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EAN : 9782204118842
305 pages
Le Cerf (06/02/2017)
3.67/5   6 notes
Résumé :

Si les faits qui se sont produits en Vendée en 1793-1794 avaient lieu aujourd'hui, comment seraient-ils qualifiés au regard du droit pénal international : crimes de guerre ? crimes contre l'humanité ? crime de génocide ? et qui sont ceux dont la responsabilité pénale devrait être mise en cause ?

Telles sont les questions auxquelles ce livre essaie de répondre. Une polémique est née aux alentours de la célébration du bicentenaire de la Révolut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce qui s'est passé en Vendée pendant les années 1793 et 1794, une levée en masse du peuple suivie d'une répression féroce par le fer et par le feu qui n'épargna ni vieillards, ni femmes ni enfants peut-il être inscrit dans la définition juridique de crime de génocide ? Est-on dans le cadre de l'ethnocide arménien du début du siècle dernier et dans celui de la Shoah sous le régime nazi ? S'agit-il simplement de crimes de guerre causés par quelques fanatiques, voire de crimes contre l'humanité dans le sens moderne du terme ? L'auteur part du fait que la longue suite de crimes et d'atrocités (exécutions systématiques de prisonniers désarmés, destructions de récoltes, viols, assassinats de masse, destructions de villages entiers, incendies généralisés et même noyades organisées) qui ont été commis par les armées républicaines n'est plus contestée par aucun historien mais pose encore la question du cadre juridique à donner à ces évènements très particuliers…
« Vendée 1793 – 1794) se présente comme une étude juridique appuyée sur le travail de nombreux historiens (de Michelet à Furet en passant par des dizaines d'autres) lesquels ne peuvent s'en tenir qu'à la méthode comparative alors que l'auteur propose d'examiner les faits à la lumière des derniers développements des procédures les plus récentes (Tribunal de Nuremberg, Tribunal pénal international de la Haye, Arusha et autres). Si l'on se référait à d'autres génocides plus récents (Rwanda, Bosnie, Shoah, Arménie…), le drame de la Vendée répondrait à tous les critères, d'abord de crime de guerre dans ses débuts (absence de prisonniers, viols) puis de crime contre l'humanité (destructions systématique d'une région entière, patriotes vendéens compris, alors que l'armée catholique et royale était déjà détruite) et finalement de crime de génocide avec les noyades organisées par Carrier à Nantes, les destructions de récoltes pour affamer toute une population sans oublier les colonnes infernales de Turreau qui ne devaient pas laisser le moindre survivant sur son passage. Soit une disparition planifiée de toute une population, une « épuration ethnique », comme on dirait aujourd'hui. le lecteur découvrira dans cet ouvrage un brin aride vu l'aspect très juridique privilégié, toutes sortes de détails peu connus comme le tannage des peaux de Vendéens pour en fabriquer de solides pantalons, ou les destins contradictoires des trois principaux responsables. Robespierre eut l'habileté de très peu s'exprimer sur le sujet, tout en inspirant et pilotant l'ensemble par personnes interposées (Carnot, Collot d'Herbois). Encore encensé de nos jours par certains, disposant toujours de rues et de lieux publics à son nom, de nos jours, il serait condamné à perpétuité par le TPI de la Haye comme un vulgaire Karadzic. Carrier, qui endossa le rôle de bouc émissaire finit guillotiné, alors que Turreau, sanguinaire chef des colonnes infernales, eut droit à tous les honneurs, même sous la Restauration, et à avoir son nom gravé sur l'Arc de Triomphe. Histoire et Justice, quel étrange ménage !
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Le débat qui s'annonce promet d'être bien intéressant puisque le livre en question aborde le sujet du point de vue juridique qui est au fond l'autre versant de cette montagne : si la guerre de Vendée est un épisode historique, les notions de crime de guerre, crime contre l'humanité et crime de génocide sont des notions juridiques, elles, en sorte qu'à la question "si les faits se produisaient aujourd'hui etc." on ne peut faire une réponse qu'à partir des concepts d'aujourd'hui.
Je suis allé lire l'argumentaire développé de M. Martin (qui a posté un commentaire plus haut) sur son blog Mediapart, il se trouve que l'auteur du livre y a répondu sur le sien : https://vendee1793.com, dans une page dédiée à l'URL : https://vendee1793.com/reponse-a-m-jean-clement-martin-et-autres/
Je le signale aux lecteurs qui voudraient se faire une idée plus complète du débat en cours.
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Comment faut-il s'aventurer dans une discipline intellectuelle avec les instruments empruntés à une autre ? C'est la question qui est posée par l'Auteur, juriste, à propos de la guerre de Vendée et du débat autour du « génocide ». Il le fait certes à raison, mais aussi sans précaution et modestie, si bien que ce livre ravive une polémique, à partir d'arguments contestables et qu'il convient de revenir à une lecture respectueuse des méthodes historiques.
Jean-Clément Martin
Lien : https://blogs.mediapart.fr/j..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
 En octobre 1793, d’après les décrets de la Convention nationale, on incendia toute la Vendée. On n’épargna pas même les communes patriotes, chaque colonne portant devant elle le fer et le feu à l’aide desquels on détruisait sans distinction d’âge et de sexe.
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 Il n’y a de citoyens dans la république que les républicains. (Loi du 17 pluviôse, an 2). Donc, les Vendéens n’ont droit à aucune protection, ils n’ont droit qu’à la mort, n’étant pas républicains.
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Le gouvernement révolutionnaire doit au bon citoyen toute la protection nationale ; il ne doit aux ennemis du peuple que la mort.  (Jean-Jacques Rousseau)
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La vie n’est plus seulement un bienfait de la nature, mais un don conditionnel de l’état.
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