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EAN : 9782370551597
Le Tripode (19/04/2018)
4.57/5   7 notes
Résumé :
Un roman qui invente le dernier épisode de la mythique série télé La Quatrième Dimension.
" Le scénariste tenait encore le script dans sa main quand on l'a découvert étendu sur son lit d'hôpital. Traumer est mort seul, une nuit, en écrivant la fin du feuilleton qui clôt la dernière saison. Traumer n'a pas écrit le mot fin. Traumer a seulement laissé un blanc après la dernière phrase, après le dernier mot. C'est tout ce qui reste de lui. "

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Comme beaucoup, c'est dans Temps X que j'ai vu pour la première fois les épisodes de la quatrième dimension - je n'étais pas né lors de la première diffusion en français de quelques-uns des épisodes. Dans mon souvenir Temps X*, c'était les frères Bogdanoff, Igor et Grichka Bogdanoff, dans des combinaisons futuristes, des reportages, des informations, de la science-fiction et des séries dont La Quatrième Dimension, Au-delà du réel, Le Prisonnier, Galactica, Cosmos 1999 et Astrolab 22 (pour cette dernière, je n'ai aucun souvenir et le nom ne m'évoque rien aujourd'hui).

Les épisodes de La quatrième dimension - 156 épisodes étalés sur 5 saisons - étaient introduits par une phrase d'accroche - en anglais, le créateur de la série, Rod Sterling, jouait le rôle du narrateur - dont :

« Apprêtez vous à entrer dans une nouvelle dimension, qui ne se conçoit pas seulement en terme d'espace, mais où les portes entrebâillées du temps peuvent se refermer sur vous à tout jamais… La Quatrième dimension ! »

« Au delà des classiques notions d'espaces, où l'homme projette ses pas, il est une dimension où peuvent se glisser par les innombrables portes du temps, ses désirs les plus fous. Une zone où l'imagination vagabonde entre la science et la superstition, le réel et le fantastique, la crudité des faits et la matérialisation des fantasmes. Pénétrez avec nous dans cette zone entre chien et loup, par le biais… de la Quatrième dimension ! »

« Nous sommes transportés dans une autre dimension. Une dimension inconnue de l'Homme. Une dimension faite non seulement de paysages et de sons, mais surtout d'esprit. Une dimension sans espace, ni temps, mais infinie. C'est un voyage dans une contrée dont la seule frontière est notre imagination. Un voyage dans les ténèbres. Un voyage au bout de la peur, aux tréfonds de nous-même. Un voyage dans la Quatrième dimension ! »

« Nous sommes transportés dans une autre dimension, une dimension faite non seulement de paysages et de sons, mais aussi d'esprits. Un voyage dans une contrée sans fin dont les frontières sont notre imagination : un voyage au bout de ténèbres où il n'y a qu'une destination : la quatrième dimension. »

Dans son dernier roman - et le deuxième que je lis de lui après le puissant Minuit en mon silence -, Vie posthume d'Edward Markham, Pierre Cendors invente le dernier épisode de la quatrième dimension dont le générique est le suivant :

« Vie posthume d'Edward Markham - (Usher's Report)



Un film d'Egon Storm



Avec : 

Edward Markham/Usher : Montgomery Clift

Todd Traumer : Emil Cioran

Colonel Powell : Robert Mitchum

Natsuki : Misa Uehara

Rod Serling : Rod Serling

Le journaliste : Joseph Cotten

Kirstine : Ethel Barrymore

Soeur de Markham : Geraldine Fitzgerald

Maitreya : Maitreya



Narration : Orson Welles

Images : Anna Boulanger



Musique de Featherlight



Une production Movicône Vision  - « The best films never made »



Adaptation française : Pierre Cendors »

Comme le mentionne le quatrième de couverture, le pitch de cette Vie Posthume d'Edward Markham est simple : « Arrivé au crépuscule de sa vie, un scénariste (Todd Traumer) est sollicité pour écrire son chef-d'oeuvre : l'ultime épisode de la Quatrième Dimension, la mythique série télé. Vie posthume d'Edward Markham est l'histoire de ce film, et de cet homme. »

Egon Storm, c'est le cinéaste de Archives du vent, le premier livre de Pierre Cendors pour le Tripode ; Movicône Vision, c'est la maison de production de la trilogie d'Egon Storm ; Anna Boulanger, auteur et dessinateur et également publié par le Tripode, a fait les dessins du livre de Pierre Cendors; Edward Markham porte le même nom que le poète américain Edwin Markham ; le groupe français d'électro-pop-rock Featherlight a inspiré la musique de ce dernier épisode de la quatrième dimension avec le titre Lord Zero** qui colle parfaitement au thème du livre ; on note la présence d'Emil Cioran, l'auteur de L'inconvénient d'être né dans une Vie Posthume, Robert Mitchum ou Montgomery Clift au générique, … et bien d'autres choses à découvrir encore - et cela vaut pour moi également.

