Lu sur le conseil d'un ami, car je lui avais dit que je voulais un peu me dépayser sur le plan littéraire. Il s'agit d'un ouvrage curieux au premier abord, dont l'intrigue paraît difficile à cerner, avec des changements de rythme et de style multiples, et composé de façon "musicale", dans la structure comme dans les choix de prose poétique. Il n'est pas très long mais nécessite plusieurs lectures, car il est évident que l'auteur prend un malin plaisir à jouer avec le lecteur : il croise entre elles des références littéraires et extra-littéraires, brouille les pistes pour nous faire hésiter entre les genres du fantastique, de l'histoire, du suspens, de la comédie de moeurs, mêle les points de vue narratifs, alterne sans transition les tonalités. Quelques passages sentent le vécu, et pas mal d'humour aussi. L'auteur se moque, notamment, d'une certaine tendance romanesque à recourir avec ostentation au vocabulaire soutenu. Ce qui m'a fait sourire mais m'a également appris à la volée quelques mots (ce qui peut toujours servir !) Bref, je peux dire que j'ai été effectivement dépaysée par ce livre assez inclassable mais soigné.
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Touchant et drôle (tendance cynique et humour noir), un livre plein d'imprévu et d'originalité. C'est un huis clos psychologique et le soliloque d'un quadragénaire qui, contraint par certaines circonstances, est poussé à refaire le fil de sa vie passée et à spéculer sur sa vie future sur fond d'angoisses existentielles... le travail du style est plein d'audace : un patchwork de genres littéraires et de manières d'écrire, qui parvient à former un ensemble cohérent, dont on oublie les "coutures". Jouissif.
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La plus prégnante, la plus prédatrice, est sans conteste la brume. Ultime souveraine de ce pays émeraude et ruisseau, elle s'instille, désœuvrée, dans le cœur de tous les hameaux, à peine corrodée par des feux de cheminée primes, avant-coureurs des jours rigoureux.