'a bien plu.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La cireuse de chaussures avait beau être une paysanne plutôt inculte, elle possédait une sensibilité et une force d’expression intactes, et elle avait su conserver en elle des vérités toutes simples. En outre, c’était une vraie femme. Et les vraies femmes comprennent de manière innée leur relation et leur place vis-à-vis des hommes. Elle savait d’instinct choisir sa place en fonction de son interlocuteur, elle était comme Ronaldo qui, au moment où le ballon vole devant lui, bondit comme un lièvre pour se retrouver dans la meilleure position, celle qui lui permettra de tirer au but. Souvent, les gens n’ont pas encore eu le temps de comprendre ce qu’il voulait faire que déjà le coup part, car son talent est inné : il n’agit pas selon des règles apprises d’un entraîneur, et, sur le plan théorique, son art du placement reste peut-être encore à écrire. Or, de même que les stars du football sont des perles rares, les femmes nature sont elles aussi des exceptions. La très grande majorité des femmes sont le produit d’une éducation, d’une formation et d’une culture. Elles se contentent de comprendre les grands principes et les grandes règles. Les femmes nature, elles, sont des diablesses ; elles se cachent sous les apparences et les identités les plus diverses. Les rencontrer ne pouvait être que le fruit du hasard. Tomber ne serait-ce qu’une fois sur l’une d’entre elles, c’était déjà un grand bonheur, comme celui que Bian Rongda venait de goûter. La journée qui s’annonçait si pesante s’était achevée dans la gaieté et l’insouciance, et c’est à la cireuse de chaussures qu’il en était redevable. Cela faisait si longtemps que Bian Rongda se taisait, si longtemps qu’il n’avait pas eu une conversation détendue avec quelqu’un !
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Bian Rongda n'avait plus d'unité de travail; il n'avait plus d'emploi; il traversait donc une grande épreuve. Il devait se débarrasser de tous ses soucis domestiques et repartir d'un pied léger. Repartir où ? Pour le moment, Bian Rongda n'en savait rien. Mais il savait déjà que, dans les circonstances où il se trouvait, il devait commencer par s'alléger psychologiquement. (p. 37)
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Les gens proches ne sont pas forcément ceux auxquels on est uni par les liens du sang. Les proches, ce sont ceux avec qui l'on est en confiance, avec qui l'on se sent lié comme les doigts de la main. Ceux avec qui on agit par amour, et non par sens du devoir ou des responsabilités ! (p. 63)
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À la veille de l'an 2000, le monde fut plongé dans le chaos. L'humanité est curieuse : elle aime le chaos. Les médias qui ne craignent rien tant que l'absence de désordre étaient comblés.
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il était un homme ! Autrefois,en tant qu'homme, il croyait comprendre parfaitement les choses. En fait, non. Il croyait raisonner à la perfection. En fait, non.
Le Bian Rongda d'autrefois était un homme qui avait la prétention ridicule de détenir la vérité. Il croyait tout maîtriser, alors qu'il en était loin. Dans le monde actuel, qu'est-ce qu'on maîtrise?
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