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Elisabeth Motsch (Traducteur)
EAN : 9782879291659
256 pages
Editions de l'Olivier (14/10/1998)
2.94/5   16 notes
Résumé :
Noël approche.
Eric est morose. Son couple bat de l'aile, et l'auberge qu'il possède, quelque part en Ecosse, est au bord du dépôt de bilan. En désespoir de cause, il décide de passer une annonce dans la presse nationale : VOUS REDOUTEZ NOËL ? PARTEZ VOUS RÉFUGIER DANS UN PETIT HOTEL AU BOUT DU MONDE. Et ça marche! Échouent ainsi sur l'île cinq personnes atteintes du syndrome de Noël : une star des médias, un psychanalyste, un jeune acteur mythomane, une vend... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un choc (littéraire).
Alice Thomas Ellis écrit "autrement". J'avais déjà lu "Les habits neufs de Margaret", dont j'avais dit : tout y est juste, les femmes y sont représentées telles qu'elles sont vraiment, c'est-à dire telles qu'on ne les montre pratiquement jamais.
Un réveillon mortel (mortel sera longtemps à prendre dans son sens figuré, jusqu'à la fin du livre où il prendra son sens propre) confirme cette faculté qu'a l'auteur de présenter à la fois l'endroit et l'envers du décor. de déballer tout, de ne jamais rester à la surface des évènements.
L'endroit, ce serait, comme dans presque tous les romans, l'histoire en elle-même, un petit groupe de personnes qui ne se connaissent pas et choisissent de passer Noël dans une auberge du fin fond de l'Ecosse. Il ne leur arrive pratiquement rien, jusqu'à la chute finale. Cela se lit bien, c'est bien écrit, au début il semble que ce soit un livre relaxant, pour la période des fêtes : vous vous endormez le soir (le livre est un assez bon somnifère) et quand vous vous réveillez le matin les personnages en sont toujours au même point, et vous avec eux.
L'envers, c'est la manière qu'a Alice Thomas Ellis de ne rien enjoliver, de ne rien omettre des non-dits des gens et même des aspects des choses : on sert des melons dont on a "ôté les parties abîmées", l'hôtelier "souleva la viande de boeuf d'un air morose pour s'assurer qu'elle avait bien décongelé", etc. Chaque convive est venu avec ses idées obsessionnelles, le psychanalyste y compris, Ronald, qui déteste son métier et ses patients, et sombre dans l'effroi de se retrouver seul chez lui. Il y a une actrice connue, Jessica, mais en fait elle ne joue que pour des spots publicitaires et boit beaucoup trop. Une petite vendeuse, Anita, se montera toute une histoire d'amour qu'elle est seule à imaginer possible. Et puis il y a Harry, qui vivait dans cette île, où sa femme et son fils se sont noyés, il y a longtemps. Et je ne parle pas de Jon... de plus, les autochtones rencontrés sont désespérants de bêtise et de vulgarité.
Petit à petit une atmosphère d'angoisse imprègne le livre. L'auteur sème de plus en plus de petits cailloux qui vont mener au dernier chapitre, là où le roman vire vraiment au fantastique. On ne se rend compte qu'à la fin que ce fantastique a été magnifiquement intégré dans le livre, page après page, bien avant la chute.
Il y a dans ce livre un humour noir absurde qui nous fait quelquefois éclater de rire, : "J'ai rencontré une dame qui tricote des pulls avec des motifs particuliers, de sorte que, si son mari ou son fils se noient, elle puisse identifier leur corps." Mais c'est aussi un humour désespéré, les relations entre les êtres humains nous étant présentées comme impossibles, chacun traînant avec lui ses obsessions qui l'empêchent de voir l'autre, et encore moins de l'entendre.
PS J'oubliais : c'est aussi un livre où il est souvent question de littérature, on y lit et on y écrit. C'est assez rare pour le noter.