Proposant un double niveau de lecture - d'une part l'histoire de la version écrite de cet épisode et d'autre part celle d'Edward Markham/Usher - et une forte maîtrise de la mise en abyme, Cendors rend non seulement un bel hommage au cinéma et à la littérature tout en créant un monde digne d'un épisode de la quatrième dimension mais également traite le thème de l'arrêt, de la fin, avec celui d'une série - et du coup, j'en ai ajouté une deuxième en introduisant ici Temps X- , de la course de vie d'un scénariste qui meurt après avoir écrit le point final de son manuscrit - « le scénariste tenait encore le script dans sa main quand on l'a découvert étendu sur son lit d'hôpital. Traumer est mort seul, une nuit, en écrivant la fin du feuilleton qui clôt la dernière saison. Traumer n'a pas écrit le mot fin. Traumer a seulement laissé un blanc après la dernière phrase, après le dernier mot. C'est tout ce qui reste de lui » - et de l'acteur malade qui doit jouer le dernier épisode en question.

Avec cette Vie posthume d'Edward Markham, Pierre Cendors atteint les trois piliers de le Tripode - « Littérature, arts, ovnis » - et livre un livre brillant servi par une très belle écriture et des formules qui s'accrochent au lecteur comme une arapède à son rocher - « Nos pensées sont parfois des pensionnaires turbulents que le sommeil, en bonne maîtresse du logis, envoie excursionner pour une heure ou deux. » ; « le cinéma est une vieille demeure hantée et chaque nouveau locataire de l'écran hérite de ses esprits errants. ».  

Une merveille : à lire, à relire et à faire lire.

* Sur le site de l'INA, un extrait de la dernière émission : http://www.ina.fr/video/I05126509
** À écouter sur leur bandcamp : https://featherlight1.bandcamp.com/album/featherlight-2
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Subjuguant.

En refermant la dernière page j'ai pu maintenant ouvrir les yeux, comme le livre ou l'auteur l'annonce. La pellicule tournait encore dans ma tête ... Edward Markham ou Damon Usher, l'Institut des visualiseurs, la ville de Willoughby, le dernier épisode de la Quatrième Dimension que Todd Tramer achève sans le mot FIN ... La pellicule tournait sans trop savoir qui du réel ou de la fiction je quittais et lequel je rejoignais. Ce flottement, en l'absence de pagination renforçait mon envie de lire d'une traite, me perdre et plonger dans l'espace littéraire de cette oeuvre d'art totale.

Car c'en est une. Avec une plume d'une rare sensibilité, Pierre Cendors nous livre à l'écran (ou sur le papier, à vous de voir) un hommage à l'univers de Rod Serling, en plus de restituer une inquiétante étrangeté teintée d'existentialisme. Car si les thèmes du double et du trouble sont maîtrisés à la perfection, le livre de Cendors nous questionne aussi sur notre rapport au monde, au temps, au prosaïque. C'est un roman de mise en abyme qui se passe de toute conclusion.

Si ce n'est, peut-être :

"Le chemin est encore long, il sera bientôt temps de partir. Mais où irons-nous ? Et qui nous trouvera si nous nous perdons ? Toutes les directions indiquent notre silence. Et nul chemin ne conduit à celui qui erre."

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Même quand un monde, inexorablement, heure après heure, jour après jour, fait naufrage dans la vie d'un homme, avait tapé Traumer sur sa vieille Underwood, celui-ci ne se décide pas toujours à l'envoyer par le fond. Le monde sans âme qu'avait connu jusqu'alors Usher, un monde banal épris de violence, un monde normal voué à la destruction, ne possédait plus qu'une lointaine parenté avec la réalité que lui offraient, à présent, les dunes désertes, le ressac océanique et les déchiquetures rocheuses du cap Atlantique.
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Nos pensées sont parfois des pensionnaires turbulents que le sommeil, en bonne maîtresse du logis, envoie excursionner pour une heure ou deux.
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Le cinéma est une vieille demeure hantée et chaque nouveau locataire de l'écran hérite de ses esprits errants.
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Usher, 46 ans, grand, mince, roule au volant de sa berline Saturn Ion. Il quitte la ville en regardant dans son rétroviseur le nom d'une agglomération que l'on aperçoit à l'envers : LAMRON. Sur l'écran, les rues qui, à l'instant, s'éloignent dans son dos, nous font face. Nous voyons ce qu'Usher voit : un monde à l'envers qui s'éloigne lentement, un monde qui est à l'endroit où il vit, habite, fait ses courses, achète l'édition du matin, mange et dort.
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Vidéo de Pierre Cendors
Extrait de l'intervention de Pierre Cendors au Café littéraire" de Bollène pour son roman "ENGELAND " (Editions Finitude) le 13 mai 2011.
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