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EAN : 9782850259593
238 pages
Fernand Hazan (01/10/2004)
4.33/5   6 notes
Résumé :
Redécouvert à la fin du XIXe siècle, l'art de Vermeer n'a cessé depuis d'intriguer, d'émerveiller. Vermeer en effet est différent : de ses contemporains hollandais, de son siècle, de toute la peinture. Avec lui la représentation s'en est allée si loin qu'il semble que l'énigme du visible ait été rejointe, touchée comme jamais. Mais cette perfection que tous lui reconnaissent est elle-même une énigme : comment, pourquoi, dans quelles conditions, entouré de qui Vermee... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La fortune bibliographique de Vermeer est immense. Sans même compter Proust, qui immortalisa le fameux « petit pan de mur jaune » de la Vue de Delft, on peut à peine recenser les principaux chantres du peintre : le critique Théophile Thoré-Bürger, défenseur de Courbet et pionnier des études « ver meeriennes » ; l'écrivain symboliste Jean-Louis Vaudoyer, qui donna une série d'articles retentissants sur le « mystérieux Vermeer », en 1921 ; plus proches de nous, Svetlana Alpers, Tzvetan Todorov, Albert Blankert ou Daniel Arasse, qui donnèrent à leur tour de magistrales analyses de son art... Pourtant il est un auteur qui a une place à part dans ce prestigieux panthéon : John Michael Montias. Professeur d'économie à l'université de Yale, que rien ne prédisposait à devenir historien de l'art, Montias s'intéressa en 1975 aux guildes artistiques hollandaises du XVIIe siècle. Cette recherche économique et sociale, qu'il mena d'abord dans les archives de Delft, inaugura l'usage raisonné des méthodes quantitatives appliquées à l'art. Elle fut une des premières investigations scientifiques centrées sur l'émergence d'un marché de la peinture pendant les années 1650. Mais surtout, elle permit de brosser le portrait véritable de l'homme Vermeer, que Montias traqua durant des années dans les archives. On croyait avoir perdu nombre de ses toiles ; Montias démontra qu'il était mort prématurément, rongé par les tracas et les dettes, sans avoir peint plus de deux à trois tableaux par an. On pensait au XIXe siècle que l'artiste de Delft avait été extrêmement célèbre, puis qu'il avait été oublié. Montias révéla un peintre discret, dont la moitié de l'oeuvre appartenait à un seul homme, collectionneur ou commanditaire privilégié de ses peintures. Il remit au jour toute sa parentèle, même la plus éloignée. Artisans besogneux y côtoient des chevaliers d'industrie peu scrupuleux ; les piliers de taverne ont maille à partir avec des soldats aventureux. Dépendant de sa belle-mère, dont la fortune lui apporta l'indépendance financière, Vermeer dut se convertir au catholicisme pour épouser sa femme Catharina et vécut à Delft dans le « Coin des papistes ». Une telle société influença-t-elle son art ? La méthode même de Montias est une réponse en soi : la reconstitution du monde dans lequel vécut Vermeer se resserre progressivement autour de lui et le révèle comme par opposition dans la société très bigarrée du Siècle d'or hollandais.

Montias publia ses premières conclusions en 1986 en collaboration avec A. Blankert, qui établit un solide catalogue de tout l'oeuvre de Vermeer. Ce livre marqua une césure dans la connaissance du peintre, à tel point qu'il fut réédité en 2004, réimprimé en 2013 et aujourd'hui de nouveau en librairie à l'occasion de l'exposition Vermeer et les maîtres de la peinture de genre au musée du Louvre. C'est devenu un « classique », épaulé et développé par le catalogue raisonné d'A. Blankert, dont l'illustration exhaustive est magnifiée par le grand format du volume. C'est peut-être le premier livre à lire si l'on veut entrer comme par effraction dans le monde Vermeer, avant de mieux pénétrer dans l'univers de ses toiles.

Par Christine Gouzi, critique parue dans L'Objet d'Art 533, avril 2017
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Cet ouvrage remarquable, publié en 1986 (j'en possède une édition originale) a été réédité pour la dernière fois fin 2013 : il serait vraiment dommage de ne pas en profiter.

Vermeer est en effet, quelle que soit la sensibilité que l'on ait de l'art pictural, un des maîtres incontestables et incontestés de la peinture, et cet ouvrage est à ma connaissance, sans conteste le travail le plus complet, mais surtout le plus homogène consacré à l'artiste.

Lire la suite de ma critique sur le site le Tourne Page
Lien : http://www.letournepage.com/..
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