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Un livre au rythme plutôt lent mais agréable. On est plongé dans une atmosphère étrange et fantastique et on suit les aventures toutes intérieures des personnages. Les dialogues sont tout aussi décalés et savoureux que les personnages. J'ai été un peu déçue par la fin, mais sinon, un bon moment de lecture!
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Une ambiance XXe siècle, style anglais, personnages à la fois sobres et originaux. Un endroit isolé et hostile, une sorte de huit clos au milieu d'autochtones austères aux habitudes bizarres. Une histoire un peu décalée et en même temps 'so British', qui ferait une parfaite pièce de théâtre. L'histoire n'est pas désagréable et les personnages pourraient être intéressants mais pour une raison difficile à décrire il manque quelque chose pour donner du liant et un sens à tout ça...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ses années de pratique avaient fait de lui un psychanalyste aussi compétent qu'un autre, mais, comme c'est souvent le cas, elles n'avaient en rien aidé son propre cheminement dans les allées tordues des relations humaines. Elles avaient plutôt fait de lui un être à l'esprit étroit, qui mettait son nez partout, avec des idées fixes et incompréhensibles. Sa femme était perchée sur une branche, pourrait-on dire, et le regardait sans comprendre, tandis qu'il cherchait dans les fourrés le moyen de réaliser avec elle l'union parfaite. A la fin, elle en avait eu simplement assez, non d'attendre qu'il réalisât cette union, car elle n'avait pas conscience d'en avoir le désir, mais de regarder et d'écouter ses radotages apparemment dénués de sens. Elle le trouvait affreusement ennuyeux, ne comprenant jamais ni ce qu'il cherchait ni ce dont il parlait.
(...)
Entre collègues, ils ne s'aimaient guère non plus, à cause des rivalités meurtrières dans ces milieux où des théories conflictuelles et souvent opposées cherchaient à imposer leur pouvoir.
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Je suis désolée d'être si déprimée. Ce n'est pas mon habitude. Du moins je ne crois pas, ajouta-t-elle d'un air modeste. A part vous, je n'aime pas beaucoup les gens d'ici. Cela vient peut-être de là. Il se peut que cette grande idée soit tout simplement une erreur. C'était prévisible quand on y pense : se mêler à un groupe d'étrangers, au bout du monde... Malheureusement quand on y est, on se rend compte que ce n'est pas le bout du monde. Je crois que j'ai oublié que le monde était rond, et donc, peu importe où l'on va, même si l'on fuit très loin, tôt ou tard, on en arrive à chercher des yeux un lieu derrière soi où se cacher. Comme tout cela est vain.
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Pas une perte de temps, dit Harry. La vie n'est qu'un usage du temps. Elle n'a jamais eu d'autre sens. Nous la gâcherions en essayant de toutes nos forces de lui donner une signification...
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Jessica se leva aux premières lueurs et alla à la fenêtre.
Venue comme une coquette, pâle et jolie, la neige était déjà repartie. Toutes les joies, toutes les beautés, songea Jessica, partaient sans excuse et sans explication, ne laissant derrière elles qu'un goût fade, comme la marée descendante qui se prostituait pour la lune et abandonnait sur le sable résigné des débris laids et superflus.
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La belle-soeur de Finlay était à la disposition des uns et des autres, de manière quasi permanente, comme une tondeuse, ou un outillage de ferme, trop coûteux pour appartenir à un individu ou à une organisation. Elle était toujours disponible en cas de crise, pour frotter le dos des grabataires, veiller les mourants, s'occuper des enfants dont les mères étaient parties se défouler à Glasgow et aider à l'auberge, que ce soit derrière le bar ou ailleurs, pour préparer les scones et le thé ou nettoyer les chambres et faire les lits.
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Video de Alice Thomas Ellis (1) Voir plusAjouter une vidéo

Alice Thomas Ellis : un réveillon mortel
Olivier BARROT, en visite en Corse, évoque le roman policier "Un réveillon mortel" d'Alice Thomas ELLIS. Il est filmé devant une belle demeure d'un village Corse transformée en café-restaurant.
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